MÉDIAS

Brèves de télé

16 septembre 2006

Le “JIR” fait son cinéma

J’ignore si c’est une blague ou si c’est bien réel, mais aux dernières nouvelles, notre confrère le "Journal de l’Île" serait prêt à poser ses valises dans le paysage audiovisuel réunionnais (PAR). Vous pensez bien que votre serviteur ci-devant, chroniqueur Télé au journal "Témoignages", ne pouvait passer à côté d’une telle information. C’est si rare de voir le PAR bouger qu’il m’a paru normal de saluer cette future nouvelle chaîne de télévision, sauf que cela va me faire un peu plus de boulot, mais que voulez-vous, un télévore doit savoir se sacrifier. Je me suis laissé dire que cette nouvelle chaîne ne serait pas généraliste mais uniquement tournée vers l’info locale. Cela aussi c’est une bonne nouvelle. Il se peut que notre confrère désire palier à l’incurie et à l’amateurisme des JT déjà existants. Je lui souhaite bon courage car la pente va être dure à remonter avant que les Réunionnais connaissent réellement ce qu’est un journal télévisé régional. Quoi qu’il en soit, sachez que, sans aucun ostracisme, je réserverai dans mon Télé Décryptage quotidien le même sort que je réserve aux autres Télévisions, mais gageons que cette nouvelle chaîne qui arrive dans le PAR nous donnera du grain à moudre et souhaitons longue vie à "Télé JIR". Enfin, moi je l’appelle comme cela en attendant que les responsables la portent sur les fonts baptismaux lui donnant le nom qui lui siéra le mieux.

Chez Marta et Léonus


Tous nous attendions la nouvelle mouture de la sitcom pays. Tout comme vous, je me suis interrogé sur les conséquences du débarquement de Didier Mangaye de cette série et je me demande qui sont les perdants dans cette affaire, tout en sachant qu’à l’origine, seul Mangaye était un pro et les autres comédiens amateurs n’étaient là que pour donner la réplique à la vedette. Et bien croyez-moi si vous voulez, mais il semblerait que l’auteur de la série ait senti le vent venir (le vent du succès cela va sans dire), car avouons le simplement, sans notre illustre humoriste, la série n’a rien perdu de sa bonne humeur. Je dirais même plus, elle se trouve changée du tout au tout. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un chef-d’œuvre, mais cette sitcom s’en sort honorablement compte tenu des objectifs à atteindre. Quels objectifs me direz-vous ? C’est que sur la chaîne d’en face sévit monsieur premier de la classe, j’ai nommé Jean-Marc Collienne qui, tout de bleu décoré, nous assène les dernières nouvelles fraîches de TF1.
Comme elles sont en général de la veille ces nouvelles et que tout Réunionnais qui est abonné à une chaîne parabolée les a maintes fois entendues sur LCI ou TF1, on peut zapper à 19 heures 15 pour se payer une tranche de rigolade avec ce condensé de moucatage pays.
Vous aurez compris que "Chez Marta et Léonus", cela ne m’a pas déplu. Ce n’est sans doute pas d’un haut niveau intellectuel, mais cela vaut bien les minauderies d’une Star académicienne ou le rabâchage des actualités entendues au journal de 12 heures 30. Là, je ne vise pas qu’Antenne Réunion car l’un comme l’autre, les JT sont devenus des disques rayés, ce qui prouve que l’on vit bien dans le siècle du "copier coller".

Bouillon de culture


Antenne Réunion reprend comme lors de la saison passée, l’émission phare de TF1, "La Star Académy". 6 ans déjà ! D’autres diront 6 ans seulement, comme le temps passe vite ! Vous savez comment je suis, je ne peux m’empêcher de poser des questions du genre : vous souvenez-vous du premier gagnant de cette foire aux chansons ? Bien sûr que non, du moins pour le plus grand nombre, vous avez oublié, et pour cause, tout comme pour les 4 années qui se sont succédé, cela ne volait pas haut.
Combien de temps encore la télévision va-t-elle continuer à traîner dans le ruisseau cet art majeur qu’est la chanson populaire ? Il est vrai que l’année dernière aura été marquante pour cette émission, mais je doute fort que pour la 6ème édition, Antenne Réunion batte des records. En effet, pas d’Emilie Minatchy à l’horizon, mais c’est promis, la production (qui reconnaît qu’elle s’est plantée et que les élèves qui se sont produits dans son émission n’ont existé que le temps d’un printemps) devrait faire mieux cette année car elle a choisi des semi pros. Alors là, on peut se mettre à rêver ! Pas moi !
Dans tous les cas, ce type d’émission reste toujours aussi nul, et une fois par an, je ne peux m’empêcher de vous dire de faire attention à ce que vous vous mettez entre les oreilles.

Harkis


France 2 vient de terminer le tournage d’un téléfilm "Harkis", librement inspiré de la biographie de Dalila Kerchouche, livre qui paraîtra au mois d’octobre et qui a pour titre "Leïla, fille de harki".
Depuis la fin de la guerre d’Algérie, les Harkis ont souvent défrayé la chronique par leurs manifestations pour qu’on les reconnaisse enfin dans notre République. Hormis quelques brèves allusions dans certains films, jamais on n’avait tenté de réaliser une fiction sur leur histoire. C’est donc un véritable événement que la sortie prochaine sur nos petits écrans de ce téléfilm.
Qui sont ces hommes et ces femmes ? Les Harkis ont été, tout au long du conflit algérien, les supplétifs de la France. Ils ont été en pointe dans la répression contre la guérilla algérienne, et au moment de l’indépendance, alors que la guérilla victorieuse prenait le pouvoir, on leur promettait mille morts. C’est pourquoi certains hauts gradés de l’armée française décidèrent de les rapatrier dans notre pays où ils furent reçus avec circonspection et mis dans des camps de transit, transit qui dura plusieurs décennies.
Mais ce que l’on oublie de dire, c’est que la France n’a pas rapatrié tous ses supplétifs et beaucoup subirent l’épuration, comme pour les collaborateurs en France lors de l’occupation allemande.
Une autre exception dans ces groupes d’hommes et de femmes, ce sont ceux, plus rares qui, tout en faisant mine de servir la France, donnaient des renseignement au FLN. Ils ne furent certes pas nombreux, mais lors de l’indépendance, beaucoup ne furent pas reconnus. Il y eut également d’autres qui tentèrent de faire croire qu’ils avaient servi la France, pour justement aider la guérilla. Comme il fut bien difficile pour notre pays de retrouver ses petits dans ce marigot créé de toutes pièces par l’État français !
Il n’est évidemment pas question de réécrire l’Histoire, mais il était important, qu’au moins une fois, le problème des Harkis soit traité cinématographiquement. Je ne sais ce qu’il faudra retirer de cette fiction, mais elle laisse l’espoir d’une ouverture des dossiers sur cette guerre que les autorités d’alors appelaient "Pacification".
Quoi qu’il en soit, ce sera aux historiens de se pencher sur cette partie sombre de l’histoire des Harkis. Étaient-ils des collabos, étaient-ils des patriotes français ? L’histoire seule jugera !

Philippe Tesseron

http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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