11 fréquences attribuées à un nouveau média, les radios réagissent

Antenne Réunion Radio monopolise les ondes

2 février 2011

A peine arrivée dans le paysage audio, la télévision privée locale a obtenu onze fréquences, au détriment des radios associatives qui, « depuis des années, triment pour avoir plus de fréquences », a expliqué Yann Han-Miow, vice-président de la Fédération des radios associatives de La Réunion.

Le CSA a publié samedi 29 janvier la présélection des nouvelles fréquences radios, suscitant la colère des dirigeants de radios péi comme Festival. Le président de Radio Festival et du Syndicat des professionnels de l’audiovisuel de La Réunion (SPAR), Mario Lechat, a dit au “Quotidien” qu’« il y a un vrai risque de déstabiliser le marché. Compte tenu de la situation économique, il aurait mieux valu améliorer les réseaux des radios existantes plutôt que de faire débarquer tous ces nouveaux supports ».

Porter cette décision devant le tribunal

Dans un entretien téléphonique, Thierry Ayare, du Collectif Radio 974, réunissant une quinzaine de radios associatives, a expliqué qu’« il y a du favoritisme envers certains qui, à peine arrivés, ont réussi à avoir des fréquences, alors que des radios qui existent depuis plus de vingt ans ont du mal à avoir ces fréquences ». C’est pour cette raison que le Collectif a décidé de déposer un recours en annulation devant le Conseil d’État. « Nous voulons que cette présélection soit expliquée par le CSA, et exigeons que soit revue, entre le CTR et les présidents de radios, la distribution des fréquences radios ».

Le Collectif existe depuis plus d’une vingtaine d’années, « mais n’a jamais eu de reconnaissance. Mais nous allons continuer notre combat pour que les radios péi ne meurent pas ». Le Collectif Radio 974 revendique également « les autorisations spéciales pour que les radios obtiennent leurs subventions ».

Boycotter la Nuit Bleue

Le Collectif a décidé de boycotter la Nuit Bleue, nuit durant laquelle toutes les radios s’alignent sur leurs fréquences. De plus, certaines radios ont également décidé de bloquer le plan de fréquence en ne signant pas les conventions du Comité technique radiophonique (CTR).

« Pour nous, on part du principe qu’il ne faut pas oublier la libération des radios à La Réunion, sur la base de la démocratie dans les années 1980 », a indiqué Yann Han-Miow. Ce dernier a expliqué que le premier appel d’offres a été fait en 1996. A cette époque, quelques radios ont pu avoir des fréquences, mais faute de place, elles n’ont pu avoir plus de fréquences. « C’est seulement cette année que l’appel a de nouveau été lancé, mais ce sont les nouveaux arrivants qui ont eu droit à ces fréquences. Nous n’avons rien contre les nouveaux arrivants, mais nous voulons l’équité ».

Céline Tabou


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