Bernard Bancala aumônier protestant

’Un ancien délinquant de la rue’

9 août 2005

Bernard Bancala est aumônier protestant depuis 10 ans. Il visite les prisonniers Réunionnais, Mauriciens, Seychellois et Parisiens. Sa vie, il la consacre à la réinsertion des détenus.

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Bernard Bancala devient aumônier à la suite d’une rencontre "lumineuse". Alors qu’il se trouvait sur la mauvaise voie, il "se tourne vers Dieu et le bien". Depuis, il a décidé "d’aider les détenus, surtout les jeunes garçons et filles". Il s’entretient avec ceux qui le souhaitent. Il aborde "la vie spirituelle et la notion de Dieu". "Ces jeunes ont perdu confiance en Dieu et en eux".
Lors des rencontres, "je leur lis des versets de la Bible et je les aide à comprendre pourquoi ils sont là". Certains "ne réalisent pas la portée de leurs gestes". Au fil des entretiens, il constate une profonde tristesse chez les détenus. "Leur vie passée est atroce. Elle est sans amour et sans affection" pour certains. Pour d’autres, "le décès d’un parent ou une rupture amoureuse" les ont complètement déboussolés.
D’entretiens en entretiens, "je les ramène à la racine de leur problème. Je les aide à extérioriser tous ce qu’ils ont amassés". Il note que le comportement des proches varie. "Certains soutiennent les détenus et d’autres les rejettent. Ils disent qu’ils n’ont pas d’enfants criminels". Ce travail de recomposition physique et psychologique s’inscrit dans le long terme. Aujourd’hui, il rencontre des jeunes qui ont pu se réinsérer au sein de cette société parfois "dure avec les criminels".

Jean-Fabrice Nativel


À la prison de Beau Bassin, il a rencontré Alain Hivanohé et Jean-Philippe Baleya

Bernard Bancala intervient à Maurice dans "un centre de réhabilitation" pour des mineurs âgés entre 13 et 17 ans. "Les filles sont plus nombreuses que les garçons", remarque l’aumônier. Ils se retrouvent au sein de cette structure car "ils ont fugué, volé ou ils dorment tout simplement sur le trottoir". Les peines sont élevées.
Il a rencontré Alain Hivanohé et Jean-Bernard Baleya détenus à la prison de Beau Bassin. "Les conditions d’hygiène sont exécrables. Tous les deux jours, ils se douchent et ont pour vêtement deux bleus de travail. Ils sont au mitard et ils voient le ciel rarement". Depuis qu’il les visite, les détenus mauriciens et leurs familles ont un autre regard sur l’aumônier.


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