Reprise d’un grand spectacle à partir du 12 juin au Port

Pato nous appelle à sauver la Terre

7 juin 2007

Le 12 juin prochain, Pato reprend son spectacle : “Ça tourne encore...”. Un spectacle touchant et qui nous interpelle, où la Terre s’adresse à nous en disant : “je tourne encore, mais pour combien de temps ?”.

Pato, le célèbre mime, créateur et acteur de théâtre, a beaucoup touché une bonne partie des spectateurs qui ont assisté aux représentations de son spectacle produit à la fin de l’année dernière au Port dans le cadre du Premier Festival du Théâtre sous les Arbres.
Ce spectacle, intitulé “Ça tourne encore...”, sera repris au théâtre portois à partir du mardi 12 juin prochain à 20 heures 30. D’autres représentations suivront les mardis 19 juin, 26 juin et 3 juillet. (1)
Seul sur scène, Pato incarne la Terre, qui nous lance un cri désespéré : “au secours ; je tourne encore, mais si l’on continue à me maltraiter comme ça, je suis foutue, et l’humanité avec...”. Pendant plus d’une heure, l’artiste nous fait comprendre et sentir toutes les souffrances que les humains - surtout les plus riches - font subir à la planète et à la plupart des êtres vivants. Et en sortant du théâtre, que faisons-nous ?

« Une décrépitude »

« L’humanité est rendue tellement paresseuse par le biais du confort, qu’elle n’agit pas. Nous disons : “c’est à l’autre d’agir ; pourquoi vais-je me priver ?” Presque tout le monde attend que l’autre agisse », nous a dit Pato en annonçant les nouvelles représentations de son spectacle.
Ce qui l’obsède en premier lieu, c’est le gaspillage de l’énergie, des matériaux, de la nature et il plaide pour que « dès le plus jeune âge on apprenne à économiser l’énergie, on produise de ses mains ce dont on a besoin, on évite les surconsommations artificielles ».
Selon Pato, « la responsabilité du massacre de la Terre incombe à tous et à chacun, car chacun y participe d’une façon ou d’une autre. Mais la responsabilité principale incombe aux États les plus riches et en décrépitude, qui ont créé la mondialisation du marché pour continuer leur train de vie au détriment des plus pauvres ».

« Je souffre de voir tout cela »

Et de poursuivre ses réflexions : « nous faisons la course pour obtenir le bonheur en achetant souvent des choses inutiles. Comme on ne l’obtient pas, on achète d’autres choses. Mais ce matérialisme, où nous sommes tous propulsés, rend les gens malheureux ».
« Moi je souffre de voir tout cela et je veux agir pour pour aider mes frères les humains à en prendre conscience. En même temps, je me sens bien dans ma peau d’être bizarre, étrange...
Acquérir des biens ne m’intéresse pas parce que les méthodes de vente nous font acheter des produits qui n’ont aucune qualité et qui, malgré leurs griffes - pour lesquelles les gens qui les achètent les paient très cher -, finiront quand même dans les décharges à cause de leur mauvaise qualité déguisée par un label. Entre temps, on brûle des produits nobles comme la laine parce que les gens préfèrent le tape à l’œil ».

« On a abruti les êtres humains »

« Je suis malheureux de voir les autres malheureux car ils ne perçoivent pas ce qui est le plus important dans la vie ; ils confondent le bonheur et le confort. Je pense que ce n’est pas notre pouvoir d’achat qui a diminué.
Ce qui est clair, c’est que la quantité de niaiseries à acheter, elle, a plus que doublé. Et le conditionnement dans lequel on maintient les masses est tel qu’il suffit d’une petite campagne publicitaire pour voir apparaître dans un bref délai l’article en question dans un grand nombre de foyers.
On a abruti les êtres humains par le biais des médias et on leur fait consommer même les articles les plus stupides pour leur faire croire qu’ils possèdent quelque chose. Ainsi, au cours des dernières années, nous avons vu défiler des “pin’s”, des “totoches”, de couleurs horribles, issues de la haute technique, de saveurs artificielles, et tout ça a fini à la longue dans les poubelles, les décharges, c’est-à-dire sur la Terre.
Nous devons cesser de dépenser plus que ce qui est nécessaire à notre existence ».

L’espoir d’une nouvelle espèce humaine

L’artiste veut mettre son talent et son expérience « au service d’un monde meilleur ». Son spectacle ne se « veut pas négatif ». Il garde l’espoir que « tout ce processus donne naissance à une nouvelle espèce humaine, qui vivra en harmonie complète avec la planète ».
Pato, qui est d’origine chilienne, vit et travaille à La Réunion depuis 29 ans. Il est amoureux de la terre réunionnaise comme de la Terre entière. Par son travail avec les enfants, les milieux professionnels et le public du théâtre, il veut aider les Réunionnais à prendre conscience des désastres infligés à leur île par le système dominant mis en place depuis les débuts de la colonisation. « Pourquoi a-t-on coupé tellement d’arbres et détruit tant de forêts à La Réunion ? Pourquoi produit-on et rejette-t-on tant de déchets dans la nature réunionnaise ? ».
Allez voir et écouter le spectacle de Pato. Et peut-être que nous serons alors plus nombreux à lutter pour sauver notre île et le monde...

L. B.

(1) Renseignements au 02 62 43 90 10. Acta, 4 avenue de la Commune de Paris 97420 Le Port ([email protected])


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