Les 30 ans de l’UDIR : 30 ans de « résistances littéraires »

Soixante auteurs pour aujourd’hui et pour demain

20 octobre 2008

L’UDIR fait paraître pour ses 30 ans un recueil de « Rimeurs slameurs et autres rencontres » pour faire le point sur trente ans d’enracinement littéraire réunionnais.

Debout à gauche, Idriss Issop Banian a offert son livre a Stéphan Hart de Keating.
(photo PD)

Gilbert Aubry se souvient. « Nous sommes en 1978. Lors d’une soirée culturelle au “Château Morange”, nous sommes tout un groupe à partager sur l’identité réunionnaise. Entre autres personnes, il y a là Jean-Henri Azéma, Jean Albany, Jean-François Sam-Long et moi-même. Azéma et Albany, nos aînés, nous font faire un détour par la fin de la période coloniale, la seconde Guerre mondiale et ses drames, le temps de leurs études. (...) avec des accents différents, nous disions tous notre enracinement réunionnais avec nos préoccupations pour l’île ».
Par ce rappel, qui a ensuite glissé vers l’évocation de la “créolie littéraire” Gilbert Aubry a évoqué samedi, devant les auteurs réunis par l’UDIR, le temps d’un foisonnement culturel né de confrontations idéologiques et de recherches identitaires.
La soirée n’était pas faite pour se complaire dans la nostalgie. Annie Darencourt, vaillante et très fidèle secrétaire de l’UDIR, avait réuni avec le concours de la directrice de la Maison de la Communication François Mitterrand (Saint-Denis), une cinquantaine d’auteurs de La Réunion et de l’Océan Indien pour une soirée de dédicaces, d’échanges et de lectures.
Parmi les auteurs réunionnais de l’ouvrage, sont venus Jean-François Sam-Long, Idriss Issop Banian, Gilbert Aubry, Thierry Bertil, Claire Karm, Robert Gauvin, Jean-Claude Legros, Rémi Doye, Annie Darencourt, Alain Grondin, Christelle Grondin, Henri Paul Hoarau, Dhavid Huet, Teddy Iafare-Gangama, Bernadette Thomas, Patrice Treuthardt et tant d’autres... qui sont arrivés au fil de la soirée.
De Maurice, Sedley Richard Assonne et Stéphan Hart de Keating. Des Comores, Elhad Mab, le gendarme poète calligraphe.
L’UDIR a même lancé un appel aux auteurs qui voudraient contribuer au voyage retour dans son île de René Joomun, poète mauricien exilé aux Comores depuis 1970, dont deux textes figurent dans l’anthologie publiée par l’UDIR.
Trente ans... et après ? L’ouvrage sème des signes d’hier et des cris d’aujourd’hui pour décrypter l’avenir. « Notre culture réunionnaise se développe quand nos manières de vivre et nos productions artistiques nous réunissent, quand elles ouvrent nos cœurs et nos frontières, quand elles nous construisent à la dimension du monde et de l’univers » dit aussi Gilbert Aubry. Il reste à écrire les pages de l’avenir, celles des lendemains de nos combats.
« Rendez-vous dans 30 ans ! » a lancé Jean-François Sam Long en ouvrant la soirée culturelle. Celle-ci devait se finir fort tard, après le partage d’un gâteau d’anniversaire et un verre de l’amitié.

P. David

Lire prochainement : Un entretien avec Jean-François Sam Long sur “30 ans de résistance littéraire”


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