Grand angle...de Yvon Virapin

Respectons les droits de l’enfant

21 novembre 2006

Cette semaine est dédiée à l’enfance, en particulier aux droits de l’enfant dont la date du 20 novembre a été choisie pour être la Journée internationale. Rappelons que l’ONU a adopté en 1989 la Convention internationale des droits de l’enfant, c’est-à-dire un engagement de tous les pays pour lutter contre les violences et les mauvais traitements que subissent les enfants : travail forcé, manque de soins, séparations d’avec les parents, exploitation et abus de toutes sortes... Cette Convention qui a été ratifiée par 192 pays (les Etats-Unis ne l’ont pas signée), comprend 54 articles. Durant cette semaine, diverses manifestations et conférences sont organisées un peu partout pour mettre en exergue la dimension universelle des idées de la Convention qui conduisent à une réflexion de fond sur des valeurs communes. A mon sens, cette commémoration est très importante puisqu’elle nous permet de nous pencher un instant sur les conditions de vie inhumaines réservées à des enfants dans certains pays du monde, elle nous permet également de dénoncer chez nous l’existence bafouée quotidiennement de beaucoup d’enfants par des adultes et de tout faire pour qu’ils soient protégés.

On les voit dans des reportages, fusil à la main, en tenue militaire, embrigadés par certaines milices, prêts à défier l’ennemi ou se faire tuer sur des champs de bataille. On les voit fuir certains pays avec leurs parents parce qu’ils sont indésirables à cause de leur appartenance à une caste. On les voit mourir dans des attentas en Irak ou en Palestine... Ces images tristes et choquantes d’enfants soldats ou d’enfants victimes ne peuvent pas nous laisser indifférents d’autant plus que ces guerres ou ces luttes fratricides n’ont pas de sens pour eux. Ils ne les ont pas demandées, ils ne sont pas encore mûrs pour comprendre. Qu’importe, pour les dictateurs de ces pays, la vie d’un enfant n’est rien devant la soif de pouvoir qui les anime. En guise d’éducation, c’est la violence qu’ils leur inculquent.

On les voit, dans certains pays, travailler dans des carrières ou des usines, à côté des adultes, dans des conditions inacceptables, de l’aube au crépuscule et pour certains, la nuit. Pour ceux-là, la seule condition de subsistance, c’est d’accepter le travail forcé, contre leur gré. Ils sont exploités sans vergogne par des patrons qui n’ont qu’un seul souci : remplir leurs poches. Ces enfants de la misère ne connaîtront jamais l’école.

On les voit fouiller dans des décharges publiques pour trouver de quoi survivre. On les voit aussi accrochés aux seins de leurs mères, affamés, rachitiques, moribonds parfois. C’est malheureusement ça le sort réservé à des millions d’enfants qui meurent de faim dans le monde. Pendant ce temps, dans certains de ces pays de misère, les dirigeants font bombance tous les jours, et des mafieux au pouvoir détournent l’aide humanitaire destinée aux familles pauvres.

Chez nous, la situation est certes différente et c’est tant mieux. Mais des cas de maltraitance sur enfant sont encore nombreux. Ainsi, aux bans des juridictions sont souvent inscrites des affaires dont les victimes sont des enfants, et à chaque session d’Assises, il y a au moins une affaire de viol sur mineur. La maltraitance, c’est non seulement des sévices sexuels, des violences physiques, mais elle peut aussi prendre la forme de carences alimentaires, affectives, psychologiques ou une absence de soins. A partir de cette définition, des exemples ne manquent pas dans notre société pour montrer que beaucoup d’enfants souffrent.

Actuellement, les enfants qui s’estiment victimes de violations à la Convention ont la seule possibilité d’en appeler à leurs juridictions nationales. Cela n’a pas de sens dans trop de pays. Aussi, j’exprime le vœu qu’une juridiction internationale soit instituée sous l’égide de l’ONU pour contraindre certains Etats à protéger les enfants en respectant leurs droits.


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