“GET 974” au service des usagers des transports en communs

Une association qui a des ambitions

15 novembre 2006

Si vous empruntez régulièrement les transports en communs, vous connaissez certainement ces hommes et femmes, facilement identifiables avec leur tee-shirt orange estampillé GET974, qui se portent aux services des voyageurs. GET 974, association loi 1901 créée il y a 5 ans, est gérée comme une entreprise avec des objectifs de développement. Son but : créer de nouveaux métiers, « les spécialistes des services aux voyageurs dans les transports. »

L’idée est née du Conseil Général. La collectivité avait à l’époque sous sa responsabilité des emplois jeunes qui assuraient l’accompagnement des élèves dans le transport scolaire. La collectivité a suggéré la création d’une association pour reprendre cette activité et c’est en novembre 2001 que GET 974 a déposé ses statuts sous la signature « Le sens du service ».

« On est dans toute la chaîne du transport »

De fil en aiguille, l’association a tissé sa toile dans le domaine des prestations de services dans les transports des voyageurs, un secteur jusque-là inexploité et dont elle est encore aujourd’hui le seul prestataire. GET 974 ne travaille plus uniquement en partenariat avec le Département mais assiste aussi les autorités organisatrices de transports publics, les communes, les collectivités et les institutions dans leur politique de déplacement. Elle dessert plus de 140 établissements scolaires, accompagne plus de 25.000 élèves chaque jour, elle est présente sur l’ensemble des gares routières de l’île et sur le réseau interurbain. « On est dans toute la chaîne du transport », soutient Frédérick Rozier, responsable Qualité et Production du GET 974. Mais en quoi consiste les missions de l’association ?
« Notre présence quotidienne sur le terrain nous permet de remonter des informations, de dresser un état des lieux de la sécurité dans les transports pour améliorer la prise en charge des usagers », explique Frédérick Rozier. « On débloque beaucoup de situations conflictuelles, poursuit le responsable. Par exemple, on rappelle aux personnes qui refusent de payer leur titre de transport les risques encourus en cas de fraude. On soutient aussi le conducteur, fait de la prévention auprès des jeunes mais aussi de la médiation, rappelle des règles élémentaires de civisme. On désamorce les situations qui peuvent dégénérer comme lorsqu’une personne en état d’ébriété veut prendre le transport au risque de troubler le trajet des autres voyageurs. On s’adresse aussi à nous quand il y a du retard sur le réseau pour informer les usagers. Notre soutien a été important au moment de la fermeture de la Route du Littoral. Il y avait beaucoup de perturbations, il fallait informer les gens, les guider vers des navettes. » GET 974 réalise aussi des enquêtes (chronométrage, pointage...) au bénéfice d’une optimisation du réseau de transport.

« Aller vers le secteur marchand »

Une multiplicité de services donc qui concourent à valoriser le transport en commun. Cette proximité avec le public est selon Frédérick Rozier un atout pour la promotion des déplacements collectifs. « À la gare routière, on retrouve souvent la même clientèle, sur les mêmes lignes aux mêmes heures. Malgré nos tee-shirts oranges reconnaissables, on a fini par se fondre dans la masse. Les usagers ont pris l’habitude de nous côtoyer et si l’on ne parle pas que du transport, notre présence leur offre un moment de conversion, d’échange, de communication. Certains se confient. » Et pour assurer toutes ces missions, GET 974 - qui possède un bureau dans le Nord et un dans le Sud de l’île -, emploie 183 personnes, dont 80% âgées entre 21 et 35 ans, personnel spécialisé dans l’accompagnement, l’information et l’orientation des voyageurs. Depuis sa création, l’association revendique une gestion d’entreprise et donc possède une stratégie de développement.
« Nous travaillons avec 12 communes sur 24 pour le transport scolaire. Il en reste autant à conquérir. On ne cache pas notre objectif de départ, on a mis en place une réflexion stratégique pour nous développer et aller vers le secteur marchand. Bien que nous ayons le statut d’association, nous répondons à des appels d’offre, obtenons des marchés, payons des impôts et investissons dans la formation. »

Niche d’emplois

En plus d’une démarche qualité pour la satisfaction des usagers, un plan rigoureux de renforcement des connaissances et d’acquisitions des compétences doit assurer professionnalisation et insertion pérenne de tous les membres de l’équipe. Déjà, tous les emplois jeunes du Département ont été titularisés. Brevet de sauvetage et de secourisme au travail, accompagnement et animation en milieu scolaire et extrascolaire, développement psychoaffectif de l’enfant et de l’adolescent pour faciliter les capacités de communication et de compréhension, médiation d’informations et des services : la formation reste pour l’association un atout majeur pour la réussite, la pérennisation et la reconnaissance de l’entreprise. Elle souhaite ainsi que ses membres inaugurent de nouveaux métiers, ceux de « spécialistes des services aux voyageurs dans les transports. » Et l’obtention de deux agréments cette année (“Jeunesse et Education Populaire” et “Association Educative Complémentaire” accordés en septembre 2006 par le Rectorat) renforcent son positionnement. Une niche d’emplois et de services qui répondent assurément à des besoins et participent au mieux circuler dans les transports collectifs et bientôt dans le tram-train. « Bien sûr, on se prépare pour le tram. Si l’on a besoin de nous, on ne dira pas non. »

Stéphanie Longeras


Hier le GET 974 organisait une journée d’actions d’éducation et de sensibilisation à la sécurité auprès de 180 élèves de classes de 6ème du Collège Étang Saint-Paul. Tous les ans, l’association permet à son personnel formé d’exercer ses compétences lors de stages pratiques auprès des jeunes. Hier, il s’agissait, après un cours théorique d’une demi-heure, de simuler une évacuation de bus. « Cela permet de recycler le personnel et de sensibiliser les jeunes aux gestes en cas d’accident, mais aussi de rappeler les comportements civiques à adopter dans les transports collectifs, comme ne pas commettre de dégradation de véhicule », explique Frédéric Rozier.

S. L


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