Après le Sommet de Tunis

L’Afrique n’est pas à la porte du numérique

29 novembre 2005

De Genève 2003, date du lancement de la première phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) à Tunis 2005 des progrès ont été certes accomplis et des étapes franchies mais la fracture numérique n’a cessé de gagner du terrain aux dépens des pays du Sud. Le sommet de Tunis a certes provoqué de l’espoir en ce sens qu’il a défini une vision prospective claire d’une société équilibrée de la connaissance qui garantit à tous les peuples l’opportunité d’accéder aux technologies de la communication. Mais il ne permet point d’ouvrir les portes du "village planétaire" par de simples discussions ou de souhaits formulés comme il en a été le cas à l’occasion de cette rencontre.

Nombreux défis

Des pays en développement, particulièrement ceux du continent africain, sont confrontés à de nombreux défis et enjeux qui s’opposent à leurs modestes tentatives d’accéder aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Dans son discours, à l’ouverture de la deuxième phase du SMSI, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a indiqué que "le fossé numérique est un fossé de développement avant d’être un fossé technologique". Car, plus que la fracture numérique, les pays africains sont confrontés à d’autres fractures, sans doute, plus "importantes" à savoir l’agriculture, la santé, l’éducation, la pauvreté qui constituent un véritable obstacle au développement d’un continent aux méthodes d’enseignement à géométrie variable.
Selon le représentant du secteur privé au sommet de Tunis, Graig Barrett, "les ordinateurs ne sont pas des instruments magiques, ce sont les enseignants qui sont la clef de la réussite". Or, en Afrique, l’enseignement constitue le parent pauvre du secteur de développement avec le manque criard de classes dans les centres urbains, l’incapacité des familles à couvrir les frais de scolarité et les difficultés à garantir l’éducation dans les zones rurales.

Accéder à plus de savoir et de connaissances

La "méfiance" affichée par les décideurs africains devant l’avancée des technologies de l’information et de la communication sous le prétexte de "protéger" le patrimoine culturel africain contribue également à accentuer la fracture numérique. Le projet du satellite africain auquel aucune suite n’a été accordée et qui meuble les tiroirs des ministères africains de la Communication traduit éloquemment cette "méfiance" des décideurs africains à s’ouvrir à la haute technologie.
Cependant, de nombreux observateurs sont d’avis que l’Afrique, en dépit de tous les maux dont elle souffre notamment en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication, ne peut qu’aspirer à un nouvel ordre mondial numérique plus équitable notamment en matière d’Internet pour préparer les générations futures à accéder à plus de savoir et de connaissances.


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