
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
À propos du rap sur la BAC
16 janvier 2007
Comme l’expriment les différentes réactions recueillies le week-end dernier à Saint-Denis, le rap mettant en cause les méthodes de la brigade anti-criminalité sont le reflet d’une réalité vécue en particulier par les jeunes.
« Sak banna i di dan le chanson, sé la vérité. Banna i débark kom Rambo, i entour lé ga, i totoche dé troi taba dann coin zorèy, i embark tout, apré va cauzé, au poste, i ar languète aou enkor... Bien sur, ça lé vré. Sak i di lé pa vré lé lote koté la barrière, in poin sé tou ». Pour Anthony, originaire du centre-ville de Saint-Denis, les faits sont clairs : ce que des jeunes Réunionnais ont écrit dans un rap dédié aux méthodes de la BAC est la vérité. Au-delà de ce témoignage, il ressort que loin d’être une déclaration de guerre aux forces dites de l’ordre, “Fait bour la BAC” n’est rien d’autre qu’un appel à la raison. Il fixe une ligne jaune et donne un avertissement à des détenteurs de l’autorité publique aux méthodes perçues comme révoltantes par la majorité de la population. Si ceux qui abusent de l’autorité que leur donne le peuple persistent dans leurs comportements qui décrédibilisent toutes les forces de police, alors les jeunes se lèveront et rétabliront la Justice.
La réaction des “bien-pensants”
« Mi espèr in jour, la rou va tourné, va kass ce service là, banna i fé tro lo coq. Le pire, sé ke personn na poin le droi dir la vérité... », c’est ce que n’hésite pas à affirmer Alain, 33 ans, habitant de La Bretagne. Et pour lui, la levée de bouclier des bien-pensants devant ce cri de révolte de la jeunesse apparaît comme une volonté de bâillonner la voix du peuple.
Ce n’est pas sans renvoyer les Réunionnais à leur Histoire. Depuis la mise en place de la société coloniale jusqu’à ce jour, un des moyens exprimés par les résistants à l’injustice sociale passe précisément par la chanson. Les maloya ont ainsi été des armes contre le système concentrationnaire de la société de plantation. Tous les Réunionnais savent que ce sont les esclaves qui ont enrichi notre culture de ces airs rendant hommage aux morts et demandant aux vivants de prolonger le combat des ancêtres.
Les maloya sont toujours au cœur des luttes menées pour le droit des Réunionnais à la dignité, ils participent par exemple pleinement aux succès des manifestations syndicales.
Le texte de nombreux maloya décrit la dure réalité quotidienne des classes populaires. Et pendant des décennies, c’était un des rares moyens d’expression pour la majorité de la population, au service de la lutte pour arracher de nouveaux droits face à l’immobilisme des dominants.
Pour cette raison, le pouvoir en place tentait par tous les moyens de limiter la portée de ces chansons populaires réunionnaises, quand il n’interdisait pas tout simplement des artistes de jouer. Les Réunionnais n’ont pas oublié que le pouvoir de l’époque eut recours aux forces dites de l’ordre pour par exemple réprimer violemment la tenue des concerts de Ziskakan, uniquement parce que les paroles des chansons appelaient les Réunionnais à combattre les injustices.
Cela n’était pas supportable pour les “bien-pensants” du début des années 80, comme pour tout tenant d’un ordre établi qui se bat pour que rien ne bouge afin de ne pas bousculer ses intérêts personnels.
Un message clair
Le texte du rap sur la BAC agit comme un révélateur et les réactions de la population parues dans notre précédente édition vont dans ce sens : il existe un problème entre les jeunes et les forces dites de l’ordre. Et pour ces jeunes, le problème est bien identifié. Alors plutôt qu’appeler à la censure comme l’ont toujours fait les “bien-pensants”, au lieu d’applaudir des deux mains à chaque “succès” des forces dites de l’ordre, à chacun de se remettre en cause en œuvrant pour remédier à cette situation.
Une demande d’autant plus forte que les victimes de ces méthodes sont aussi les premiers touchés par le chômage. À la privation de travail s’ajoute cette autre injustice et au fond, deux questions se posent.
Comment les victimes d’un ordre injuste, que les progressistes ne cessent de dénoncer, peuvent percevoir les agents qui sont chargés du maintien de cet ordre ?
Comment s’étonner de l’amplification du sentiment de révolte de ces personnes lorsque les représentants de cet ordre injuste ont recours à des méthodes contestables ?
Le message de la population est clair. Il condamne des policiers qui déclarent quotidiennement la guerre aux jeunes et soutient les artistes qui osent dire la vérité. Cela le situe dans le prolongement d’une tradition réunionnaise de lutte et de résistance contre les injustices. Car ce que veulent les jeunes, c’est simplement la Paix et la Justice, comme le rappelait Hervé, un jeune de La Possession, samedi à la gare routière de Saint-Denis : « Lo chanson i di la vérité, sak domoune i pense, li di osi i fo la BAC i arête déconn si lé ga, nou veut la pé, lé simple ».
Manuel Marchal
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Messages
16 janvier 2007, 10:37, par Patrice
Mi essaye comprendre zot point de vue...
Zot y veut la paix, mais quand moins la fé vol mon téléphone devant l’arrêt bus, c’est ça que zot y appelle la paix ?
Moin na un autre définition de la paix et de la justice. La société lé inégalitaire, c’est pas ma faute, moin lé inscrit su liste électroale et mi milite ek le PCR pour rétablir la justice...
Mais moin lé convaincu qu’il faut un grand rassemblement pou explik tout ça !