Saint-André : Des bonimenteurs reçus à la Mairie !

Permis de conduire : la chasse aux bacheliers est ouverte

25 juillet 2006

La semaine dernière, la Mairie de Saint-André a organisé une petite réception en l’honneur des bacheliers de la commune, cru 2006. La Municipalité a offert aux quelque 420 bacheliers saint-andréens, une montre avec l’effigie de leur mairie. Jusque-là, rien de bien palpitant. Mais ce n’est pas tout...

Par quel curieux hasard et avec quelle autorisation une auto-école de la ville de Saint-André s’est-elle "invitée" à la réception de la Mairie pour appâter les jeunes avec une publicité des plus agressives ? "Venez chez nous, voici un bon de 76 euros : le code est gratuit !". La distribution l’était aussi. C’était le jour des fleurs !... Les bacheliers étaient venus nombreux. Quel jeune désargenté de 18-20 ans ne serait pas tenté de répondre à une offre aussi alléchante ?
Pour mieux attirer le chaland, les bonimenteurs de la rue de la Gare disaient aux jeunes et à qui voulait l’entendre qu’il s’agit d’une offre faite "avec" ou "par" la mairie. Les paroles volent...
En réalité, il s’agit d’une opération publicitaire dont l’auto-école en question - au passé déjà sulfureux - assume l’entière responsabilité, si l’on peut dire. "C’est la stratégie de l’entreprise. On offre pour une valeur de 76 euros et l’élève paie ses documents. Mais dites-lui de passer à l’auto-école avec un relevé de ses notes au Bac ; on explique tout sur place ; on ne donne pas d’information par téléphone", a fini par répondre M. Ch. - le patron de "l’entreprise" - à la mère d’un bachelier qui trouvait l’appât un peu gros. Cette femme a appelé “Témoignages” hier après-midi.

"Vous réalisez que si tous les bacheliers attirés de cette façon répondent et s’inscrivent, l’auto-école fait un "cadeau" de près de 32.000 euros sur les 40.000 de frais estimatifs d’inscription. Qui paie cela ? C’est beaucoup pour une entreprise qui démarre", nous dit-elle.
Et la dame de nous raconter que le M. Ch. en question n’en est pas à son premier coup tordu au sein de la grande famille - pas très unie - des auto-écoles ! Par ailleurs elle connaît bien Saint-André, où circulent "toutes sortes de "bons" distribués par des services de la Mairie", dit-elle. Qui va garantir aux contribuables de Saint-André que la Mairie n’aurait vraiment rien à voir avec une offre mirobolante faite par ses promoteurs dans une enceinte municipale ?!
Vérifications faites, il circule en effet beaucoup de "bons de secours" à Saint-André. Une employée communale, Mme Jeannine V. est même spécialisée dans la distribution de sommes de 40 euros dont l’origine reste douteuse. Alors les 76 euros "offerts" par l’auto-école, par qui le sont-ils vraiment ?
Pour en revenir à notre auto-école - dont le lien avec la municipalité serait aussi familial -, il faut compléter quelque peu les informations données par le patron.
Après tout, des jeunes pourraient être tentés et se dire : "Ce n’est que le Code. Quand je l’aurai, je reprends mon dossier et je vais passer la conduite ailleurs".
À un détail près. Le retrait du dossier d’inscription par un candidat au Code n’est gratuit que si l’auto-école a fait signer au jeune, à son arrivée, un “contrat de formation” prévu par la loi... À l’auto-école de la rue de la Gare, l’inscription est peut-être "gratuite" - aux trois-quarts environ. Selon nos informations, c’est le retrait qui serait payant ! 100 à 150 euros ! Et voilà pourquoi la Mairie est muette !
Bon. Soyons bon prince : la Mairie de Saint-André n’a peut-être rien à voir avec ce qui a tout l’air d’une arnaque dorée sur tranche. Cela vaudrait mieux pour elle et tout ceci pourrait n’être qu’un "délit" de mauvaises fréquentations. Le maire de Saint-André, qui déjà avait déclaré à des enquêteurs connaître les voleurs du coffre-fort contenant la paie des employés communaux, fréquenterait aussi des bonimenteurs alignés pour zéro de conduite ? On n’ose pas y croire.
Les jeunes de Saint-André ont le droit de savoir, en revanche, que si la "nouvelle" auto-école de la rue de la Gare vient de refaire surface, c’est que son patron a dû se faire oublier pendant quelque temps, après une histoire scabreuse qui conduisit en prison un inspecteur d’auto-école, militaire de carrière de son état, M. Jean-Philippe S., avec lequel il aurait été discrètement en cheville, dans le passé...

P. David


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