Semaine de la presse

Journaliste à l’honneur...

22 mars 2005

(page 8)

Quand on célèbre les acteurs de la presse écrite, audiovisuelle, dans le cadre de la semaine de la presse, c’est tout un monde que l’on invite à découvrir. Décrire le métier d’un journaliste nous invite à questionner son existence, son rapport au quotidien, à l’instant présent qu’il relate, qu’il raconte. Le monde a besoin de l’information. Libre à lui de le lire sous son angle. Chacun l’interprète de sa propre forme.
C’est aussi un sujet de discussion entre détenteurs de l’information. Un sera outré par l’attitude américaine dans le lourd dossier de l’Irak. La guerre est finie, mais continue de plus belle, avec des victimes en prime, des journalistes en otage, des civils malencontreusement tués. Un autre se préoccupera davantage de la guerre sociale qui se joue en France, des actes terroristes contre les plus défavorisés et de la grande pièce de théâtre qui se prépare, "Europe, m’as-tu vu ?", écrite par Giscard. Certains comédiens n’ont pas voulu jouer cette pièce. Elle n’est pas bien écrite. D’autres se ruent au casting de l’Élysée, pour défendre leur rôle.
La campagne présidentielle de 2007 commence donc avec une certaine avance. Ce sera encore du beau théâtre que le journaliste annoncera, dès le lendemain. Le monde doit savoir. Semaine de la presse ! La presse travaille tout le temps, toute l’année. Le monde est quotidiennement informé. Elle s’ouvre aujourd’hui sur une réalité, bien moins évidente à concevoir. On conçoit que son existence est prépondérante. Qu’il s’agisse d’une guerre, d’une histoire qui se joue, de l’économie, du social, de la culture, de la politique, et surtout les faits divers. Les gens demandent à connaître ce qui se passe, quel que soit le moyen de communication qu’il utilisera. Ces mêmes gens se passeraient-ils pourtant de journalistes ?
Comment réagissent-ils, lorsque pour faits divers, un journaliste est hospitalisé, un jour où la jeunesse réunionnaise se rebellait contre les forces de l’ordre ? "Fillon, si tu savais, la jeunesse, la jeunesse ; Fillon si tu savais, ta loi où on s’la met", chante insolemment cette jeunesse en colère en prenant la rue de Paris. Et on ne se rappelle déjà plus de cet incident avec le journaliste réunionnais ensanglanté par un jet de galet.
Ou encore, comment interprètent-ils la prise d’otage de Florence Aubenas, et de son traducteur, en Irak ? Se rappellent-ils encore de l’affaire de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, eux aussi capturés dans l’exercice de leur fonction en Irak ? Quand on célèbre la presse, le fait-on à bon escient ?

Bbj


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