Journées d’études sur l’accueil familial

Travailler ensemble dans l’intérêt de l’enfant

3 décembre 2004

Plusieurs professionnels interviennent autour des enfants placés par le juge chez les 850 assistantes maternelles employées par le Département, ou dans des foyers. Hier, familles d’accueil, éducateurs et psychologues se sont interrogés sur le sens de leur mission.

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Le Département souhaite offrir toute sa place à l’assistante maternelle au sein du réseau de professionnels chargés de l’accueil familial. Afin de permettre aux acteurs sociaux intervenant auprès de l’enfant confié à l’Aide sociale à l’enfance d’harmoniser leurs compétences, le Département reconduit cette année une journée d’études intitulée “L’accueil familial : un dispositif, des fonctions complémentaires”.

Hier, à la salle Candin de Saint-Denis, éducateurs, psychologues, familles d’accueil, assistantes maternelles se sont questionnés sur le sens de leur mission et la nécessaire complémentarité à travailler ensemble dans l’intérêt de l’enfant.
Janine Oxley et Hélène Raemy, psychologues cliniciennes, sont respectivement intervenues sur les fonctions parentales complémentaires des accueillants et la profession de famille d’accueil.
La journée a été ponctuée par les témoignages de professionnels et les échanges avec la salle. Aujourd’hui, ces rencontres se poursuivent au Tampon pour les professionnels du Sud et de l’Ouest de l’île.

Difficultés de plus en plus grandes

Les 850 assistantes maternelles, employées par le Département, accueillent de jour comme de nuit des enfants issus de familles en difficulté, placés par décision du juge des enfants.
"C’est une profession difficile qui n’est pas encore tout à fait reconnue", nous confie Gisèle Contrain-Etrayen, directrice de la Famille et de l’Enfance au Département. "Pour travailler, elles ont besoin de formation et de pouvoir échanger avec les autres professionnels chargés de l’accueil familial".
Cette année, 350 assistantes maternelles ont bénéficié d’une formation. Pour leur permettre de suivre et de participer, à hauteur de leurs compétences, aux étapes de préparation au placement, au maintien et à la restauration des liens entre l’enfant et les parents, il reste à leur offrir la possibilité de participer aux prises de décisions.
"Aujourd’hui, nous souhaitons mettre en avant les assistantes maternelles mais aussi leur famille, mari ou femme, enfants, qui vivent de façons très différentes et parfois avec difficulté l’accueil d’un enfant. Chacun a sa place au sein d’un accueil orchestré", explique Gisèle Contrain-Etrayen.
Elle ne constate pas d’augmentation de placement ces dernières années, mais souligne que les enfants, les victimes de violences, se révèlent plus qu’hier.
"Ce sont des familles en détresse qui souffrent de difficultés matérielles, sociales de plus en plus grandes", constate Gisèle Contrain-Etrayen. Elle explique que, désemparées, ne parvenant plus à dissocier leurs problèmes et leur vie familiale, ces familles recourent à la violence, à des comportements autodestructeurs. Les enfants sont alors spectateurs quand ce n’est pas victimes.
"Notre rôle est d’accueillir ces familles en grande difficulté, d’établir des liens, de mettre des mots sur leur désespoir, leur mal-être". Car enfin, ces parents dont on place les enfants sont alors mis face à leur propre incapacité à gérer et "vivent cette séparation de façon très violente".
Le Département, à travers cette journée, souhaite aussi mettre l’accent sur l’humanisme qui doit guider toute action, tout acteur, rappelant que c’est l’enfant qui se retrouve au cœur de ce tumulte et que c’est à son intérêt qu’il faut penser.

Estéfany


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