
Kèl volonté zénéral ! In pé la boir kossa !
30 juin, parMézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
4 août 2008
Au début, ce fut le chaos. La terre s’est mise à gronder et je fus arrachée, transportée, éloignée de mon père, de ma mère, du reste de l’archipel.
J’ai longtemps dérivé sur les Océans sans fin. Les tempêtes étaient fréquentes et encore aujourd’hui je ne sais comment j’ai pu m’en sortir sans désagréger.
Puis ce fut le silence. Les éléments se calmèrent. Pas immédiatement : cela prit des milliers d’années, des ères peut-être.
Je ne dérivais plus. Je m’étais fixée sur une crête, au milieu des eaux puisque c’est mon milieu naturel.
J’étais seule. J’avais eu le temps de pleurer toutes les larmes (salées) de mon corps de sable, mais je goûtais maintenant la solitude.
J’avais été coincée dans le petit groupe d’îlots de mon enfance et j’avais souvent souhaité un cataclysme pour rompre cet attachement.
Enfin c’était chose faite...
J’étais seule et bien contente de l’être.
Les jours s’étiraient lentement au soleil. Une barrière de corail s’était accumulée et protégeait ma grève des assauts de la mer. Je me laissais dorer la côte.
Nonchalamment. Les rares pluies suffisaient à combler ma verdure et la faune naissante en mon centre : des rongeurs, quelques invertébrés et beaucoup, beaucoup d’oiseaux.
Ils m’intriguaient : s’ils avaient pu voler jusqu’à moi en si grand nombre (certains jours, j’en étais couverte et leurs cris perturbaient mon sommeil tellurique), c’est que je n’étais pas si éloignée que cela d’une autre terre. Peut-être même d’un archipel, comme celui de mon enfance. Mais je me gardais bien de me détacher pour m’en approcher. Je n’allais pas renoncer si facilement à ma quiétude.
Je me fiais ainsi aux éléments pendant des centaines, des milliers d’années encore jusqu’à ce qu’un changement dans le comportement des oiseaux m’alerte. Moins de pépiements, moins de caquètements, mois de plumes, moins de graines, moins de nids, moins d’oeufs... Moins d’oiseaux ! Mais pourquoi s’étaient-ils enfuis ?
J’ai mis un certain temps à comprendre que j’avais vieilli seule... et, hum, pas très bien vieilli... Ma faune m’avait fuie, parce que ma flore, plus aussi luxuriante que dans ma jeunesse ne suffisait plus à sa subsistance. J’étais pelée, sèche, pas très avenante.
Mon appétit pour la solitude m’avait trahi. Depuis quelque temps d’ailleurs, je me voyais partir : ma grève s’était rétrécie, mangée par le ressac que les coraux n’arrêtaient plus. Mes cocotiers n’avaient plus de têtes... décapités par les cyclones !
La sécheresse avait tari mes sources. Je devais faire piètre figure au milieu de l’océan. Et maintenant que j’y songeais : aucun marin aventureux n’avait jamais foulé mes plages d’un pas conquérant. Ah ça ! Je la payais chère ma solitude !
Papa, maman, mes chers frères, mes petits îlots chéris, où êtes-vous ?
Le chagrin était si fort que je me résolus à partir à la recherche de mon archipel perdu. Et même si je ne devais pas retrouver mes proches, je m’arrêterais au premier atoll que je croiserais... Je leur demanderais de l’aide, je m’intègrerais sagement dans leurs écosystèmes, sans faire de vagues, comme une gentille petite île du tertiaire que je suis.
Mais je devais apprendre à mes dépens qu’on ne se débarrasse pas de ses sédiments aussi vite. Malgré tous mes efforts pour m’arracher à mon milieu, je suis restée figée sur mon talus, rivée à ma crête. En exactement 15.789 ans, j’ai bougé de 23 centimètres... Et encore, pas par mes propres moyens : un tremblement de terre sous-marin.
Il paraît que ça arrive parfois. Enfin, tous les 30.000 ans environ.
Alors j’attends. Seule.
Personne n’est une île.
Nous avons des autres pour survire.
Même si nous apprécions parfois l’éloignement et la solitude, nous restons des animaux politiques, c’est-à-dire des êtres qui s’épanouissent au milieu de leurs semblables.
Ceux qui renoncent au commerce des hommes finissent souvent comme cette petite île : ils ne sont plus ravitaillés, dépérissent, se sentent frustrés, tentent de vivre sur leurs propres ressources... et les épuisent.
Comme l’ennui, contre l’affaiblissement :
Il y a dans le coeur de chacun un aimant qui attire les véritables amis.
Cet aimant, c’est l’altruisme, la disposition à s’intéresser d’abord à autrui.
Soupin Guilbert
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
10 000 citoyennes et citoyens – paysans, scientifiques, médecins et victimes – se sont mobilisés dans plus de 60 villes en France pour alerter sur (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
Médam zé Méssyé, la sossyété zot i ansouvien lo tan l’avé lo pou. Sa té in problèm pou zabitan noute péi pars pou-la sa i grate la tète, é i rann (…)
Les députés ont inscrit dans la loi un premier objectif d’atteindre « 87,5% » du Smic dès le 1er janvier 2026, tout en assurant de « prioriser le (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)