Ce soir et demain, salle Canter : les Journées du Vietnam

Vietnam et Réunion se rencontrent en musiques

30 octobre 2008

Les “Journées du Vietnam”, qui ont débuté mercredi de la semaine dernière par des conférences de l’association Dihoxyn Orange sur “Les conséquences actuelle de l’Agent Orange”, prennent fin demain soir avec un concert de solidarité et, ce soir, une conférence concert sur la musique vietnamienne traditionnelle. Musiciens vietnamiens et réunionnais s’unissent pour la cause des victimes de la “sale guerre”.

Au programme du concert de demain soir, salle Canter : le duo Célimène, le groupe Vavangue et le groupe Jala, suivis des prestations du guitariste-chanteur HO hai quang, de Claude Vinh San et son Tropical jazz.
Enfin, l’ethnomusicologue vietnamien Tran Quang Hai, musicien de renommée internationale, est un des invités de marque de cette première manifestation réunionnaise de solidarité avec le Vietnam. Il donne également ce soir une conférence concert en compagnie de la chanteuse vietnamienne Bach Yên (voir encadré).
Tran Quang Hai est membre du comité d’honneur d’Orange Dihoxyn. Né au Vietnam, il est issu d’une famille de musiciens traditionnels depuis cinq générations. Son père, le professeur Trân Van Khê, est considéré comme le plus grand spécialiste actuel de la musique traditionnelle du Vietnam. Tran Quang Hai joue d’une quinzaine d’instruments de musique et passe pour être l’un des meilleurs connaisseurs du chant diphonique dans le monde. Depuis 1968, il travaille au Département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme. Entre 1968 et 1987, il a travaillé au Département d’ethnomusicologie du Musée national des Arts et Traditions populaires à Paris. Il est actuellement chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, Paris).

Le duo Célimène a été formé par les guitaristes Patrick Sida et David Hoarau, qui se sont rencontrés pendant leurs années d’études à l’Ecole Normale Supérieure de Musique de Paris.
Vavangue est un groupe fondé il y a 20 ans par Jean-Pierre Laselve, un ancien des Compères Grat’Fils, et son le but est « l’étude, la pratique et la diffusion des musiques traditionnelles de La Réunion ». Leur travail tient aussi beaucoup de l’ethnomusicologie des musiques de l’océan Indien.
Jala est né autour du poète et musicien Babou B’Jalah, dont le travail poétique entraîne beaucoup le groupe (7 dalon et pas une femme...) vers la joute oratoire malgache (kabary) « pour comprendre la sacralisation de l’oralité ».
Faut-il encore présenter Ho Hai Quang ? En tant que guitariste, il participe au projet expérimental d’enseignement de la “guitare en ligne” avec l’IREMIA (Université de La Réunion).
Claude Vinh San, vice-président d’Orange Dihoxyn, est le fils de Duy Tan, le dernier empereur d’Annam exilé en 1916 à La Réunion par le gouvernement français pour fait de rébellion. Il est aussi accordéoniste et chef d’orchestre du Jazz Tropical.
Le but de la soirée est de faire se rencontrer sur scène des musiciens de La Réunion et des musiciens du Vietnam, d’abord séparément... mais pourquoi pas ensemble pour un grand “bœuf” tropicalisé ?

P. David


Conférence-concert :

La musique traditionnelle vietnamienne

Ce soir, Salle Canter à l’Université du Moufia, la conférence de l’ethnomusicologue et musicien Tran Quang Hai et de Mme Bach Yên sera accompagnée d’une démonstration d’instruments de musique et de chants traditionnels.

Bach Yên, dont le nom signifie “Blanche Hirondelle”, est née dans le delta du Mékong, dans le Sud du Vietnam. Après une carrière de chanteuse de variétés internationales (en six langues : vietnamien, français, anglais, espagnol, italien, hébreu), elle a déjà une certaine notoriété lorsqu’elle arrive à Paris en 1961. Elle rêvait de chanter Piaf, mais la maison Polydor qui la prend sous contrat la lance dans le “twist sentimental” à la mode dans ces années-là.
Durant ce premier séjour en Europe, Bach Yên produit trois disques et fait des tournées en Belgique, en Allemagne et en Autriche.
En 1965, elle est invitée aux Etats-Unis par un animateur de télévision très en vue, Ed Sullivan. Son séjour outre-Atlantique, qui devait durer deux semaines, s’est prolongé pendant douze ans : elle s’est produite sur plusieurs plateaux de télévision et à Hollywood, où elle a tenu un rôle de figurante chanteuse dans le film “Les bérets verts”, produit en 1968 par John Wayne (qui joue aussi le capitaine Kirby) et Ray Kellogg. C’est le premier film américain sur la guerre du Vietnam, commencée quatre ans plus tôt, et John Wayne y livre une vision de propagande à la gloire de la grandeur américaine, qui n’a pas été du tout du goût de la critique de cinéma.
Puis la “blanche hirondelle” s’envole vers le Canada, le Mexique, le Venezuela, la Colombie, Panama... Ses retrouvailles avec Paris, après une si longue tournée américaine, va marquer un tournant important dans sa carrière. C’est là qu’elle fait la connaissance de Tran Quang Hai, qui la “convertit” à la musique traditionnelle vietnamienne, où elle va révéler un talent jusque-là insoupçonné. Ensemble, ils ont donné plus de 3.000 concerts sur les cinq continents et produit 7 disques 33 Tours dont l’un, sorti en 1983, a remporté le grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros.


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Messages

  • Quel temperament et quelle reussite pour bach Yen nee pendant la guerre du Vietnam .Moi qui vis au vietnam,j’ aimerai bien pouvoir trouver qqles disques au vietnam.??est-ce possible.Compliments a vous tous qui publiez et remerciements pour qqles informations.ML.B


Témoignages - 80e année


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