
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Premier bilan de la sécheresse 2012
8 février 2012
La situation critique dans laquelle se trouve l’île au regard des déficits pluviométriques impacte la vie quotidienne des Réunionnais. Les sollicitations des réseaux d’eau potables sont devenues souvent excessives par rapport aux capacités de stockage et de distribution et des tours d’eau sont d’ores et déjà mis en place. Le comité Sécheresse qui s’est réuni hier à la Préfecture fait un bilan de la situation et émet quelques propositions à mettre en place en attendant les pluies.
Selon les Services de Météo France, le bilan global de la pluviométrie du mois de décembre 2011 demeure largement déficitaire (- 25%), avec des déficits marqués sur le Sud-Ouest et le Sud (- 50%). Le bilan pluviométrique de l’année 2011 approche les – 13%, soit la 14e année la plus sèche depuis 1970. Sur le secteur Sud, entre Saint-Louis et Saint-Philippe, et entre Cilaos et Le Tampon, 2011 est l’année la plus sèche jamais enregistrée. Les bilans hydriques sont déficitaires, en particulier le littoral Sud entre Les Avirons et Saint-Joseph, le cirque de Cilaos mais également le littoral Nord-Est entre Saint-Denis et Saint-Benoît.
L’agriculture touchée de plein fouet
L’agriculture est touchée de plein fouet sur l’Ouest et le Sud de l’île. Contrairement aux dégâts occasionnés par les phénomènes climatiques "instantanés", certains impacts de la sécheresse sont irréversibles (destructions de plantations…), d’autres grèvent les potentiels de production jusqu’à la rupture totale du système si l’absence de pluies se prolonge.
A ce jour, les ressources en eau mobilisées par les réseaux d’irrigation de l’île sont en situation "limite" ou proche de la limite. Sur les réseaux de l’Ouest (système ILO), des tours d’eau sont déjà en place, sur les réseaux du Sud, les agriculteurs sont victimes de pénuries d’eau depuis 4 mois rendant aléatoires les semis. La situation sur le terrain est sensible.
Une première analyse de la situation agricole suite à la sécheresse
• Canne à sucre
Les conséquences de la sécheresse se font sentir sur deux aspects :
- Sur la repousse, le déficit hydrique marqué ces derniers mois a ralenti, voire a été stoppé, dans certains secteurs. Même si la canne a un taux de récupération avéré, le rendement du potentiel agronomique, particulièrement en zones non irriguées, est déjà impacté et les dégâts sont avérés. Les jeunes pousses sont en situation de stress hydrique, marqué et caractérisé par un retard de croissance notable, et se traduisant par le dessèchement des pousses et des bourgeons ; la tige n’ayant pas encore démarré.
D’autre part, en absence de pluies, la valorisation des engrais dans le sol est moindre et entache consécutivement le potentiel de rendement de la campagne en cours. Il est envisagé d’apporter un complément dès le retour de la pluie (effet starter). En zone irriguée, les effets sont légèrement moins marqués malgré un recours plus important à l’irrigation et donc un impact sur les trésoreries.
- Sur les replantations, la situation est également préoccupante, particulièrement dans les secteurs de replantation de novembre à décembre. Le constat est alors sans appel sur de nombreuses parcelles où les boutures connaissent une limitation de croissance voire, dans les cas les plus extrêmes, une absence totale de germination. La replantation de parcelles devra être nécessaire et pour certaines d’entre elles en totalité.
En terme d’estimation des dégâts, au stade actuel des connaissances, la Chambre d’Agriculture estime à plus de 7500 ha la surface concernée, les zones les plus marquées étant la zone Sud, entre Saint-Louis et Saint-Philippe.
• Filière animale
La filière animale, à la Réunion, est concernée par les secteurs de la viande et du lait. Un potentiel de 525 élevages est concerné. Principalement dans les Hauts de la Réunion. La zone géographique la plus frappée par le phénomène de sécheresse correspond aux trois bassins d’élevage présents sur l’île (l’Ouest, Plaine des Cafres, Saint-Joseph).
Les conséquences de la sécheresse se font ressentir en terme d’approvisionnement en fourrage du bétail, faute d’herbe, et les éleveurs doivent puiser dans les stocks disponibles. La situation est déjà préoccupante. Elle pourrait être devenir alarmante en cas d’absence de pluies significatives dans les prochains jours.
Dès maintenant, de nombreux éleveurs apparaissent en rupture de stock alors même que cette époque est la plus productive de l’année en terme de potentiel fourrager et de mise à profit pour la reconstitution des stocks en prévision de l’hiver austral de mai à septembre. Une enquête des services de la Chambre d’Agriculture fait apparaître que la productivité des prairies a diminué d’environ 30% à 50%, selon les secteurs. Ces chiffres sont alarmistes en terme de niveau de production.
A cela viennent s’ajouter les difficultés rencontrées en 2011 par les éleveurs pour constituer leurs stocks de paille de canne habituels. Difficultés dues à des problèmes de disponibilité de ce type de fourrage en raison d’une campagne sucrière elle aussi contrainte en terme de météorologie (sécheresse dans le Sud en 2011).
Bien que certains éleveurs ne ressentent pas encore les conséquences de cette sécheresse, car actuellement ils utilisent leur stock de fourrage constitué lors de l’année précédente pour alimenter leurs troupeaux, les conséquences en seront reportées au cours de l’hiver à venir.
Selon les déclarations des éleveurs recueillies au cours de l’enquête menée par les services de la Chambre d’Agriculture, leurs stocks s’épuisent rapidement et ils seront dans une situation critique avec pour certains une rupture de stock fourrager dans les prochaines semaines (estimation de 10 à 15% d’éleveurs en rupture de stock de fourrage d’ici un mois).
Une réunion de concertation entre les différents partenaires de cette filière a permis de dégager une première évaluation du manque de fourrages afin d’en mesurer l’impact en terme de conséquence de la sécheresse.
Le manque en fourrage est évalué à 12.800 tonnes de matières sèches de fourrages pour les élevages de bovins viande additionné de 4500 tonnes de matières sèches de fourrages pour les élevages de bovins lait, soit un déficit total d’environ 15.000 tonnes de matières sèches de fourrages
Les mesures envisagées concernent la mise en place dès à présent de mesures de solidarité entre éleveurs par rééquilibrage des stocks de fourrages et autres sources de Matières Sèches éventuellement présentes (bagasse), mais elles ne peuvent suffire, compte tenu du stock potentiel.
• Filière végétale hors canne
La filière fruits et légumes de plein champ, dans son ensemble, est également impactée sur les mêmes secteurs géographiques du Sud de l’île. C’est dans ce domaine encore peu structuré que les données sont les plus rares. Cependant, quelques points essentiels se dégagent dès à présent :
- Agrumes : Une première approche des conséquences sur la filière fait état de 30% à 40% de perte sur les fructifications pour les producteurs d’agrumes du Sud et principalement de Saint-Pierre et de Petite-Ile, Saint-Pierre...).
- Ananas : Dans ces mêmes zones 30 à 40 ha de production d’ananas sont déjà en situation de perte. Les pieds sont fragilisés par le manque d’eau et ne peuvent supporter les fruits. Comme ceux-ci n’ont pas atteint leur degré de maturité, aucune cueillette anticipée ne peut avoir lieu, conduisant à une perte irréversible d’un cycle de production.
- Bananes : Ce même phénomène de fragilité des plants est également marqué sur quelques 85 ha de du secteur de Saint-Joseph où les régimes cassent avant maturité.
- Palmistes : Les plantations de chou de palmistes des communes de Saint-Joseph et de Saint-Philippe sont directement impactées par le déficit hydrique En effet, le stress hydrique provoque selon son intensité une perte irréversible de qualité gustative et les rends impropre à la commercialisation.
Un plan Marshall pour l’eau
Incontestablement, la sécheresse, sur deux années consécutives, pose véritablement l’enjeu de la gestion de l’eau dans l’Ouest et le Sud.
Force est de constater que le changement climatique commence à avoir des conséquences non négligeables sur l’agriculture. Il y a donc lieu de réfléchir à un plan Marshall pour la gestion de l’eau dans le Sud.
Si les résultats du basculement de l’eau sont visibles dans l’Ouest (certains diront même que depuis le basculement de l’eau, il pleut maintenant dans l’Ouest), le Sud ne doit pas être oublié, en particulier les Hauts. En effet, depuis plus de 4 mois, l’ensemble des agriculteurs de l’Ouest et du Sud, situés au-dessus de la zone des 600 mètres (zone de diversification), ne bénéficient plus d’eau ni pour l’irrigation des parcelles ni pour l’abreuvement des étables.
L’ensemble des acteurs (État, Département, Région, Mairies) doit se mettre autour d’une table pour réaliser un plan global de l’eau par la construction de retenues collinaires collectives et individuelles, et financées à 100% comme c’était le cas avant 2007 ainsi que la création de forages sur les zones basses. Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera possible d’atteindre les objectifs d’autonomie alimentaire.
Propositions du comité
- Mise en place de la mission d’expertise des calamités agricoles dans les plus brefs délais afin de déclarer la Réunion en zone de catastrophe naturelle et entamer les procédures d’indemnisation
- Activation de l’importation de fourrage (850 tonnes) afin de pallier le manque de matière sèche dans les élevages bovin, ovin et caprin
- Mise en place d’un système de remplissage des retenues collinaires par les communes en particulier au Tampon et dans l’Ouest où les retenues collinaires qui ont servi à l’incendie du Maïdo n’ont toujours pas été remplies.
- Soutien du Département à l’acquisition de retenues collinaires et de citernes d’eau pour les maraîchers et éleveurs, à hauteur de 75%.
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