
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
À propos de la récente conférence-débat de la C.C.I.R.
4 avril 2007
Les changements dans l’évolution d’une société ne sont pas souvent perçus “en temps réel”. La fin d’une période et l’entrée dans une autre constituent les deux termes d’une “césure” qui apparaîtra comme évidente au yeux des historiens, mais qui passe souvent inaperçue aux yeux des contemporains. Ainsi, aujourd’hui, le tournant politique majeur que vit La Réunion et que vient de mettre en évidence Paul Vergès est loin d’être analysé comme tel par la majorité de nos médias.
Et pourtant, ce tournant est manifeste. Il est fait de cette conviction de plus en plus largement partagée selon laquelle l’ampleur des problèmes auxquels se heurte notre île exige de la part des acteurs politiques, économiques et associatifs une volonté de s’entendre sur l’essentiel. Une volonté de sortir du climat de “guerre civile” qui prévalait hier, de s’unir sur les enjeux primordiaux du développement, de forger, au travers d’une confrontation des idées et des analyses, un ensemble cohérent de solutions adaptées à notre situation.
La conférence-débat organisée jeudi dernier par la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR) illustre parfaitement ce nouvel état d’esprit. Le thème tout d’abord, “Identité réunionnaise et modèle de développement économique”, annonçait des préoccupations nouvelles, jamais débattues jusque-là dans ce genre d’enceinte.
Prise de conscience
Le Président Éric Magamootoo et son équipe avaient fait appel à des universitaires, chercheurs ou praticiens en sciences sociales pour apporter leurs éclairages à des questionnements fondamentaux : “Où en est la société réunionnaise ?” “Où va-t-elle ?” “Quel modèle de développement économique à forger ?” “Qui sommes-nous ?” “Qui voulons-nous être demain ?”.
Si ces questions remontent aujourd’hui à la surface de débats au sein du monde des acteurs économiques, ce n’est pas un hasard. Il y a comme une prise de conscience de la gravité de l’état de notre société, et de la nécessité d’apporter des réponses nouvelles. Ce qui a été entendu jeudi matin confirme à la fois la situation de danger encourue par La Réunion et le sentiment partagé qu’on ne surmontera ces dangers qu’en rassemblant les forces qui sont nos atouts, en remettant en question des orientations dépassées.
« Une société à deux vitesses »
Le travail d’analyse en cours (Ipsos OI) sur les “styles de vie des Réunionnais” fait par exemple ressortir leur sentiment croissant d’« incertitude, de stress et de pessimisme ». Sentiment d’« un monde de plus en plus dangereux » du fait d’« une société à deux vitesses », où prédominent « la précarité et l’agressivité ». Il met en évidence ni plus ni moins qu’« un phénomène de déstructuration de notre société ». Ce n’est pas un constat anodin, d’autant moins qu’il est posé en observation majeure de l’“état des lieux” de notre société.
De la même façon, le sociologue Laurent Médéa souligne le lourd impact de « la montée des inégalités sociales », du « contexte socio-économique » qui engendre « la montée de la frustration », en particulier chez les jeunes qui ont « très peu de perspectives » et qui sont sous le coup de la « charge symbolique du statut social », et de la « sur-consommation » qui lui est liée.
En ce jeudi matin de mars 2007, on a donc pu entendre certaines vérités sans s’entre-déchirer, ni se jeter des anathèmes. Ce qui donnait du poids à la remarque faite d’entrée par un autre sociologue, Raoul Lucas : « La question de l’identité réunionnaise a considérablement évolué en 20 ans : elle n’est plus diabolisée, et il faut s’en féliciter ».
Inventer un autre modèle de développement
Beaucoup de positif est ressorti des débats. On y rangera le consensus sur le fait que nos “élites” doivent être valorisées (grâce à une formation de plus en plus exigeante et performante), pour qu’elles restent dans leur île et contribuent à impulser son développement. « La mobilité, ce n’est pas seulement inciter les jeunes à partir, mais travailler à ce que les jeunes une fois formés reviennent » (Raoul Lucas). A noter également la conviction exprimée par l’urbaniste Attila Cheyssial de la force que représente « la connaissance des habitants de leur réalité, autrement dit de leur créativité ». Mais aussi le rappel par l’anthropologue Christian Barat que « nous disposons des cultures du monde, sur notre île tropicale et volcanique... et que c’est à nous de construire notre histoire de vie ». Enfin, on citera cette affirmation exprimée avec force par un intervenant lors du débat, Marcel Soubou, que « la première des valeurs qui nous lient, c’est la solidarité : La Réunion a subi déjà deux mondialisations ; pour la troisième, quels réflexes solidaires mettrons-nous en jeu pour y faire face ? ».
Le mot de la fin est revenu en quelque sorte à François Caillé, dirigeant du MEDEF, qui n’a fait ni tours ni détours pour reconnaître que « le modèle économique en vigueur depuis 20 à 30 ans à La Réunion est en train de s’éteindre ».
La suite en découle : il faut que La Réunion invente, au milieu des innombrables écueils de l’économie mondialisée, son modèle de développement qui entraîne vers l’avant l’ensemble des Réunionnais.
Alain Dreneau
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