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Seconde conférence de Dan Ferrand-Bechmann
4 février 2008, par
Vendredi dernier a eu lieu au Port la seconde des deux conférences-débats organisées par le Cercle philosophique réunionnais avec Dan Ferrand-Bechmann, professeure à l’Université de Paris 8, présidente de l’Association française de Sociologie (AFS). Le thème de cette soirée à laquelle ont participé une quarantaine de personnes : « L’expérience, les apprentissages informels et l’engagement dans le rapport au savoir. Peut-on apprendre hors l’école ? Réflexion d’une sociologue ».
On ne se battra jamais assez pour que le service public de l’éducation soit doté par l’État de moyens suffisants pour participer le plus possible à l’émancipation du peuple réunionnais et à la transformation de la société vers plus de cohésion et de solidarité. Car ces moyens sont actuellement très insuffisants et cette fonction n’est vraiment pas la priorité du système éducatif, dont le rôle est plutôt de perpétuer cette société injuste.
Mais en même temps, il faut dire qu’il y a aussi d’autres moyens que l’École pour apprendre et donc pour se doter de moyens d’agir. C’est pourquoi il a été très intéressant vendredi soir à la médiathèque Benoîte Boulard du Port d’entendre la sociologue Dan Ferrand-Bechmann présenter les différentes formations possibles à travers des expériences hors du contexte scolaire.
« L’association comme berceau d’engagement »
En particulier, elle a insisté sur les savoirs acquis dans des expériences où l’acteur social est fortement motivé et où l’acquisition de compétences est l’outil de l’action dans laquelle cet acteur social s’engage.
« Nous avons été frappés par l’extraordinaire capacité d’apprendre des personnes engagées dans une association comme dans une lutte politique. Nous pouvons citer le cas des militants des mouvements ouvriers qui ont appris à lire ou à écrire dans des journaux parce qu’ils voulaient changer le monde et la vie », affirme l’universitaire parisienne.
Pour elle, « le concept d’engagement est fondamental car il permet d’analyser les conduites des acteurs sociaux bénévoles et salariés ». Elle insiste sur la spécificité de « l’association comme berceau d’engagement », en ajoutant : « L’engagement nourrit l’association, il est le nerf de l’activité ». Et elle cite le concept anglais d’« empowerment » (“pouvoir d’agir”), de plus en plus utilisé.
« On se forme tout le long de la vie »
De profonds changements ont marqué ces dernières décennies, affirme Dan Ferrand-Bechmann : « On se forme tout le long de la vie, alors que pendant les deux siècles précédents, la formation se faisait surtout pendant le temps de l’enfance et au début de l’âge adulte pour les personnes les plus privilégiées ». Il y a aussi « les technologies nouvelles, en particulier l’accès à internet, qui permettent en théorie d’accéder plus facilement à des pans du savoir qui étaient réservés à des élites ».
Toutefois, « les effets de ces changements dans la réduction des inégalités et pour donner de nouvelles chances à chacun ne sont pas évidents. La reproduction sociale et l’immobilité des statuts demeure un des problèmes de notre démocratie. Le capital culturel et le capital social permettent à certains groupes sociaux de multiplier leurs potentiels et leurs savoirs, tandis que d’autres restent en lisière ».
« Le savoir universitaire devait servir l’être humain »
Pour Dan Ferrand-Bechmann, « se former pour la vie associative, c’est choisir d’acquérir des connaissances pour accomplir des actes de citoyenneté active dans des buts divers. Certes cela peut aller de buts éthiques à des buts occupationnels et à un désir de socialisation mais aussi à l’acquisition de savoirs monnayables dans une vie professionnelle ».
Mais « les valeurs ne sont pas les mêmes dans la sphère productive et dans la sphère associative non lucrative, où la solidarité s’oppose davantage à la concurrence ». Le contexte de la formation s’est désintégré, il a été bouleversé tandis que les dispositifs et les acteurs institutionnels n’ont pas encore complètement évolué.
La conférencière cite Donald Schön, pour qui « le savoir universitaire devait servir l’être humain à dominer les ressources de la nature et à combattre ses faiblesses, à mieux comprendre la société et à l’améliorer. Les praticiens et les chercheurs vivent de plus en plus dans des mondes séparés ». Donald Schön recommande de lier la réflexion à l’action.
« Le désir de faire entraîne le désir d’apprendre »
Certaines instances éducatives hors des voies de l’Éducation nationale ont des atouts pour éviter la reproduction et l’inégalité des droits et pour augmenter la démocratie. « Ainsi, en utilisant le terrain associatif, nous avons plus de chance de trouver des formations et des formés mettant en acte des valeurs démocratiques et égalitaires pour que chacun soit acteur de soi dans la formation », affirme l’universitaire.
La sociologue rappelle que l’individu engagé dans une expérience associative apprend en agissant. Sa motivation à apprendre est parallèle à sa motivation à s’engager et à rendre des services ou à prendre des responsabilités. « Se former, c’est être formé. Être formé, c’est pouvoir agir ».
En conclusion, Dan Ferrand-Bechmann déclare : « le “savoir faire”, le “savoir être” et le “savoir agir” sont les conséquences de l’apprentissage et de l’appropriation de ce savoir. On le fait sien et “autre”. En le partageant, on se l’approprie. Le désir de faire entraîne le désir d’apprendre ».
Voilà de quoi encourager les Réunionnais à renforcer leur mouvement associatif pour résister encore davantage au système qui les opprime.
L. B.
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