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Entretien avec la présidente de l’AMAFAR-EPE
25 octobre 2004
Peur ? Honte ? Parcours du combattant ? S’il est difficile pour la population de se tourner vers les institutions, les associations sont des relais de solidarité plus accessibles, plus proches. Le monde associatif : ce sont des hommes et femmes, des idées, des volontés. Rencontre avec Thérèse Baillif de l’AMAFAR.
L’Association des maisons de la famille de La Réunion - École des parents et des éducateurs (AMAFAR-EPE) fête son 10ème anniversaire cette année. Dix ans consacrés à soutenir la famille, dans toutes ses dimensions : conjugalité, parentalité, logement, santé, éducation, emploi...
En offrant un lieu d’accueil ouvert aux parents, adultes et jeunes, en organisant des groupes de paroles pour renouer les liens intergénérationnels, en proposant divers colloques pour fédérer les professionnels ou en menant des actions de terrain auprès des personnes en difficultés, l’AMAFAR tente d’agir sur tous les fondamentaux de notre société.
C’est au siège de l’association, au cœur du quartier Les Camélias à Saint-Denis - où cohabitent 40% de familles monoparentales, des personnes sans emploi et en grande difficulté matérielle - que sa présidente nous a reçu. Un petit local agencé avec goût, où drapés et bouquets fleuris tranchent avec la réalité brutale d’un quotidien difficile. "Aujourd’hui, nous entendons parler de familles légitimes, de familles en union libre, de familles éclatées, de familles recomposées, de familles monoparentales...Les parents sont aujourd’hui confrontés à des réalités souvent difficiles à surmonter, les familles souffrent et la société se fracture", constate Thérèse Baillif.
"En construisant l’avenir de nos enfants, c’est celui de notre société que nous dessinons (...) Réagissons pour que la société génère des familles sur qui elle peut s’appuyer". Après dix années d’investissement, Thérèse Baillif avoue, avec un léger sourire, avoir toujours l’impression de prêcher un peu dans le désert. Bien que mal vécues, les violences et incivilités se supportent. Elles sont dans l’air du temps ! Serions-nous collectivement progressistes, mais individuellement réactionnaires ?
Pour Thérèse Baillif, "il n’y a pas de fatalité, il y a toujours des solutions aux problèmes". C’est certainement son expérience de petite fille, qui a perdu sa maman à 11 ans, ou encore son ambition de femme à gravir les échelons dans un secteur professionnel réservé aux hommes (les Eaux et Forêts), qui font sa pugnacité. Sa carrière professionnelle menée à bien, ses enfants devenus grands, après une brève incursion dans la sphère politique, Thérèse Baillif a créé son association, son outil de proximité pour tendre la main aux personnes dans la détresse physique et morale. Et pour aller plus loin dans cette main tendue, Thérèse Baillif estime qu’humanisme et professionnalisme sont indissociables.
Parce qu’accueillir, écouter et accompagner la famille, dans sa plus grande diversité et sa plus large problématique, demande des connaissances, elle a suivi différentes formations (développement personnel, communication, relations humaines, éducation familiale). Sans être médicalisée, une écoute professionnelle lui apparaît indispensable, et c’est dans cet esprit que les contrats aidés - devenus employés à temps plein - accueillis dans sa structure ont fait de leurs prédispositions à aider les autres leurs métiers.
"Lorsque après 30 ans de négation de sa souffrance, l’écoute que j’ai pu apporter à une femme lui redonne une lueur d’espoir, alors mes efforts sont récompensés", cède Thérèse Baillif qui parle d’une première démarche de fond. Au-delà de cette écoute offerte, l’AMAFAR, qui veut rester une association à dimension humaine, propose plusieurs portes d’entrée (gymnastique volontaire, poterie, alphabétisation familiale...) pour tisser des liens avec les composantes de la famille et leur permettre de reprendre confiance. Mais ce n’est que dans le long terme que les premiers effets de cet accompagnement apparaissent.
Ce résultat à retardement porte bien souvent préjudice aux associations de proximité qui, en plus d’un manque de formation, souffrent de la suppression brutale de certains de leurs dispositifs, avant même d’avoir été évalués. Bien qu’au fil des années, l’AMAFAR ait obtenu le soutien des institutions, il lui faut encore à chaque nouvel intervenant, plaider pour le sens de ses actions. "La démarche associative est construite par des bénévoles, dont le travail et les enjeux ne sont pas reconnus. La CAF suit nos projets, certaines institutions les reconnaissent, mais dans une société comme la notre, ou chacun ne peut que se sentir coresponsable, il faut que chacun y mette un peu du sien, que les collectivités locales s’investissent plus", soutient la présidente de l’AMAFAR qui parle de liens et de facilitateurs à consolider. Bien que largement préconisée, cette mise en synergie des compétences est encore en construction.
La mutualisation des compétences et des volontés ne se limite pas au milieu associatif et à la sphère institutionnelle, car "si la famille est la première touchée par la violence et la délinquance, c’est le fondement de notre société qui est touché", atteste Thérèse Baillif. Et si le dialogue doit se renouer en priorité au sein de la famille, l’école a également son rôle à jouer. "Le Salon des Parents", groupe de dialogue mis en place dans un collège du Chaudron - sous l’impulsion de l’AMAFAR, avec le soutien indispensable des responsables de l’établissement -, permet aux parents de sortir de leur isolement, de confronter leurs expériences d’éducateurs mais aussi de se rapprocher de la vie éducative de leurs enfants.
Il est important, pour Thérèse Baillif, que les responsables d’établissements ouvrent les portes de l’école aux parents, qui considèrent bien souvent l’école comme un espace réservé dans lequel ils ont honte de pénétrer. Les groupes d’alphabétisation familiale, organisés par l’AMAFAR tendent également à faire tomber cet a priori générationnel, comme à permettre aux parents de s’impliquer d’avantage dans la scolarisation de leurs enfants. Dans des collèges, où il y a une infirmière pour 1.000 élèves, où les postes d’assistantes sociales s’égrènent, il est important que les jeunes puissent y trouver une écoute, un adulte référent et confident.
Et si Thérèse Baillif accorde que chacun a son travail à accomplir, chacun a ses projets, les problèmes de la jeunesse sont l’affaire de tous : "il est temps de parler pour agir". Agir en priorité pour l’accès au logement, car sans un habitat décent, c’est la cohésion familiale qui est menacée. "Je suis révoltée. Un logement adapté est la première étape pour construire sa vie. Comme il existe le RMI, le logement devrait être aussi un minimum. Comment les enfants peuvent-ils étudier lorsque la famille est entassée à dix dans un F1" ?
Elle se rappelle encore de ce Noël à la Pension Bella, submergée par des familles entières sans toit pour s’abriter. Les enfants étaient entassés dans ce brouhaha de misère humaine. Comment pouvait-elle rentrer chez elle, apprécier son repas de fête en toute sérénité ? Elle a pris tous les enfants de la pension, en a gardé chez elle pour ce soir de Noël et en a confié d’autres à différentes familles. Une chaîne de solidarité s’est rapidement improvisée. C’est comme ce couple de Métropole avec leur enfant venu visiter leur famille à La Réunion et qui n’a pas retrouvé l’accueil espéré. Toutes les institutions ferment tôt le vendredi. Ils ont poussé la porte de l’AMAFAR et "l’on s’est arrangé", nous confie simplement Thérèse Baillif. Et plus que l’Ordre national du Mérite ou la Légion d’Honneur (qu’elle n’affiche ni ne vante d’ailleurs), cette présidente d’association bénévole, avec un emploi du temps de ministre et des projets pleins le sac, attend que l’on s’arrange tous ensemble.
Estéfany
Marche blanche le 28 novembre
Hier, la Fédération régionale de solidarité contre les violences (F.R.S.C.V.), collectif de 17 associations présidé par Céline Lucilly rencontrait hier la presse pour présenter la Marche blanche qui sera organisée le 28 novembre prochain dans les rues de Saint-Denis.
Tenue par la présidente de l’AMAFAR, Thérèse Baillif, et par la députée de La Réunion, Huguette Bello, la conférence de presse a permis à trois familles directement victimes d’assassinats qui ont malheureusement endeuillé notre île, d’évoquer à travers des témoignages émouvants les épreuves qu’elles traversent.
Parmi elles, la famille Torpos, qui a eu la douleur de perdre Ingrid, tuée à la sortie de son centre de formation d’une balle dans le dos.
Tous se mobilisent pour que cessent ces violences, qui touchent en particulier les femmes. Ce sera l’objectif de la Marche blanche du 28 novembre prochain, afin que chacun prenne conscience qu’on ne peut pas imaginer une société solidaire tant que des femmes risquent leur vie parce qu’un homme n’a pas pu accepter leur choix de vie.
Manuel Marchal
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