SEMAINE DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE / SOCIAL

Objectif de l’épicerie sociale : « Passer de l’assistanat à la responsabilisation »

18 novembre 2006

Dans le cadre de la Semaine de Solidarité internationale du 11 au 19 novembre, nous avons choisi de mettre en avant une action de solidarité comme il en existe beaucoup dans l’île. Coup de projecteur, aujourd’hui, sur l’épicerie sociale et pédagogique de l’association Soutien Solidarité Santé qui œuvre en faveur des familles en difficulté sociale et qui est soutenue par la CAF, le Département et les communes de Saint-Paul et du Port.

Association loi 1901, Soutien Solidarité Santé a créé en septembre 2005 l’épicerie sociale et pédagogique “CAP Ouest” (Centre alimentaire pédagogique) dont l’objectif premier est de passer d’une logique d’assistanat à une logique de responsabilisation, c’est-à-dire responsabiliser au maximum des personnes en détresse, leur apprendre à devenir autonomes.

C’est quoi l’épicerie sociale et pédagogique ?

« Ce service permet aux personnes en grande difficulté sociale et financière de se procurer des produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité à moindre coût », précise Cécile Castro, travailleur social de l’épicerie. Les familles qui viennent à l’épicerie sont des familles suivies déjà par une assistance sociale et qui les guide vers ce dispositif. N’importe qui ne peut pas venir quand il veut à l’épicerie. Ces familles accompagnées par le travailleur social doivent monter un dossier qui passe en commission, et Cécile Castro fait partie de ceux qui décident de donner l’autorisation ou non : « Les critères de sélection sont bien entendu le revenu, la situation familiale... Actuellement, nous avons la capacité d’accueillir 30 familles par semaine ».

L’épicerie, qui accueille des familles de l’Ouest exclusivement, est accessible aux familles les mardi et jeudi matins, elles y sont accueillies par des bénévoles dans un cadre convivial favorable aux échanges. Une carte d’accès nécessaire à l’inscription des dépenses leur est remise. Les achats sont hebdomadaires et correspondent à la consommation moyenne des familles.
Une participation financière est demandée et correspond à 10% du prix réel du produit. Par exemple, un sachet de riz qui coûte 4 euros sera proposé à 0,40 euros. Chaque famille a un budget hebdomadaire de 3,04 euros, soit 30,04 euros en réalité pour les produits de première nécessité.

Mais le travail ne s’arrête pas au soutien financier

Il faut savoir que les familles viennent à l’épicerie dans un but bien précis : faire des économies. Elles ont soit des dettes à régulariser ou soit elles ont des factures en retard à payer...
CAP Ouest leur offre donc un accompagnement budgétaire individualisé. Régulièrement, des rencontres sont organisées avec un suivi éducatif financier afin de permettre un échange de conseils et d’informations sur la vie quotidienne pour amener ces personnes à une situation financière équilibrée. « C’est vraiment amener les personnes à mieux gérer leur budget, à prévoir les dépenses, les amener à l’autonomie, les responsabiliser et c’est ce qui nous différencie des autres “épiceries” », ajoute Cécile Castro. En fonction des situations, les familles peuvent rester de 1 à 6 mois à l’épicerie.
En plus d’être un lieu de distribution de denrées alimentaires, l’épicerie sociale est un lieu d’informations sur la santé et la maîtrise des dépenses d’énergies. En effet, dans le cadre d’actions collectives, des réunions sont organisées dans un but éducatif pour amener les familles à trouver des solutions pour économiser l’électricité, l’eau ; à mieux se nourrir...

Du soutien, il en faut, quelle que soit sa forme, matérielle, humaine ou financière. Aujourd’hui, l’association Soutien Solidarité Santé tend la main à des personnes pour sortir du “fénoir”. Alors, saluons le travail de cette association et de ces bénévoles qui apportent un peu de réconfort et des sourires à des familles en détresse.
Bénévole, un vrai métier...

Sophie Périabe


D’où viennent les produits ?

L’association travaille en collaboration avec des sociétés qui leur offrent des produits. Les produits les plus courants - riz, grains, huile - sont donnés sans contrepartie à l’association. Pour le reste, l’épicerie achète les autres produits.
Sinon, l’épicerie peut compter sur des opérations “Caddies” qui leur permettent de récolter beaucoup de produits. Cette année, lors de l’opération, l’association a récolté 7 tonnes de produits alimentaires et d’hygiène. D’autres opérations de ce type sont en cours d’élaboration. Grâce à ces donateurs, l’association permet d’accompagner, depuis sa création, des centaines de familles dans le besoin.

Sophie Périabe


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