La Fédération réunionnaise des Retraités du Port informe ses adhérents

Retraités mais actifs

29 juillet 2004

La Fédération réunionnaise des Retraités, basée au Port, publie chaque semestre son bulletin d’information, l’’Écho des retraités’, à destination de ses quelque 500 adhérents, pour leur permettre de mieux connaître leurs droits et avantages, mais aussi de mesurer les impacts des mesures sociales du gouvernement.

"En raison de l’importance des décisions rétrogrades qui pénalisent les différentes couches de la population, en particulier les retraités et les personnes âgées, nous pensons qu’il est nécessaire d’en reparler en apportant plus de détails sur ces questions des droits sociaux acquis et remis en cause", précise Fabien Lanave, directeur de publication de l’"Écho des Retraités". Même si pour lui, "la réforme est faite, l’on peut être inquiet, cela ne changera rien du tout", il faut malgré tout rester vigilant, ne pas subir sans réagir et continuer à défendre la démocratie.
Même si à cause d’une santé plus fragile, il est difficile de mobiliser tous les adhérents, la Fédération a participé à plusieurs manifestations de mécontentement l’année dernière. "Attendu que nous ne travaillons plus, il nous est impossible de faire la grève", souligne Fabien Lanave, "et si nous ne pouvons parler de revendications, nous avons néanmoins des doléances". Et au-delà du caractère pratique et informatif de l’"Écho des retraités", c’est aussi un regard lucide qui est porté sur la politique sociale du gouvernement, afin que retraités et personnes âgées, fragilisés par ses mesures, ne subissent pas en retrait, mais puissent trouver, au sein de la Fédération, l’esprit de solidarité occulté par la stratégie gouvernementale.

"Les nouveaux pauvres de la retraite"

Dans ce dixième numéro de l’"Écho des retraités", un chapitre est consacré aux "nouveaux pauvres de la retraite". Partant du principe qu’avec la nouvelle réforme, salariés du secteur public comme du privé auront à cotiser plus et à travailler plus longtemps pour bénéficier des mêmes droits qu’aujourd’hui, les bases d’un nouveau système inégalitaire sont posées.
Les dispositifs de solidarité, constitués historiquement, et visant à prendre en compte les inégalités de situation entre les catégories sont fortement réduits. Ainsi, les femmes - qui ont des carrières plus courtes et dont les attributions des avantages familiaux ont été modifiées pour les agents du secteur public - et les salariés précaires ou non qualifiés seront demain "les nouveaux pauvres de la retraite".

Estéfany


Régressions sociales à répétition

- Abaissement du taux d’intérêt de la Caisse d’Épargne : Salariés du privé comme du public ont, parfois durant toute leur carrière, sacrifié leurs loisirs pour faire des économies, pensant ainsi récolter un pécule pour arrondir leur retraite. Mais avec la réduction de 0,75% du taux d’intérêt de leurs placements dans une Caisse d’Épargne, à titre de prévoyance, associée à l’augmentation continue des prix, leurs efforts sont réduits à néant.

- Plus vulnérables, et alors ? : Malgré une santé plus fragile, retraités et personnes âgées vont subir de plein fouet le déremboursement de certains médicaments, l’augmentation des mutuelles, les forfaits de consultation et hospitalier, l’exclusion de la CMU, la réduction du montant des allocations personnalisées...

- Cassure totale avec les actifs : Avec le nouveau code des retraites, les augmentations accordées aux actifs, les reclassements de grades et d’indices, ne seront plus accordées aux retraités. Primes et indemnités ne concerneront plus les pensionnés, et seule une augmentation du coût de la vie se répercutera sur les pensions. Coût de la vie dont les facteurs déterminants restent abstraits et ne semblent pas correspondre à la réalité des dépenses quotidiennes croissantes (alimentation, produits de première nécessité, médicaments etc.)


An plis ke sa

Ne pas les contraindre à l’isolement

Puisque personnes âgées et handicapées sont ponctionnées au même titre que les actifs, il semblerait logique que les aménagements nécessaires à leur situation particulière soient enfin pris en compte. Elles souffrent d’un isolement contraint : les logements, les bâtiments publics, les transports, et comme souligné lors des dernières élections, les bureaux de vote, ne sont pas adaptés pour leur offrir la mobilité, l’autonomie et la qualité de vie auxquels ils sont en droit d’aspirer. La population vieillissante augmente et il est temps de prendre en compte ces questions majeures, plutôt que de les laisser dans l’isolement. Nombre d’associations de personnes handicapées ou âgées, à mobilité réduite, souhaiteraient être consultées pour participer à l’élaboration de nouveaux projets d’aménagements ou de constructions et ainsi s’impliquer activement dans la vie de la cité. Qu’attend-on ?


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