Les commentaires de Jean-Louis Rabou sur le référendum

Encore des âneries !

30 mars 2005

(page 4)

À l’approche du scrutin du 29 mars, Jean-Louis Rabou, le rédacteur en chef du “Quotidien”, se sent de plus en plus morveux. Essentiellement en raison de la prise de position du PCR. "À gauche, les partisans du “non” s’assoient sur leur idée de “rassemblement” et font de leurs cousins de la fédération socialiste leurs pires ennemis (...) Le parti communiste réunionnais comme pour nombre de grands rendez-vous de l’Histoire est plus conciliant avec la droite et Nassimah Dindar qu’avec les socialistes et Gilbert Annette".
Aux yeux de Rabou, le PCR n’aurait donc qu’une seule voie à suivre : se concilier avec le PS. Au nom de quoi ? Pourquoi ? Rabou ne l’explique pas. Pour lui, le parti communiste réunionnais devrait calquer son comportement sur celui du parti socialiste. Rabou est en train de réinventer la notion de “grand parti frère” qui faisait fortune du temps de l’ex-URSS et notion que le PCR a toujours combattu. Ses démêlées avec le PCF il y a une vingtaine d’années en témoignent.
Il ne vient pas à l’esprit du rédacteur en chef du “Quotidien” de rappeler que Michel Vergoz qualifiait le rassemblement de "zambrocal avarié", que le premier secrétaire du PS a fait barrage à la création d’un deuxième département à La Réunion, qu’il n’a eu de cesse, sous la précédente mandature, de combattre la direction régionale à laquelle il appartenait et qu’aux dernières européennes il a fait capoter l’idée d’une large liste d’union outre-mer.
Qui veut le “rassemblement” et qui l’a toujours combattu ?
Mais surtout, un rassemblement pourquoi ? Pour dire oui à un projet de constitution qui, au vu des résultats des derniers sondages, est de plus en plus rejeté par une majorité de Français et qui est décrié au sein même du PS ? Rabou se souvient-il que pratiquement un militant socialiste sur deux a rejeté le texte soumis à référendum ?
"Il est inutile de chercher midi à quatorze heures, de tourner autour du pot : fondamentalement et par essence même le “oui” au projet de constitution européenne est de droite. Et, il n’y a de progressiste et de gauche que le “non” ! On voit mal comment et au prix de quelles contorsions certains partisans du “oui”, et qui se disent de gauche, pourraient prétendre que le projet de constitution est une chose et la politique suivie par l’actuel gouvernement en est une autre ; qu’il n’y a pas de relation entre les deux, et qu’en conséquence on peut très bien dire "oui" au projet de constitution et "non" à la politique du gouvernement", écrit dans un courrier de lecteurs Georges-Marie Lépinay. Alors, entre le PCR et la fédération du PS qui défend le plus aujourd’hui l’idéal de progrès à La Réunion ? Et, si Gilbert Annette et ses camarades se trompent faut-il - au nom d’un lien supposé de parenté - les suivre aveuglement ?
Aujourd’hui, qui est conciliant avec qui ? Qui à Paris a posé en photo à côté de Nicolas Sarkozy ? Qui à La Réunion, a ouvert la campagne du “oui” à côté de la ministre de l’Outre-mer ?
Ce qui enrage Rabou c’est que le PCR n’est pas un parti godillot qui, le petit doigt sur la couture du pantalon, obéit sans rechigner à un “grand frère”. C’est au nom de l’intérêt de La Réunion et des Réunionnais que le parti communiste se détermine et la déclaration qu’il a rendue publique samedi donne les raisons de sa démarche.
Rabou devrait méditer ces commentaires de Jean-Michel Thénard, éditorialiste de “Libération” : "Plus le non forcit, plus il se banalise et perd de son côté tabou. Plus les indécis peuvent être déculpabilisés à l’idée de dire merde à une Europe qui, au moins à gauche, ne satisfait personne. Qui ne la trouve trop libérale, trop technocratique, trop éloignée de l’idéal démocratique ? Cette déculpabilisation est une excellente chose. Car elle encourage le débat. L’Europe n’est pas une vache sacrée qui n’autoriserait ni querelles, ni polémiques. Au contraire, mieux vaut deux mois de belles discussions qu’une molle indifférence." Rabou parle de tout, mais ne dit toujours rien sur ce qui est au cœur du référendum : le contenu du projet constitutionnel. Autrement dit, il débite des âneries.

J. M.


Pourquoi cet acharnement de RFO contre “Témoignages” ?

Outre des discriminations et des différences de traitement quotidiennes entre les deux autres quotidiens et “Témoignages”, depuis quelque temps, notre journal fait l’objet de “moucatages” systématiques de la part de Mme Véronique Betz dans sa revue de presse du matin sur Radio-Réunion. Pourquoi ?
Par exemple, pour quelle raison la journaliste de RFO nous reproche-t-elle de "battre le record du nombre de titres pour le “non” au référendum"...? Qu’est-ce que ce genre d’attaque quotidienne contre un journal vient faire dans une revue de presse ? Serait-ce pour souligner indirectement le record de sous-information et de non-débat sur RFO à propos de ce référendum ?
De même, on ne comprend pas la déformation du sens de notre article d’hier à propos de la France et de l’Italie à l’égard des pays victimes du tsunami du 26 décembre. Mme Betz nous accuse de soutenir Guillaume Sarkozy dans ce dossier. Or ce n’est pas exact. Ce n’est pas parce que nous citons le dirigeant du MEDEF que nous approuvons sa position. Alors pourquoi cet amalgame ?

L. B.


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