40 ans d’écart, mais le même sectarisme

1969 : Paul Vergès sur les ondes de l’ORTF… sauf à La Réunion
2009 : Paul Vergès prend la parole… RFO-Télé quitte la salle

27 octobre 2009, par Manuel Marchal

En 1969, un enregistrement que devait légalement diffuser l’ORTF se perdait entre Paris et Saint-Denis. Cet exemple illustre un sectarisme que l’on croyait d’un autre temps. Mais l’actualité récente montre que les inspirateurs de la ligne éditoriale de la télévision publique sont les dignes héritiers de ceux qui tentaient par tous les moyens de faire taire la parole réunionnaise.

Dans "Témoignages" d’hier, il a été question des conditions dans lesquelles la télévision a été mise en place à La Réunion. C’était alors l’époque du monopole de l’État, et toutes ses structures audiovisuelles étaient regroupées au sein de l’ORTF (Office de radiodiffusion télévision française). L’ORTF était alors installé dans les locaux de ce qui allait devenir quelques années plus tard FR3, puis RFO.
En 1969 ont lieu les élections présidentielles. Le PCF présente un candidat, Jacques Duclos. Comme les autres candidats, Jacques Duclos a le droit de s’exprimer sur les ondes du service public audiovisuel. Il prépare donc un spot de campagne qui doit être diffusé à La Réunion comme dans les autres régions de la République.
Dans le film figure une intervention de Paul Vergès. C’est donc la première fois que le secrétaire général du PCR pourra s’exprimer sur à la télévision. Mais c’est alors qu’eut lieu un événement qui est dit long sur la ligne sectaire qui était à l’œuvre à l’ORTF. L’intervention de Paul Vergès ne sera jamais diffusée sur les écrans. La bande se serait, paraît-il, perdue dans l’avion entre Paris et La Réunion !
De la même manière que les Réunionnais étaient privés du droit de vote, il leur était interdit de connaître les enjeux réunionnais que pouvait comporter cette élection présidentielle.
La fin de l’ORTF et son remplacement par FR3 en 1975 n’allaient pas changer la donne. C’était toujours la censure. Elle a été à l’origine de la grande manifestation d’octobre 1977.
32 ans plus tard, la question se pose à nouveau : qui veut faire de la télévision publique un instrument au service d’une ligne sectaire et partisane ?
Lorsque RFO-Télé décide de quitter la salle au moment où Paul Vergès commence à s’exprimer, c’est la même idéologie qu’en 1969, quand un enregistrement avait été mystérieusement égaré par l’ORTF.

M.M.


Qui a dit que les planteurs allait donner les 3 euros aux usiniers ?

Dernier exemple en date hier soir : le journal télévisé a affirmé que les planteurs ne veulent plus partager les 13 euros par tonne de canne de la prime bagasse avec les usiniers. Il a été dit que cette répartition devait être 10 euros pour les planteurs, 3 euros pour les usiniers.
Or, il n’a jamais été question d’une telle répartition. Le Premier ministre avait dit 10 euros au moins pour les planteurs sur un montant de 13 euros par tonne de cannes alloué à la filière. Sur cette base, il restait donc à mener une négociation pour les 3 euros restant, ce qui n’est pas la même chose qu’attribuer ces 3 euros aux usiniers.
De plus, les planteurs ont toujours affirmé que la totalité des 13 euros par tonne de cannes doit leur revenir. Alors pourquoi la télévision publique dit-elle à la population que les planteurs ne veulent plus partager ?

Filière canne-sucre-alcools-énergiePaul Vergès

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