Campagne de la Sécurité Routière contre les déversements de matériaux

Sur la route, i “dégaz” pa !

12 mai 2007

La Sécurité routière et la DDE, avec le concours de la Région, diffusent depuis peu une plaquette d’information pour sensibiliser les propriétaires et usagers des poids lourds aux risques d’accident causés par le déversement de matériaux dangereux sur la chaussée.

Les 2 roues motorisées paient un lourd tribut aux risques que font courir les fuites de gasoil sur la route, parce que les traces laissées transforment la chaussée en véritable patinoire, pouvant causer des pertes de contrôle aux conséquences parfois dramatiques. Les cyclomotoristes ne sont pas les seules victimes, mais ils sont les plus exposés, comme cela a été rappelé lors de la récente assemblée générale de la Fédération des Motards en Colère, le 5 mai dernier. Aussi les motards se sentent-ils concernés au premier chef par la campagne de la Sécurité routière auprès des propriétaires de poids lourds, des entreprises de transport en général, des agriculteurs et des pompistes.
La DDE effectue plus d’une centaine d’interventions par an sur les chaussées et ses services disent déverser 13 tonnes d’absorbants sur le réseau routier (1.100 km environ, toutes catégories) : 11 kg d’absorbant par kilomètre et par an (en moyenne), il y a peut-être en effet une niche d’économie à faire. Il reste difficile, par ailleurs, d’obtenir des informations globales plus précises sur les accidents de la circulation dans lesquels est mis en cause un mauvais état de la chaussée, hors déversements : les motards de la FFMC, qui ont entrepris d’élaborer un Livre des accidents (voir encadré), ont encore des difficultés à obtenir à ce sujet toutes les informations utiles.
Les causes des déversements de gasoil sont en général des causes mécaniques sur lesquelles il est facile d’intervenir : c’est ce que les pouvoirs publics demandent aux entreprises concernées, en rappelant au passage que « 60% des véhicules lourds et de transport en commun contrôlés présentent des fuites grasses, 20% de ces véhicules nécessitant une contre-visite ».
La réglementation en la matière va de l’immobilisation des véhicules (jusqu’à réparation) à des peines d’amende de 5e classe (supérieure à 1500 euros) voir une peine de 1 an de prison et plus de 15.000 euros d’amende en cas de mise en danger de la vie d’autrui (article 223-1 du code pénal).
Mais avant d’en arriver là, il est possible de prendre des mesures préventives de simple entretien, ou de contrôle, pour éviter les déversements de gasoil ou d’autres matériaux (canne à sucre, béton, sable...) causés en général par des surcharges. « En 2005, 1 camion contrôlé sur 5 circulait en surcharge » dit-on à la DDE, dont un service effectue des contrôles sur route et des pesées de véhicules quatre fois par semaine. Un chargement trop vite fait, un mauvais arrimage de marchandise peuvent être à l’origine d’un déséquilibre du poids lourd, pouvant entraîner des suites mécaniques, ou encore d’un déversement sur la chaussée et quelquefois d’une obstruction de la visibilité qui peut aussi avoir des conséquences graves.
Pour toutes ces raisons, rappelées sur une plaquette distribuée gratuitement dans les stations services (et sur www.reunion.equipement.gouv.fr), avec notamment toute une série de numéros utiles (DDE, pompiers, police, SAMU, associations de motards...), la campagne de la Sécurité routière (DDE) demande à chacun, à son niveau de responsabilité, d’agir pour mettre fin aux déversements de matériaux sur la route. « Si chacun fait un peu, c’est la vie qui gagne », dit le message adressé à tous.

P. David


FFMC

Relancer les concertations

La mort tragique d’un jeune motard, sur la route de Salazie, au début du mois de janvier, a relancé à la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), sollicitée par la famille, une série d’actions enclenchées les années précédentes.
« La Fédération a relancé les relations avec les instances qui s’occupent des routes et nous avons constaté beaucoup de dégradations dans certaines villes » expose Vincent Mongin, secrétaire de la FFMC, dont l’AG annuelle s’est tenue samedi dernier.
La FFMC intervient dans des établissements scolaires au titre de la sécurité routière et anime des forums ou manifestations diverses avec les cyclomotoristes « pour mieux connaître leurs problèmes et difficultés au quotidien ». Le projet de Livre des accidents a été lui aussi réactivé ; il consiste à lister les points du réseau routier présentant des risques d’accident, en particulier pour les 2 roues. D’autres actions sont en cours ou auront lieu dans le courant de l’année, telle la mise en place de l’association pour la formation des motards (AFDM), la création du site Internet des Motards en Colère du 974 ou encore le dossier sur le stationnement des 2 roues.
« La FFMC développe un partenariat avec la DDE, le Conseil général et les mairies, qui nous reçoivent maintenant dans les réunions des plans d’aménagement de la circulation » poursuit Vincent Mongin. Les motards ont ainsi pu faire passer certaines informations ou recommandations, concernant les positionnements des parkings, les peintures au sol - « elles sont interdites, sauf à utiliser une peinture spéciale » précise le secrétaire de la FFMC - et sont surtout très engagés dans la réalisation de ce Livre qu’ils veulent montrer à tous les responsables municipaux. Il comportera un relevé photographique de tous les lieux accidentogènes (nids de poule, signalisation au sol, plots...).
Leur seul regret est d’être toujours « ignorés par Saint-Leu, pourtant dans un état lamentable » et de ne pas avoir de contact avec les villes du sud.
Pour contact : [email protected], tél : 0692.173.114 ou à leur siège de la Possession chaque 3e jeudi du mois, à la société SE2M (28 rue Mahatma Gandhi) à partir de 16h30.

P. D.


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