Nouvelle et belle célébration de la Journée réunionnaise de la Fraternité

« Que notre peuple se fraternise ! »

30 septembre 2013

Comme annoncé lundi dernier dans ’Témoignages’, le Groupe du Dialogue Inter-Religieux de La Réunion (GDIR) a organisé ce dimanche, de 10h à 17h près du boulodrome sur le front de mer de Saint-Paul, la 5ème édition de la Journée réunionnaise de la Fraternité. Et comme prévu, « cette rencontre conviviale » fut vraiment placée « sous le signe de l’échange, de l’écoute, du partage, de la meilleure connaissance de l’Autre, de la fraternité entre les humains dans ce contexte socio-économique quelque peu tendu ».

Après l’intervention d’Idriss Issop-Banian, et avant le pique-nique convivial de midi et les prestations musicales qui ont suivi, le public a proclamé…

Comme l’a rappelé le président du GDIR, Idriss Issop-Banian, hier à l’ouverture de cette Journée, le concept de la "fraternité réunionnaise" a été lancé en 2009 par cette association, soit dix ans après sa fondation, et les quatre premières éditions se sont déroulées dans diverses communes de l’île. Il a également rappelé que « la fraternité est une valeur républicaine mais elle est aussi portée par toutes les traditions religieuses et par la philosophie ».

Toutefois, on constate chaque jour à La Réunion comme dans le monde entier que cette valeur fondamentale pour bâtir des sociétés humaines est encore loin d’être appliquée par toutes et tous. Ce qui domine les peuples et surtout les personnes les plus pauvres, c’est la loi du profit, l’égocentrisme, le sectarisme et les divisions de la population cultivées par les classes dominantes. D’où l’importance de cultiver la fraternité tout le temps et partout, comme l’a dit Idriss Issop-Banian.

« Consolider le peuple réunionnais »

Et hier on a pu voir comment le GDIR mène ce combat en solidarité avec de nombreuses associations qui ont participé à cette journée, notamment avec des stands, comme ceux d’ATD Quart Monde, l’ARIV (Antenne Réunionnaise de l’Institut de Victimologie), SOS Solitude, Rasine Kaf, etc. D’autres associations, comme par exemple le Cercle Philosophique Réunionnais, sont également venues exprimer leur soutien à cette grande cause réunionnaise, ainsi que des militants politiques, comme des élus communistes du Port et de Saint-Paul, ou des responsables culturels comme Roger Ramchetty, président du Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement.

« Nous devons absolument consolider le peuple réunionnais, le vivre-ensemble hérité de nos ancêtres et le transmettre aux générations à venir afin de faire face aux détresses humaines dont est victime une grande partie de notre société. Avec plus de la moitié des Réunionnais sous le seuil de pauvreté, avec tant de concitoyens et notamment de jeunes privés du droit à l’emploi ainsi que d’autres injustices, il ne peut pas y avoir de paix à La Réunion », a souligné Idriss Issop-Banian.

« Créer entre nous des liens nouveaux »

Mais pour le représentant du GDIR, il n’est pas question de se résigner devant cette situation, « nous devons résister, faire preuve de courage, de détermination et de solidarité, fidèles à nos ancêtres qui ont affronté les violences de l’esclavage, de l’engagisme et de la colonisation, en réalisant notamment la symbiose des cultures venues de partout ». Dans cet esprit, « nous devons être forts et donc unis pour aller de l’avant, créer entre nous des liens nouveaux et que notre peuple se fraternise ! ».

C’est pourquoi il a notamment remercié les artistes bénévoles qui sont venus animer cette journée et ce message d’espoir avec des prestations artistiques magnifiques et très émouvantes. Ce fut le cas notamment de Monseigneur Gilbert Aubry, un grand accordéoniste, du groupe Gouss Tamarin avec Jocelyn Lakia, Maximin Boyer de Kayambé, Marilyne Dijoux, Cécile Lecomte et Gariline Mara qui ont présenté et mimé le très beau chant "Donne à ta vie sa vraie valeur", etc.

« Viv lo pèp rénioné ! »

Après l’intervention d’Idriss Issop-Banian, et avant le pique-nique convivial de midi et les prestations musicales qui ont suivi, le public a proclamé avec les responsables du GDIR à la tribune la version française de ce texte très fort intitulé : "La Réunion, notre île de Fraternité". Une proclamation, dont deux phrases de la version créole — chantée ensuite par Gouss Tamarin — figuraient sur la grande et belle banderole de cette journée : « Nou mèm lo peuple l’arc-en-ciel. Samèm nout’ lespoir ! Nou lé kapab bien viv’ ansanm an frèr ! ».

Et comme l’a dit Maximin Boyer, qui va célébrer le samedi 12 octobre prochain à Saint-Louis le 20ème anniversaire de sa célèbre chanson "Kaskavèl", il faut se battre tous ensemble pour réaliser ce message d’espoir, en sachant que l’on ne peut pas séparer la fraternité de la liberté et de l’égalité. C’est pourquoi, « malgré toute la soufrans, viv lo pèp rénioné ! ».

L. B.

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