L’Association Maison de l’Enfance Marie-Thérèse Langrez située à Saint-Louis a déposé son bilan

’on est passé de la crèche la plus riche à la plus pauvre’

4 juin 2005

Le lundi 30 mai 2005, Lauria Tourville, la déléguée syndicale CFDT et secrétaire du comité d’entreprise de la Maison de l’enfance Marie-Thérèse Langrez, reçoit un courrier de Joseph Law-Yee, le Président de cette structure. Il lui demande d’assister au dépôt de bilan de l’association, le mardi 31 mai 2005 au Tribunal de commerce de Saint-Pierre.

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Sœur Marie-Thérèse Langrez a créé en 1973 et donné son nom à une Maison de l’enfance. Jusqu’au 20 décembre 1996 (date de son décès), elle a été la directrice. Cette structure accueille des enfants âgés de deux ans et demi à six ans. Cette dame de cœur "a mis à la disposition des employés une villa avec piscine à la Saline, Saint-Gilles".

Une villa avec piscine à la disposition des employés

À sa mort en 1996, "un nouveau conseil d’administration a vu le jour en 1997", dit Lauria Tourville, la déléguée syndicale CFDT et secrétaire du comité d’entreprise de cette maison de l’enfance. En 1997, "on avait trois millions six cent mille de francs de bénéfice", continue-t-elle. Depuis, "on est passé de la crèche la plus riche à la plus pauvre", regrette-t-elle.

Tenues à l’écart de la gestion de l’association

"Les instances représentatives du personnel ont été tenues à l’écart de la gestion de l’association. On n’a pas eu accès aux documents relatifs au bilan, budget primitif, bilan social. Les élus de la CFDT ont dû saisir l’inspection du travail pour les consulter", déplore Yannice Merlo, le secrétaire général adjoint santé sociaux UIR CFDT.

Un déficit pluriannuel

"Suite au déficit pluriannuel, la Caisse d’Allocation Familiale a réalisé un audit", dit Yannice Merlo. "Des mesures de rationalisation de la gestion et de la réduction des coûts..." doivent être prises, précise une lettre de cette institution datée du 26 décembre 2004. "De 1997 au 31 décembre 2003, le déficit cumulé est de 192.540 euros (1 million 263.000 francs)...", dit Yannice Merlo.

Rencontre avec Cyrille Hamilcaro

En lisant, les journaux ils apprennent le dépôt de bilan de cette association. Aussitôt,"on a effectué des démarches auprès de la Caisse d’Allocation Familiale, l’Inspection du Travail et la mairie de Saint-Louis avec l’appui de l’UIR CFDT", dit Yannice Merlo. "Le 26 mai 2005, en présence de Axel Zettor, le secrétaire général de la CFDT, on a rencontré Cyrille Hamilcaro. Ce dernier a précisé qu’il ne pouvait pas laisser des familles perdre leurs emplois et laisser des enfants à la rue. Il a proposé de reprendre la structure par le biais du CCAS de cette ville en cas de liquidation judiciaire", dit Yannice Merlo.

Une expertise des comptes de l’association demandée

En mars de cette année, "les élus de la CFDT ont voté à l’unanimité pour une expertise des comptes de cette maison de l’enfance", affirme Yannice Merlo. "Au début de cette semaine, on annonce le dépôt de bilan", continue-t-il. "À ce jour au sein du comité d’entreprise de l’association, il ne reste plus que des élus de la CFDT (majoritaire) et une élue d’un syndicat de cadre. Celle-ci a présenté une simulation de plan social lors d’une réunion du comité d’entreprise. Son rôle est de défendre les intérêts des salariés", ajoute-t-il.

Un manque de dialogue social

"Les élus de la CFDT se sont opposés au plan social et au moindre licenciement", insiste-t-il. "On a informé les salariés du dépôt de bilan". Il semblerait que "ni les parents, ni la mairie, ni la Caisse d’Allocation" soient informés de cette situation à ce jour. Les élus du comité d’entreprise souhaitent "rencontrer l’administrateur judiciaire mandaté pour discuter de l’avenir de la structure". "Les élus de la CFDT ont mis tout en œuvre pour défendre les intérêts des cent deux salariés et la sauvegarde de leur outil de travail", confirme-t-il. Aujourd’hui, Yannice Merlo et Lauria Tourville regrette "le manque de dialogue social".

Jean-Fabrice Nativel


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