Les Français ont de moins en moins confiance dans les médias

24 janvier 2019

La nouvelle édition du baromètre annuel du journal La Croix menée en plein mouvement des ’gilets jaunes’ montre une forte défiance de la population vis-à-vis des médias.

Ainsi, la confiance des français dans les médias a atteint son plus bas niveau depuis le premier sondage, réalisé en 1987. Le sondage a eu lieu début janvier 2019 par l’institut Kantar Sofres auprès d’un millier de personnes.

Seul un tiers des français interrogés se déclarent satisfaits de la couverture médiatique du mouvement de contestation des "gilets jaunes", qui occupent la une de l’actualité depuis novembre 2018.

Et près de la moitié la juge mauvaise :

  • 67% des sondés reprochent aux médias en général d’avoir "dramatisé les événements".
  • 52% d’entre eux protestent car les médias ont laissé trop de place "à des gens qui expriment un point de vue extrême" (52%).

Média préféré des français pour s’informer, la télévision recueille paradoxalement un niveau de confiance de seulement 38%, soit 10 points en moins en une année. La radio, média auquel ils font traditionnellement le plus confiance, recueille un niveau de confiance de 50%, ce qui représente 6 points de moins qu’au début de l’année 2018.

De son côté, la presse écrite s’effondre à 44%, avec 8 points en moins. Et enfin, la confiance des français dans les informations trouvées sur internet reste à un niveau très bas, avec 25%, proche des niveaux observés en 2005 et 2006.

Près de trois-quarts des sondés considèrent que les journalistes ne sont indépendants ni du pouvoir politique ni des pressions de l’argent. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs été agressé lors des manifestations. Anecdote, les médias d’opinion, apparentés à des courants de la Gauche, n’ont pas vu leurs journalistes être agressés.

Pour le directeur de La Croix, Guillaume Goubert, "ce sondage fait apparaître un grand esprit critique". A l’occasion d’une table ronde pour analyser ces résultats, organisée le 23 janvier, il a souligné que "ça nous dérange, ça nous secoue, mais ce n’est pas une mauvaise nouvelle."

Paradoxalement, en dépit de la méfiance vis-à-vos des médias, les français s’intéressent de plus en plus à l’information. Après un pic enregistré à la suite des attentats de 2015, leur intérêt pour l’actualité avait chuté dramatiquement, puis remonter début 2019, en plein mouvement des "gilets jaunes".

67% des personnes interrogées déclarent "suivre les nouvelles avec grand intérêt", contre 62% en 2018. L’institut Kantar constate cependant une double fracture, générationnelle et sociale. Il y a d’un côté, 74% des plus de 65 ans qui témoignent d’une appétence moyenne voire grande pour l’actualité. De l’autre, 50% seulement des 15-24 ans s’intéresse à l’actualité, et 51% pour les moins diplômés.


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