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par le Dr Raymond Vergès

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Sainte-Suzanne célèbre sa doyenne

La Doyenne de Sainte-Suzanne, Mme Marie Cécile Desiles Estérie née Nalem a fêté ses 103 ans le dimanche 12 octobre 2008 chez elle à la commune Carron

jeudi 18 octobre 2012


Marie Cécile Desiles Estérie « tous les jours, quelqu’un à son bras, fait une petite marche et régulièrement demande à Bernard, mon frêre, son « ravaj ». Rencontre avec cette dame âgée de 103.


« Bon pied bon œil, 107 ans, ça se fête, tous mes vœux ». Simples et empreints d’émotion, tels sont les mots que le maire de la ville a dédicacés à la doyenne de Sainte-Suzanne.

Une femme sociable et généreuse

Le 20e siècle avait 5 ans quand Marie Esterie Nalem voit le jour un 12 octobre. Si ce n’est le poids des ans, son état de santé est correct, ce qui lui permet de toujours résider à son domicile historique « couvée » par sa petite fille Véronique qui habite la maison voisine.
« Mémé a toujours été là pour tout le monde, proposant à qui organisait une réception, était débordé, devait faire face à des difficultés passagères, son aide et ses services. Les gens du quartier lui en sont tous reconnaissants et lui vouent pour cela un très grand respect. Nous aussi, les petits enfants, nous avons été gâtés par Mémé qui passait sur tous nos caprices et maintenant sur ceux des arrières petits enfants à qui elle réserve à chacune de leurs venues une sucrerie qu’elle aura préalablement rangée près de son lit. Tous les jours, quelqu’un à son bras, elle fait une petite marche et régulièrement demande à Bernard, mon frêre, son « ravaj » : manioc, patates, cambar et un « pti koudsek » ».

La digne héritière d’Edmond Albius

« Depuis toute jeune, mwin la travay dann bitasyon kom ouvrière agricole pou la société Adrien Bellier et surtout kom fécondeuse de vanille. Mwin la intervien partou et mwin lété demandé partou, chez Benoit Cansamy, Carpin Moutou dit « Moutou Perdrix », Armon Moutal et bien d’autres. Mwin té i aide aussi mon mari, Antoine, ke lété colonm chez Barau et té cultive la kan. Notre vie était belle mèm si lété dur. Nou té i contente de peu. Mi rappel kan nou la marié, kan mwin la sorte l’église, nou la prépare in rougay la mori et mon mari la parti travay. I fé plus de 40 ans ke li lé parti et jamé ma la voulu remarié. Un mari, c’est pour la vie », raconte Estérie.
De son union avec Antoine, neuf enfants ont vu le jour. Beaucoup sont décédés très jeunes, de maladie. Si toutes ces disparitions ont laissé cette maman meurtrie à jamais, c’est avec courage et abnégation qu’elle a continué à lutter pour faire l’éducation de Roland et de Joseph, disparus aujourd’hui et qui furent les 2 seuls enfants qui auront survécu assez longtemps pour fonder une famille et avoir 5 enfants chacun.
Aujourd’hui, ces 10 petits-enfants lui ont donné 14 arrières petits enfants dont l’une s’appelle également Estérie, doux prénom qui symbolise le courage, le don de soi et la force de caractère, trait d’union entre le passé et le présent, passerelle vers l’avenir.


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