La lâcheté d’un colonialiste et de certains Réunionnais

13 mars 2008

Quand j’entends parler de toutes les calomnies et injures auxquelles se livre le futur ex-patron du “Journal de l’Île” contre Paul Vergès, ses proches et amis, je me dis toujours deux choses :
1) C’est ignoble, c’est ordurier, c’est scandaleux et c’est indigne d’un journaliste.
2) C’est normal et logique car cela s’inscrit dans la tradition du statut colonial de La Réunion, qui a été aboli il y a seulement 62 ans, grâce notamment aux communistes, violemment combattus par des ultra-conservateurs comme Alexis de Villeneuve.
Celui-ci a été tué par balle lors d’une bagarre électorale en mai 1946 à Saint-Denis. Comme l’a expliqué Eugène Rousse dans un livre paru en juillet 2000 et jamais contesté depuis, les opposants à la loi du 19 mars 1946 faisant de La Réunion un département ont voulu utiliser ce drame en accusant leurs adversaires. Une « accusation aberrante », comme l’a démontré l’historien réunionnais.
Avant de retourner en France, le patron du “JIR” se vante depuis plusieurs semaines de remettre une dernière couche à ses saloperies en publiant une revue reprenant ses calomnies habituelles et en faisant installer lundi prochain un buste de De Villeneuve à Saint-Denis.
Quand on connaît les crimes et les violences électorales auxquels s’est livré celui-ci, ces pratiques ne font que confirmer le fait que certains extrémistes veulent perpétuer la tradition et les survivances de la période coloniale en essayant de diviser les Réunionnais et de salir leurs dirigeants. L’immense majorité des Réunionnais s’en rendent compte et ne sont pas dupes. Ils voient tous les jours qu’il faut continuer le combat pour achever la décolonisation de l’île et se rassembler pour développer le pays.
Le patron du “JIR” doit sentir que son truc ne fonctionne pas comme il le souhaite. D’où sa lâcheté. Dernièrement, il lâche en substance : « c’est pas moi qui ai rédigé la revue, ce n’est pas moi qui organise la cérémonie du 17 mars, c’est l’association ». S’il dit ça, c’est pour éviter les coups de la justice contre ses diffamations ; il fuit ses responsabilités. Mais ce n’est pas cela qui va effacer tous les éloges que lui adresse le Front National de Reims, où il va se rendre prochainement.
Quand il réagit en écrivant : « je pisse sur le FN », n’est-ce pas parce que son prochain journal à Reims commence à s’interroger sur le recrutement de ce nouveau rédac chef ?
On peut aussi s’interroger sur la lâcheté de certains Réunionnais : ce journaliste débarque, lance une offensive extrémiste contre les Réunionnais avec le slogan habituel (“tous pourris”) et certains élus réunionnais se mettent à la remorque de cet ancien du journal “Minute”. Comment des Réunionnais - même des politiques ! - peuvent-ils être complices de telles méthodes, qui n’apportent absolument rien à la solution de nos problèmes ? Que penser d’eux ? Quelle image transmettent-ils ?

Laurent Sparton,
Le Port


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