Premières rencontres sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes - 2 -

« Ti pa ti pa na rivé... »

6 juillet 2004

Deux journées pour discuter de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes, ce n’est certainement pas de trop compte tenu de ce qui apparaît comme un véritable enjeu de société. Mais ce que les débats auront fait ressortir, c’est que l’on manque sérieusement de données objectives pour véritablement quantifier la situation.

Des inégalités, il en existe entre femmes et hommes dans les activités professionnelles. Ce qui n’existe pas en revanche, ce sont des études objectives, des cas concrets recensés. L’intervention de l’INSEE sur les inégalités de salaires n’a pas permis de faire ressortir une inégalité criante, mais la question reste malgré tout posée. D’autant que les données exposées concernent la métropole, sans aucune information sur la situation dans l’île.
Ces rencontres auront permis en tous cas de faire apparaître que l’égalité professionnelle, comme toute forme d’égalité, d’ailleurs, ne se décrète pas : elle doit gagner petit à petit les mentalités.
Légiférer est une chose, faire appliquer les lois en est une autre, et faire évoluer les mentalités est certainement encore plus compliqué que les deux premiers... Et cela devient encore plus complexe quand on sait que la législation ne s’applique pas automatiquement à La Réunion, que des dizaines de conventions collectives restent encore à appliquer dans l’île... Comme cela a été suggéré lors des ateliers de discussion, les organisations syndicales pourraient à leur tour prendre le relais.
Mais quand on sait que le tissu économique réunionnais est composé à 90% d’entreprises de moins de 50 salariés, que les syndicats n’y sont pas toujours les bienvenus, on mesure qu’alors, l’affaire est loin d’être dans le sac. L’égalité risque même d’apparaître comme un luxe dès lorsque l’essentiel des droits reste encore à conquérir.
Rappelons également que le président de la République, dans ses vœux à la nation, en fin d’année dernière, avait longuement abordé la question de l’égalité entre hommes et femmes et avait déclaré qu’il s’y investirait personnellement. Propos repris il y a peu par Jean-Pierre Raffarin. Mais entre les grandes déclarations de principe et la réalité, il y a souvent un gouffre, comme l’ont démontré les débats. Outre l’égalité qui reste à conquérir, ce sont les mentalités qui doivent évoluer. Et le chemin gran bois, lé long...

S. D.


Nicole Ameline à La Réunion

Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle, arrivée hier à La Réunion, vient appuyer la politique menée localement en matière d’égalité professionnelle. Elle repartira ce matin pour Mayotte après avoir mené au pas de charge sa visite dans l’île.

La ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle est arrivée hier à l’aube à La Réunion. Son avion s’est en effet posé à 5 heures 30. Nicole Ameline n’a guère pris le temps de se remettre de cette arrivée matinale. Dès 9 heures 15, elle était présente au Palais de la Source, siège du Conseil général, où avait lieu une réunion sur la politique menée localement en matière d’égalité professionnelle. Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, a plaidé en faveur de "l’émergence d’une véritable culture de l’égalité". Elle a également indiqué vouloir faire de la lutte contre les violences faites aux femmes l’une des priorités de sa mandature.
À l’issue de cette réunion, Nicole Ameline s’est rendue à Saint-Pierre où elle a déjeuné en compagnie d’Alain Macé, président de la Chambre de commerce et d’industrie, et de femmes chefs d’entreprise. Elle a aussi visité ensuite le pôle d’aide médico-judiciaire d’urgence de l’hôpital de Saint-Pierre.
En fin d’après-midi, la ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle est revenue à Saint-Denis pour rencontrer en préfecture les associations de lutte contre les violences faites aux femmes. En début de soirée, elle a été reçue à la mairie dionysienne par le député-maire René-Paul Victoria.
Ce matin, elle visitera un relais familial à Saint-Denis avant de quitter l’île en direction de Mayotte.


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