Combattre la dérive sectaire

Relancer l’Association de défense de la famille et des individus

13 avril 2005

À La Réunion, l’Association de défense de la famille et des individus est en sommeil depuis deux ans. La présidente de l’Union nationale, Catherine Picard, a multiplié les contacts durant une semaine pour la relancer.

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La présidente de l’Union nationale des Associations de défense de la famille et des individus, Catherine Picard, auteur de la Loi About-Picard contre les manipulations mentales, était dans l’île pendant une semaine. Durant son séjour à La Réunion, elle a multiplié les rencontres avec les partenaires éducatifs, institutionnels et socioculturels pour remettre en place l’Association de défense de la famille et des individus de La Réunion, en sommeil depuis 2 ans.

Prévention et information

Hier, le directeur du CRIJ (Centre régional d’information jeunesse), Olivier Bresch, a convié les journalistes à la rencontrer en compagnie de Serge Fabresson, conseiller d’Éducation populaire et de jeunesse à la DDJS, et représentant secte à la Préfecture de La Réunion. Il s’occupe entre autres du contrôle d’agrément des associations sportives, de jeunesse et d’éducation populaire et vérifie les projets éducatifs des centres de loisirs et de vacances.
La prévention et l’information sont importantes. La maxime de la lutte est peut-être celle qu’elle énonce ainsi : "jamais le travail sur les sectes ne doit être attentatoire à la liberté de conscience de l’individu et jamais au nom de la liberté de conscience, on ne peut porter atteintes aux libertés individuelles et publiques".

Tous victimes

Lors de cet entretien, Catherine Picard n’a pas livré de diagnostic de la situation à La Réunion, mais elle a combattu les idées reçues : "il n’est pas vrai que les adeptes sont forcément des personnes fragiles. Vous pouvez assister à une conférence historique sur l’Égypte et être victime de méthodes de manipulation. Le terreau de la misère sociale est favorisant, mais les sectes touchent tout le monde. Il n’y a pas de lien entre le nombre d’adeptes d’une secte et sa dangerosité. Un petit mouvement peut être très dangereux".
Mouvement Évangéliste, Mission Salut et Guérison, Témoins de Jéhovah, Église évangéliste du septième jour... Il n’y a pas de chiffres sur La Réunion aujourd’hui, mais le phénomène s’intensifie en France comme dans les DOM. Cependant, "les cellules de vigilance présidées par les préfets ne sont pas toujours mises en route", bien qu’elles soient "le seul lieu où l’ensemble des responsables des pouvoirs publics peut se concerter".

Sectes, attention danger

Entre 1995 et 2001, l’État s’est engagé à combattre les sectes, c’est même, ajoute-t-elle, "une problématique européenne sur laquelle les gouvernements s’entendent pour travailler. Il y a aussi une prise de conscience des pouvoirs publics européens". Certaines propositions d’épanouissement personnel, de coaching peuvent conduire à une dérive sectaire. La psychothérapie également peut être détournée et utilisée.
Comment reconnaître un mouvement sectaire ? "À partir du moment où il y a atteinte à la dignité humaine, mise en état de sujétion, physique ou psychologique, il y a dérive sectaire", indique Catherine Picard.

Eiffel


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