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Ce soir, sur RFO Réunion : “Le grand échiquier”
19 février 2007
RFO Réunion programme ce soir un documentaire sur la vie de Paul et Jacques Vergès, à partir des événements qui ont donné un sens au destin de chacun. Très finement construit autour d’une partie d’échec, ce documentaire fait entrer un peu plus avant dans l’intimité de deux destins exceptionnels, sans parvenir à en percer tous les mystères.
Le documentaire de Christophe Debuisne et Bernard Gouley restera certainement comme l’un des essais les plus aboutis pour faire connaître la vie et l’engagement de chacun des deux derniers fils du docteur Raymond Vergès.
Construit autour d’une partie d’échec (dont l’histoire ne dit pas comment elle se finit...) ce documentaire fait bien ressortir la personnalité de chacun. Paul le fataliste, Jacques le rebelle... ce qui ne les empêche pas d’avoir joué l’un et l’autre un rôle qui a marqué leur époque en inversant parfois leur caractère initial. Et même si le film donne le sentiment de faire plus de place à « l’avocat des causes célèbres » qu’à celui qui « domine la vie politique de La Réunion depuis plus de 40 ans », ce n’est qu’un effet de la posture de chacun devant la caméra : les réalisateurs assurent avoir donné le même temps de parole à chacun. Ce n’en est que plus instructif...
Les deux frères se sont donc livrés sans « questions taboues », et pourtant la caméra n’explore que ce qui est explorable, dans le respect du “jardin secret” de chacun.
Ils parlent d’abord de « l’héritage » de leur père, de son parcours dans la société coloniale indochinoise, où ils sont nés. Ensemble ou séparément ? Il faut admettre que la question n’est toujours pas tranchée et qu’elle ne le sera peut-être jamais. Le documentaire reprend l’hypothèse d’une naissance séparée, que rien ne prouve puisque les documents du père ont été dispersés ou détruits à sa mort. Seules restent des photos dont l’évidence contredit l’hypothèse d’une différence d’âge de 9 à 15 mois. Et au final, la vérité reste nichée dans la petite enfance des deux frères, qui en disent chacun des choses suffisamment différentes pour que l’incertitude demeure. L’avocat parle d’un “package” qui l’« amuse et [le] réjouit », tandis que son frère maintient sobrement qu’ils ont toujours grandi « comme deux jumeaux ». Conjoints ou solidaires, et différents, c’est bien ce que donne à voir le documentaire. Ils ne sont jamais aussi proches que lorsqu’ils évoquent leur enfance - par exemple sur les sentiers d’Hell-Bourg - et jamais aussi différents que lorsqu’ils sont vus par le regard des autres. Raymond Barre, ancien Premier ministre et Albert Ramassamy, sénateur, évoquent tour à tour l’engagement dans la Seconde Guerre mondiale et les choix politiques faits à la sortie de la guerre : honorés ou trahis. Ces choix ont eu une influence décisive sur les engagements de chacun des deux frères.
Là encore, ils en parlent de façon très différente. Jacques Vergès dit avoir fait du « tourisme guerrier dans une armée victorieuse », son frère se contente d’apprécier « d’être revenu vivant », après avoir été, des deux, le premier à atteindre la France, parachuté à 19 ans derrière les lignes ennemies.
La vérité de chacun, au-delà de leur comportement, se donne à voir dans leurs choix, la vocation de l’avocat s’éveillant devant la flagrance de l’injustice que constitue, pour son père et son frère, ce qu’il est convenu d’appeler “l’affaire de Villeneuve”, en 1946. Présent au procès de Lyon (1947), il y puise les germes de ce qui deviendra, dans la guerre d’Algérie, la “défense de rupture” et il en dit aujourd’hui, comme Paul qui en fut la première victime, qu’« il y avait un procès du colonialisme à faire et qu’ils (les juges de Lyon-Ndlr) ne l’ont pas fait ». On voit ensuite le destin de l’avocat s’affirmer dans le procès des “poseuses de bombes du FLN”, en juillet 1957 - ce qui l’empêche d’être auprès des siens à la mort de son père. On se dit à ce moment-là que si Raymond Vergès avait eu un “secret” à révéler sur la naissance des jumeaux, rien ne l’empêchait d’en parler à Paul...
C’est ensuite la “clandestinité” des deux frères qui fait l’objet d’un chapitre différent. Il s’agit d’un moment (1964-1966) du combat politique de Paul Vergès contre « la mauvaise foi » du parti colonial, celle-ci éclatant finalement dans le non-lieu prononcé. La clandestinité de Paul Vergès prend place dans un combat politique de près de 25 ans - pour l’autonomie - sur le contenu duquel le documentaire glisse un peu vite : c’est une question de « responsabilité pour les Réunionnais », dit Paul Vergès. Mais, par une interprétation biaisée, ces 25 ans de combats anti et post coloniaux sont éclipsés derrière le 60e anniversaire de la loi de 1946. C’est passer un peu vite sur la transformation « en moins d’un demi-siècle » dit Paul Vergès, « de la société esclavagiste à l’émergence d’une société capitaliste » et sur ses conséquences. Quant à la disparition de Jacques Vergès, de 1970 à 1978, elle a tout du secret d’autant mieux gardé que les témoins disparaissent, avec le temps, les uns après les autres. « Je serai bientôt le dernier des Mohicans » dit l’avocat, dont les choix de défense sont clairement présentés dans le documentaire : du FLN à Carlos et Klaus Barbie, c’est toujours la “défense de rupture” qui prévaut, commentée par l’un des avocats du “collectif d’Alger”, Roland Dumas. Si sa défense de Klaus Barbie a fait hurler certains milieux de la Résistance, ceux-ci n’ont jamais éclairé le fait qu’en 1954, lors du procès de la Gestapo de Lyon, on n’a pas évoqué “l’affaire Jean Moulin”, « trahi -dit Jacques Vergès- par quelqu’un qui n’a jamais eu à rendre des comptes ».
Et si, comme le dit le documentaire, Jacques Vergès assure cette année la défense du “numéro 2” des Khmers rouges, il faut s’attendre à quelques révélations bien senties sur des vérités “oubliées” par les médias, au moment des crimes qui seront jugés. A moins, c’est une autre hypothèse, qu’il soit surtout le prétexte à un spectaculaire “coming out” de l’avocat sur ses années de “disparition”... Qui sait ?
P. David
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