Liberté de la presse

L’AJAE met en garde le Kenya et le Soudan sur les intimidations et la sécurité de journalistes

15 mai 2014

Préoccupée par les mauvais traitements infligés aux journalistes au Kenya et au Soudan, l’Association des journalistes de l’Afrique de l’Est (AJAE) a lancé mercredi un appel aux autorités dans ces pays pour qu’elles offrent une protection adéquate à deux journalistes déplacés de Nairobi vers un camp de réfugiés et a condamné l’arrestation et l’intimidation d’un rédacteur en chef au Soudan.

Au Kenya, le Secrétaire général de AJAE, Alexandre Niyungeko, a déclaré dans un communiqué que les deux journalistes somaliens, Mahad Omar Diriye, 24 ans, ancien Secrétaire général de l’Association des journalistes indépendants de Jubbaland (JIJA) et Hassan Sheik Omar, 27 ans, ancien journaliste indépendant avec « Horncable TV », craignent pour leurs vies au camp de réfugiés de Kaakuma où ils ont été déplacés.

« Nous exhortons le gouvernement kenyan à développer une politique complète pour la sûreté et la sécurité des journalistes exilés présentement au Kenya, pour leur garantir non seulement la sécurité mais faciliter un environnement meilleur pour les aider à continuer à gagner leurs vies », a ajouté Niyungeko.

Omar Diriye et Sheik Omar ont été rassemblés à Nairobi avec d’autres réfugiés et transportés au camp, situé dans le Nord du Kenya. Diriye a été arrêté le 28 avril 2014, au moment où il rentrait chez lui aux environs de 21 h dans le quartier Eastleigh de Nairobi par des officiers de Police.

Il a été amené au stade Kasarani où il a été filmé six heures avant d’être transféré au commissariat de Gigiri où il a passé quatre nuits. Il a été pris de Kakuma à Nairobi le 3 mai 2014, où il a, depuis lors, développé des symptômes de dysenterie du fait d’une mauvaise hygiène. Il a également souffert de rhume sur le chemin du camp de réfugiés. Diriye a peur d’être déporté en Somalie car avant de venir au Kenya, il était sous la menace de Al-Shabaab à Kismayo.

Le journaliste a déclaré qu’Al-Shabaab l’a arrêté et détenu pendant quatre jours, du 23 au 27 janvier 2010, à Kismayo et l’a relâché à condition qu’il ne devrait pas parler de sa détention et de son interrogatoire et l’a mis en garde de s’abstenir de pratiquer le métier de journalisme.

Le 29 janvier 2010, il s’est enfui du camp de réfugié de Dhadhaab où il a été enregistré comme réfugié par UNHCR.

Sheik Omar a été arrêté le 25 avril 2014, à 9 h au moment où il était en chemin vers son travail et a également été amené au stade Kasarani, présentement le terrain de détention pour les étrangers qui ont été rassemblés par les services de sécurité du Kenya dans leur guerre contre le terrorisme. Il a été plus tard transféré au commissariat de Kasarani où il a passé six jours. Il a été transféré de manière subséquente à Kakuma, le 3 mai 2014, après un voyage de 24 heures partant de Nairobi.

Au cours de sa détention, Sheik Omar déclare que la Police a confisqué son ordinateur portable et sa caméra digitale, ainsi qu’il lui ont dénié l’accès à des visites et à son avocat.

Le journaliste déclare qu’il s’est enfui de Mogadishio en 2007 après que son père a été tué par Al-Shabaab et a peur que son transfert au camp de réfugiés pourrait l’exposer à certains éléments terroristes qui opèrent dans les camps de manière connue de tous.

Et à Khartoum, au Soudan, AJAE a condamné l’arrestation et l’intimidation du rédacteur en chef du quotidien de langue arabe, « Al-Sayha », Dr Yasir Mahjub Al-Husain, pour un reportage d’une campagne anti-corruption lancée par le journal au Soudan.

Selon la filiale locale de AJAE, l’Union des journalistes soudanais (SJU), Al-Husain a été arrêté dimanche 11 mai et retenu plusieurs heures et relâché plus tard peu de temps avant minuit sur l’initiative anti-corruption de son journal.

Un communiqué publié par SJU lance un appel aux journalistes soudanais de tenir en pleine solidarité avec Al-Husain et le journal "Al-Sayha" à la suite des menaces venant des autorités au milieu de rapports faisant état que le rédacteur en chef devrait comparaître devant le tribunal de la presse et des publications.

« Nous condamnons l’arrestation du Dr YasinMahjub Al-Husain et les tentatives par les autorités de l’intimider, lui et son journal, pour avoir osé lancer une campagne de reportages anti-corruption dans son propre pays », a déclaré le Secrétaire général de AJAE, Alexandre Niyungeko.

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