France Télécom et le Haut débit

Étape à portée limitée, “guerre” commerciale prolongée

15 avril 2005

Selon la PANA, France Télécom, opérateur historique pour les communications à La Réunion, a annoncé la signature, le 12 avril, de la convention “Département innovant” avec le Conseil général de La Réunion.

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La convention a été présentée le mardi 12 avril par la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar (UMP), en présence du PDG de France Télécom, Didier Lombard, de Bruno Janet, directeur à France Télécom des relations avec les Collectivités locales et du directeur régional, Alain Heyraud.
Cette convention comporte "une extension de la couverture par la technologie de l’ADSL (fil de cuivre) pour le haut débit, une baisse des tarifs et une montée en débit", ont déclaré les responsables de France Télécom.
Wanadoo, l’opérateur Internet de France Télécom lance à cette occasion une offre de tarification - valable entre mai-juin 2005 - en baisse légère et limitée dans le temps : 29,90 euros/mois les 512K/2Go les 3 premiers mois puis 36,90 euros/mois sous réserve d’un engagement d’un an.
France Télécom s’est engagée à ce que, d’ici la fin 2005, 96% de la population réunionnaise puisse avoir accès à l’ADSL, grâce à l’ouverture de 19 “zones ADSL” nouvelles dans l’île.

Rapprocher les tarifs aux coûts réels

Cette convention liant une collectivité à un opérateur unique - fût-il historique - va soulever la question d’un risque de faveur faite au monopole, dans une île où une concurrence naissante et l’émergence de nouveaux opérateurs ont donné lieu à une bataille commerciale portée depuis mai 2004 devant l’autorité régulatrice.
L’enjeu de cette bataille est d’obtenir de l’opérateur historique qu’il rapproche ses tarifs des coûts réels. L’autre collectivité territoriale, la Région Réunion, que préside le communiste Paul Vergès, a été à l’origine des recours faits devant l’Autorité régulatrice des télécommunications (ART), dans une logique d’encouragement à la concurrence et d’appui à la production numérique.
La procédure ouverte avec l’appui des opérateurs concurrents de France Télécom, a obtenu de faire passer les tarifs de la liaison louée par France Télécom aux autres opérateurs sur le câble SAFE (South African-Far East), de 17.200 euros/Mbit/mois en mai 2004, à 1.550 euros/Mbit/mois en décembre 2004 après un premier arbitrage de l’ART, qui pourtant qualifiait encore le niveau atteint de "tarif prédateur". Le 11 avril 2004, l’offre faite par un opérateur alternatif est arrivée à 970 euros/Mbit/mois.

Possibilité de nouvelles baisses

Selon l’autorité régulatrice (ART), de nouvelles baisses sont susceptibles de se produire cette année par le jeu de la concurrence, le coût réel étant estimé pour 2005 à 712 euros/Mbit/mois et susceptible de descendre à 650 euros par la suite.
Les tarifs annoncés par France Télécom sur la technologie du fil de cuivre sont probablement appelés à baisser eux aussi, dans un contexte de forte diversification des technologies, avec l’avis favorable donné par l’ART à un développement du Wimax sur la région Nord-Nord Ouest en attendant son extension dans l’Ouest, avec la Boucle locale Radio et le réseau alternatif Gazel distribué par fibre noire pour une couverture globale de l’île.

Pascale David


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