La Région contribue au désenclavement de La Réunion

Le haut débit au prix de la Métropole le 31 décembre

27 mai 2006

Mercredi, lors de la conférence de presse de la Région, a été abordé le sujet de la continuité territoriale numérique ou comment faire pour que les tarifs de l’Internet à haut débit à La Réunion soient les mêmes qu’en France.

L’Internet à grande vitesse, ou haut débit, reste à La Réunion réservé à un nombre trop restreint d’usagers du fait d’un prix élevé. Loin d’être un gadget (voir encadré), le haut débit est un outil de développement économique et d’accès au savoir de premier plan. Un des objectifs de la Région, c’est d’offrir aux Réunionnais les mêmes conditions d’accès à cette technologie que celle dont bénéficient les usagers de France métropolitaine.
Mercredi, Guy Jarnac, vice-président de la Région délégué à l’audiovisuel et aux NTIC faisait le point sur les dernières avancées obtenues dans cette bataille. Il a rappelé l’engagement du ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire de garantir au 31 décembre prochain l’égalité tarifaire entre les Réunionnais et les Français de métropole. Il s’agit en effet d’une affaire qui relève de la continuité territoriale, poursuit Guy Jarnac. Et pour la Région, précise-t-il, le surcoût lié à notre insularité ne doit pas être supporté par les Réunionnais. La continuité territoriale est une compétence qui relève de l’État et de l’Europe.

Continuité territoriale

D’ici le 31 décembre, deux questions attendent une réponse. Tout d’abord, déterminer quel est le montant du surcoût pour les opérateurs de télécommunication. Ensuite, s’entendre sur la part des différentes institutions quant à la prise en charge de ce surcoût, étant entendu que ce n’est ni aux collectivités locales, ni aux usagers de le supporter. Pour Guy Jarnac, la Région pourrait amener sa pierre, mais l’État et l’Union européenne doivent aussi s’engager pour que les Réunionnais ne soient pas perdants.
L’enjeu est en effet essentiel pour le développement de La Réunion. Les 18 et 19 mai derniers, lors de sa visite, le Premier ministre a fait plusieurs annonces qui confortent la stratégie suivie par la Région pour que l’île devienne un pôle d’excellence dans l’Océan Indien. Cyclotron, centre de recherche sur les maladies émergentes et centre hospitalier universitaire sont des outils capables de créer à La Réunion des emplois pour les jeunes Réunionnais qui atteignent un niveau élevé de formation. Ils sont également des moyens pour La Réunion de s’ouvrir sur le monde et contribuer au développement solidaire de l’Océan Indien.

L’apport du Sud au monde

Concrétiser le pôle d’excellence, c’est donner la possibilité à des chercheurs de la région Océan Indien de travailler en coopération avec des spécialistes originaires de différentes régions du monde. L’échange rapide d’informations est alors primordial. En accélérant le transfert des images, sons, vidéos, le haut débit est l’outil qui permet de répondre à cette condition. Mais il faut pour cela qu’il puisse être accessible à La Réunion, mais aussi dans tous les pays de la région. C’est cet autre axe de la bataille que relève Guy Jarnac lorsqu’il rappelle une revendication de la Région : relier Madagascar à La Réunion par un cable sous-marin afin que le haut débit puisse arriver à Madagascar dans les mêmes conditions qu’à La Réunion.
On peut même aller plus loin et se dire qu’en reliant à un prix démocratique les Réunionnais aux autoroutes de l’information, ils peuvent être à même d’exporter leurs savoir-faire. Dans un rapport parlementaire publié l’an passé, le sénateur Claude Bellot n’en dit pas moins lorsqu’il relève que « la connexion au haut débit devient également incontournable pour la mise en œuvre d’une stratégie commerciale, en permettant aux entreprises de mieux accéder à de nouveaux marchés, en particulier à l’exportation ».

Manuel Marchal


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