Réflexions de Marie-Pierre Hoarau

Pour oublier la barbarie des hommes...

2 janvier 2007

À l’heure où le chef d’État français souhaite que l’abolition de la peine de mort soit inscrite à la Constitution universelle, nous constatons qu’encore trop de pays et surtout leurs dirigeants maintiennent cette peine capitale d’un autre temps. N’a-t-on pas assisté, il y a quelques semaines, à l’exécution par injection létale d’un condamné dans les geôles américaines ? Une mauvaise application de cette injection a vu cet homme agoniser pendant plus d’une demi-heure, dans d’affreuses souffrances ! Le combat doit donc plus que jamais continuer. Pour preuves, nous terminons l’année 2006 sur des images barbares : l’exécution du dictateur irakien. C’est de la barbarie pour ceux qui décrètent, à cette occasion, un deuil national mais c’est aussi de la barbarie pour tous ceux qui de savoir Saddam Hussein la corde au cou, rentrent dans une liesse indescriptible. La mort de ce bourreau, aussi dure, soit-elle, ne ramènera aucune des personnes chères disparues bien trop tôt, à cause de ce même bourreau.
Mais quelle ne fut ma désagréable surprise de voir poindre un faux débat sur l’opportunité ou non de diffuser les images de l’exécution de Saddam. Tout naturellement, les personnes interrogées pleines de bon sens et d’humanité ont exprimé le souhait de ne pas rajouter à cette vilenie. Mais non, qu’à cela ne tienne, que nous le voulions ou pas, les médias nous ont servi et resservi les images du supplicié la corde au cou et cela au moment des réjouissances familiales de fin d’année. Quelle intrusion dans cette trêve festive ! Un peu comme si ce macabre spectacle manquait pour que la fête soit belle. Pourquoi tant d’acharnement médiatique à vouloir à tout prix mettre sous les yeux de nos enfants, les citoyens responsables de demain, ces images de puissance, que monsieur Bush appellerait probablement de toute puissance et que moi, simple citoyenne du monde, qualifie plutôt d’impuissance humaine ? Une page de violences est tournée, mais je crains que d’autres encore plus violentes ne s’ouvrent. C’est quand même incroyable que dans le même temps où des progrès scientifiques sont constants, où des expéditions dans l’espace nous apportent des découvertes toujours plus pointues, où il existe de vrais espoirs en thérapie génique... nous faisons le triste constat de la petitesse de l’Homme et de son complexe d’infériorité. Puisque nous sommes à l’heure des bonnes résolutions pour la nouvelle année, mettons notre acharnement à vouloir nous montrer toujours plus puissants que notre voisin, mettons plutôt cet acharnement dans la recherche de solutions durables qui nous permettent de vivre ensemble et qui nous grandissent. Et les chantiers ne manquent pas : combattre le chômage, le mal-logement, l’illettrisme, la faim, la misère, le racisme, le sida, relever le défi des changements climatiques... Que 2007 soit une année d’engagement dans le progrès de nos civilisations !


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