Humeurs de presse

Les réflexes conditionnés du service public de la radio et télé

11 mai 2012

Réunion Première va-t-elle rééditer à l’approche des élections législatives le comportement qu’elle a eu durant la période précédant l’élection présidentielle ? La question mérite d’être posée, si l’on se réfère au déroulement des ’Matinales’ cette semaine.

Invité à s’exprimer mercredi pour commenter l’élection présidentielle, le représentant du PCR, Maurice Gironcel, n’a pas pu le faire, car il a été interrogé quasi exclusivement sur des accusations de ses opposants sur sa gestion communale de Sainte-Suzanne, sur le positionnement de Daniel Alamélou et sur le meeting au Bocage de sa concurrente aux législatives Monique Orphé. Manifestement, le journaliste n’a pas voulu que les auditeurs de sa radio soient informés de la position du PCR suite à l’élection présidentielle, et la manière dont il a conduit l’interview montre sa préoccupation : attaquer Maurice Gironcel.
Tout le monde a pu observer hier la différence d’attitude de ce journaliste vis-à-vis de Monique Orphé. Il suffit de comparer les 2 séquences sur le site internet de Réunion Première pour le constater. Tant mieux pour la représentante du PS.

Publicité pour René-Paul Victoria, Huguette Bello et Jean-Marc Gamarus ?

En revanche, le comportement agressif du journaliste vis-à-vis du dirigeant communiste n’est pas innocent. Ce même journaliste s’est même permis de dire à l’antenne que le PCR faisait preuve de « paranoïa » au motif que la déclaration du Parti relevait les manœuvres de ceux qui s’évertuent à sous-estimer et à éluder sa contribution au résultat de François Hollande. Qui se sent morveux se mouche !
Cette prise de position du journaliste s’ajoute à un choix fait par le service public : ne pas rendre compte de la déclaration du PCR suite à la présidentielle, sauf à en extraire une citation et la qualifier de « paranoïa ». Voilà qui révèle un état d’esprit au sein de la rédaction bien loin de la mission de service public, et tout aussi éloigné de la déontologie de la profession. Et d’autres faits interrogent…
Comment faut–il aussi apprécier les commentaires désinvoltes d’un autre journaliste, en charge de la rubrique des législatives, qui a ironisé dans sa chronique jeudi, sur le positionnement du PCR vis-à-vis de François Hollande ? Comment interpréter également le fait que pour lancer mercredi cette rubrique des législatives, la radio a diffusé un jingle avec les voix de René Paul Victoria, Huguette Bello et Jean-Marc Gamarus ? C’est le hasard, bien sûr !
Ce ne sont là que quelques exemples parmi les plus récents qui illustrent les perfidies anti-communistes de Réunion Première.

Le Front national dit merci

La période précédant l’élection présidentielle a d’ailleurs été riche d’enseignements. Sous prétexte du respect des règles officielles de la campagne électorale, Réunion Première a pratiqué durant plusieurs semaines, bien avant l’ouverture de la campagne officielle, un certain ostracisme vis-à-vis du PCR, "coupable" de ne pas être un représentant officiel d’un candidat à l’élection présidentielle.
En revanche, tout le monde aura noté que durant cette même période, les représentants du Front national ont fait l’objet d’une promotion effrénée à tel point que lors d’une des "Matinales", un auditeur sympathisant du mouvement d’extrême droite a cru devoir remercier publiquement Réunion Première de contribuer à la dédiabolisation du Front national : il y a des compliments qui tuent !
La télévision n’a pas été en reste. Tant les journaux télévisés que les "Actu première" ont reproduit mécaniquement la bi polarisation PS-UMP en vigueur en métropole, le PCR ayant disparu des écrans radars et même de l’esprit des commentateurs patentés du service public audiovisuel — le responsable des études politiques d’IPSOS et le rédac chef du “JIR” —, propulsés comme maître à penser du microcosme infantilisé devant les « sachants »… Sur plusieurs séquences de vingt minutes, les mots "PCR" ou "communistes" n’ont jamais été prononcés, une performance incroyable pour une émission sur le thème de la politique à La Réunion en pleine période électorale.

Le retour des vieux démons ?

Il y aurait encore beaucoup à dire tant les « maladresses (mal) intentionnées » du service public sont légions. Dernier exemple lors du JT d’hier soir : Télé Première fait un reportage sur le 10 Mai, date de commémoration de reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, et sur l’absence de mobilisation à La Réunion sur cet événement.
Or, quelle a été la contribution de Réunion Première à la prise de conscience de l’opinion de l’importance de cet événement ? Mais surtout, elle a délibérément boycotté hier la manifestation de commémoration du 10 Mai organisée par la municipalité de Sainte-Suzanne, alors qu’elle y était invitée…
La nouvelle donne politique semble inciter Réunion Première à laisser libre court à ses réflexes conditionnés : l’anti communiste cultivé pendant des années par son ancêtre l’ORTF.
Le combat pour le pluralisme sur les ondes du service public est une exigence légitime qui, malheureusement, revêt encore aujourd’hui une nouvelle actualité. Réunion Première saura-t-elle chasser ses vieux démons ?

A.P.

Ce soir à 18h30

Meeting régional du Parti Communiste Réunionnais

chez M. Hecalé, Quartier Palissade,

près du rond-point

Réunion de quartier au Port

Ce soir chez Mme Layemard Annie-Rose

Cité Maloya

Parti communiste réunionnais PCRLégislatives 2012

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