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Séminaire du CESR ’Prévention de la délinquance et sécurité’
10 septembre 2004
Chacun des 200 participants au séminaire d’hier sur la prévention de la délinquance se voulait positif, animé par le même souci d’un mieux vivre ensemble en parvenant à freiner la montée de la délinquance. La confrontation des expériences et des points de vues, aussi divergents soient-ils, a permis d’enrichir le débat de la prévention et de ’booster l’espoir’, pour reprendre l’expression de Jean Raymond Mondon, président du Conseil économique et social régional.
Organisé par le Conseil économique et social régional (CESR), un séminaire sur la prévention se tenait hier à Saint-Denis autour de deux ateliers : développement local et prévention ; prévention spécialisée. "Comment répondre aux demandes des associations, des citoyens et pallier ce cycle d’insécurité qui se manifeste à toutes les étapes de la vie, au sein de la famille, à l’école ou encore au travail ?", demandait en préambule Jean-Raymond Mondon, président du CESR.
Même si cette question comme toutes les autres qui se sont dégagées de cette journée, n’a pas encore trouvé de réponse, la complexe problématique de la délinquance, élément clé de la cohésion sociale à La Réunion, s’est positivement enrichie.
Les synthèses des deux ateliers, proposées par Daniel Lan-Sun-Luk et Bernard Rivière, membres de la cellule "Suivi des Politiques Locales" de l’instance consultative régionale, font ressortir différentes pistes de réflexions. Les associations ne se sentent pas suffisamment bien armées pour être les relais des dispositifs installés, conduisant ainsi à un fort sentiment de frustration et, au-delà, à l’échec de certains investissements. Les acteurs associatifs devraient ainsi bénéficier de formations adaptées. L’écoute est un élément primordial de la prévention, mais tout le monde est-il à même de proposer cette écoute, ou est-elle le fruit d’une professionnalisation ?
Il ressort que la fonction parentale doit être soutenue. Elle doit faire également l’objet de formations, car c’est à juste titre que l’on focalise sur la cellule familiale lorsque l’on parle de prévention de la délinquance. Certains dispositifs ne sont malheureusement pas pérennisés faute de subvention, et d’évaluations sur le moyen et long termes. Les participants ont également déploré l’absence de cadre des actions : jusqu’où aller, quels projets accompagner, qui en sera responsable...? Beaucoup remettent en cause le système éducatif : machine à exclure ou à éduquer ?
La lutte contre la délinquance devrait être replacée dans des perspectives historiques, afin d’éviter un émiettement de la mémoire et donc un oubli de la source de la délinquance. L’analyse sociologique n’est pas inscrite dans la démarche de prévention. Le phénomène d’autodestruction constaté chez certains jeunes n’est pas traité. Certains dispositifs métropolitains sont inadaptés au contexte particulier de La Réunion. Des stratégies locales doivent être élaborées plus proches des réalités et du vécu réunionnais.
Rejoignant ce point, l’animation proposée aux jeunes devrait être également plus en accord avec le rythme et la vie du quartier (gymnases et stades ouverts le soir par exemple). En synthétisant l’ensemble des réflexions l’on peut se demander, comment faire pour que, sur un territoire donné, chacun puisse trouver sa place, avec ou sans emploi, pour se sentir bien avec lui-même et bien avec les autres ?
Il ressort de cette journée le besoin fondamental d’un diagnostic partagé pour parvenir à élaborer des stratégies cohérentes et efficientes. Et bien que des solutions immédiates ne soient pas ressortir comme par miracle de ce séminaire, Jean-Raymond Mondon concluait hier que "les choses avancent bien. On sent la volonté partagée de perpétuer ce travail pour le bien de notre jeunesse réunionnaise".
Estéfany
Caractéristiques de la délinquance à La Réunion
Consultant dans le cabinet Néo, Guy Julliard émet quatre constats principaux. L’augmentation de la délinquance s’accompagne d’un sentiment d’insécurité. En moyenne, un citoyen sur deux se dit vivre ce sentiment, avec l’impuissance qui l’accompagne et qui concoure à éloigner le citoyen de l’institution. Il parle également d’"une délinquance encore naïve", bien qu’elle soit en phase de structuration, dans les zones urbaines. Il note le rajeunissement de ses auteurs même si ce constat doit être fait avec prudence, car il convient de ne pas confondre délinquance et incivilités. Des mineurs, consommateurs de produits stupéfiants qu’ils mélangent à l’alcool et aux médicaments détournés de leur origine. Enfin, le sentiment d’insécurité est accru chez les femmes, plus souvent victimes de violence, et chez les habitants des quartiers d’habitat social.
Il souligne que la forte stigmatisation de ce type de quartier fausse et, le regard extérieur qui image les pires choses dans ces quartiers, et le regard de ses habitants qui se sentent rejetés, ne pensant pouvoir compter par conséquent que sur eux-mêmes. "C’est la loi du plus fort et/ou du plus malin", conclut Guy Julliard sur ce dernier point.
Ses causes essentielles
La société de consommation et ses incitations sont source de nombreuses frustrations chez la jeunesse, davantage encore que chez les adultes. Les parents de cette génération ont des difficultés à se servir de leur propre existant pour transmettre des valeurs qui apparaissent aujourd’hui obsolètes pour les jeunes. Le rôle de l’éducation a ainsi toute sa place dans le travail de prévention de la délinquance. C’est à nouveau avec prudence que Guy Julliard parle de l’urbanisation comme d’une cause de la délinquance locale car il souligne un effort croissant de réflexions en matière d’aménagement du territoire et de l’habitat. L’oisiveté est un point fort sur lequel il insiste car, selon lui, prise de conscience des collectivités et amorçage de solutions pour y remédier tardent encore à venir. Il insiste enfin sur l’effet des médias et le phénomène "la di la fè" qui renforcent le sentiment d’insécurité des citoyens. Certains journaux se plaisent selon lui à étaler et étoffer la violence, alors que seule une communication directe et régulière auprès des citoyens est justifiée.
La délinquance à La Réunion de 1984 à aujourd’hui
Jusque dans les années 80, peu d’événements pouvaient nourrir la délinquance à La Réunion. C’est entre 1984 et 1997 que l’on enregistre une forte hausse des délits (+60%). Guy Julliard, consultant du cabinet Néo, en distingue trois types : les vols et cambriolages, c’est à dire "une délinquance d’appropriation en lien étroit avec la société de consommation", les destructions et dégradations qui révèlent l’ennui et la perte de repères chez la jeunesse et enfin, la violence avec l’apparition d’une "délinquance violente jeune issue des modèles des villes urbanisées de métropole". Alors qu’avec l’organisation des forces de l’ordre, le taux de délinquance parvient à se stabiliser, l’année 2001 est marquée par une nouvelle hausse (+14,3%) particulièrement dans les zones rurales en voie d’urbanisation, et sensiblement dans les zones de gendarmerie (+25%). Jusqu’à aujourd’hui et grâce, selon Guy Julliard, "à des activités judiciaire et politique décuplées", vols et délinquance juvénile sont en baisse. Mais doit-on parler de tassement des chiffres ou de la délinquance ?
Même si avec 47 crimes et délits pour 1.000 habitants en 2002, La Réunion est encore à distance de la moyenne de la délinquance métropolitaine (70 pour 1.000), en proportion la délinquance des mineurs est plus importante à La Réunion (21,9% contre 19,9%). La délinquance locale s’accompagne, dans le temps, de changements de comportements et de pratiques : les délits sont plus souvent marqués de violence, semblent commencer à s’organiser... des signes qu’il convient de mieux analyser pour y répondre avec une efficacité accrue.
Les outils de prévention
Il faut remonter à l’ordonnance de 1945 qui s’adresse aux mineurs pour trouver le premier outil de prévention de la délinquance. Ce n’est que depuis une quinzaine d’années, que des mesures sont prises localement, mais selon Guy Julliard, consultant à Néo, ces mesures sont "très générales, généralistes, sans actions ciblées". Il parle de décalage entre la politique de la Ville et la masse d’interventions primaires (à savoir les grandes campagnes de prévention comme pour la sécurité routière) qu’il qualifie de confuses et de rarement professionnalisées.
La prévention secondaire qui s’adresse aux publics fragilisés, abandonnés, en difficulté, n’existe pas à La Réunion, ce qui explique la difficulté à travailler avec les adolescents. L’outil "développement local", initié par les associations pour un travail de proximité avec la population et relayé par les collectivités, offre des méthodes concrètes de travail sur le terrain. "Sera-t-il capable de maintenir le lien social ?", s’interroge néanmoins Guy Julliard.
Enfin, la prévention spécialisée qui s’adresse à un jeune public marginalisé est amalgamé avec la prévention de la délinquance, instaurant d’emblée une confusion. Elle demande beaucoup de temps et d’investissement de la part des éducateurs. Ces derniers, à eux seuls, ne peuvent régler tous les problèmes de la jeunesse. "Comment réduire alors cette distance entre la société et les jeunes ?", là encore la question est posée.
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