Un nombreux public a répondu à l’invitation des organisateurs de la Journée inter-générationnelle hier à Bois-Rouge, à Saint-Paul.
La députée-maire a commencé son discours d’ouverture de la Journée inter-générationnelle en souhaitant la bienvenue à tous, jeunes et moins jeunes, pour cette manifestation « où les notions de partage, de respect, de solidarité, d’affection et de don de soi trouveront leur place » au centre de cette rencontre.
Huguette Bello s’est félicitée de la nombreuse présence de toutes les générations sur ce plateau sportif de Bois-Rouge, qui démontre une fois de plus « qu’aux deux extrémités de la pyramide des âges, les Réunionnais ont beaucoup plus de choses en commun qu’on pourrait croire ».
Cependant, malgré que la démonstration est faite qu’une connexion est encore tout à fait possible entre les générations, malgré cette complicité encore bien forte ici sur notre île, la députée-maire rappelle les fossés qui ont toujours existé entre les générations qui commencent à se former, et parfois même à se creuser. « Une menace, un risque imminent avec l’allongement de l’espérance de vie », déplore-t-elle.
En effet, les Réunionnais vivent plus longtemps, et selon les statistiques, les femmes réunionnaises vivent en moyenne jusqu’à 82 ans contre 76 ans pour les hommes.
Les projections démographiques laissent même prévoir que la population réunionnaise de plus de 75 ans sera trois fois plus nombreuse d’ici à 2030 pour atteindre près de 70.000 personnes.
Mais, malheureusement, le vieillissement de la population réunionnaise pouvant « devenir un facteur d’exclusion pour les plus dépendants et les plus modestes », Huguette Bello estime qu’il appartient aux élus de tout mettre en œuvre « afin d’empêcher ces fossés, de prévenir ces menaces d’exclusion découlant désormais d’un certain relâchement du lien familial, et d’un déficit évident de compréhension et de tolérance à l’égard des personnes âgées ». Et « il faut le reconnaître aussi et le déplorer, d’un manque certain de respect », insiste-t-elle, et de rajouter : « il nous appartient d’assurer le bien-être des personnes âgées à l’échelle départementale, à l’échelle de la circonscription dont je suis la Députée et à commencer par le territoire communal où nous avons été mandatés ».

Des initiatives de la municipalité

Pour souligner l’attention particulière apportée à l’évolution de la situation locale des gramoune, la députée-maire de Saint-Paul a cité notamment les « 60 aides ménagères » que la municipalité met à la disposition de près de 200 familles de personnes âgées, un service assuré par le Centre communal d’action sociale, prestataire de services pour le Conseil général et la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS), ainsi que « le développement du service de portage de repas à domicile », une prestation importante pour nos aînés les plus fragiles et éprouvant des difficultés pour préparer leur repas, mais encore « la mise en place d’un dispositif en faveur de la mobilité » et devant permettre aux personnes âgées d’utiliser les bus du réseau EOLIS à tarif préférentiel, et enfin le soutien aux projets privés et les interventions auprès des institutions pour la création et l’amélioration des places d’accueil en institutions, souvent issues incontournables.
Sur ce dernier point, Huguette Bello rappelle d’ailleurs qu’elle est « personnellement intervenue » pour l’implantation d’un Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sur Saint-Paul (EHPAD).
Un EHPAD qui devrait ouvrir courant 2010, avec une capacité de 99 lits dont 41 habilités à recevoir des personnes relevant de l’Aide Sociale. Il y est aussi prévu une unité de 10 lits pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
La prise en charge de la dépendance est un enjeu social majeur, d’autant plus, dit-elle, que « l’allongement de la durée de vie devrait se traduire par une explosion des pathologies nécessitant des soins palliatifs (tumeurs et cancers, affections cardio-vasculaires…) ». Elle estime que l’évolution de l’offre de soins palliatifs doit prendre en compte les caractéristiques réunionnaises, à savoir « une part de décès à domicile supérieure à la moyenne nationale : 49% contre 25%, une démographie médicale peu spécialisée (1/3 de spécialistes) ».

Les limites du plan hôpital 2012

Huguette Bello déplore le fait que le plan hôpital 2012, à travers lequel le Gouvernement s’engage soi-disant à contribuer « à améliorer pour tous la qualité du parcours de soins de sorte que chacun puisse effectivement, dans un projet de vie au long cours, effectuer ces choix éclairés et réfléchis », ne pourra pas répondre aux besoins des Réunionnais. En effet, un tel engagement a besoin d’un réel accompagnement financier, ici à La Réunion où tout doit être mis en œuvre pour le développement efficace de cette culture palliative.
Pour la députée-maire, jamais la société réunionnaise, partagée entre inquiétude et espérance, ne s’est autant interrogée sur le vivre ensemble des générations. Et de souligner que cet impératif politique et ce vivre ensemble se traduisent à Saint-Paul par les manifestations que la municipalité s’emploie à mettre en place régulièrement comme gage de leur attachement à la population saint-pauloise à toutes les étapes de l’existence, car, dit-elle, « nous considérons que chaque Saint-pauloise, que chaque Saint-paulois, que vous TOUS ici présents, enfants et personnes âgées, êtes des maillons essentiels de notre société ».
Huguette Bello a enfin remercié tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’organisation de cette belle journée en leur souhaitant de passer un moment convivial, de bien poursuivre cette journée intergénérationnelle et « savourer la joie de rompre l’isolement » auquel beaucoup sont si souvent confrontés.