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À l’affiche...
Un documentaire sur la vie de Jacques Vergès
6 juin 2007
"L’avocat de la terreur", documentaire de Barbet Schroeder retrace le parcours de Jacques Vergès. Un documentaire de plus de deux heures pour tenter d’aller au-delà de ce que la curiosité peut avoir d’historique alors que Monsieur Vergés arrive à l’automne de sa vie. Le documentaire sur la vie de cet homme hors du commun est programmé pour deux semaines au Plaza de Saint Denis et c’est bien la moindre des choses que ce film soit proposé aux compatriotes de cet avocat qui ne craint pas de défendre toutes les causes, dès l’instant où l’homme accusé peut être humilié et voué à la vindicte populaire ! Pour employer un terme juridique qui va parfaitement bien à l’œuvre présentée à la presse ce mardi, on peut dire que le documentaire est à charges et à décharges !
Il y a deux points d’orgues qu’il faut retenir de ce film, tout d’abord c’est la phrase qu’a répété plusieurs fois le journaliste Lionel Duroy : « Jacques Vergés s’est senti comme un colonisé et il l’est resté » ! C’est à la fin de ce documentaire que se trouve le second point d’orgue et c’est l’intéressé lui-même qui le pose : « Il y a une ligne blanche qu’il ne faut jamais franchir ».
"L’avocat de la terreur"
Si "L’avocat de la terreur" comme titre de documentaire sur la vie de Jacques Vergés peut porter à confusion, le film en lui-même est une œuvre nécessaire, une œuvre pour la mémoire, certes, inachevé mais indispensable pour analyser la partie d’un siècle aux rebondissements multiples et riche en histoires et en bouleversements. Avant d’être l’avocat des causes perdues, Jacques Vergés a été son propre avocat, l’avocat de son histoire par clients interposés. Cet homme n’aurait jamais pu exercer un autre métier et déjà, lorsqu’avec son frère Paul, il rejoint le général De Gaulle, il se fait l’avocat de la France, d’une certaine idée de la France serait plus juste !
En effet avant de rejoindre les forces françaises libres, c’est avant tout un condamné à mort par contumace (Le général De Gaulle avait été condamné à mort par le régime de Vichy) qu’il va rejoindre. Ce n’est pas non plus pour la France, force colonialiste, qu’il aspire à se battre mais pour la France de Montaigne dit-il avec un sourire gourmand. À aucun moment dans ses propos, il n’y a de haine vis-à-vis de cette France qu’il aime, mais il ne peut nier ceux des Français qui torturent. L’ambiguïté n’est pas démasquée tout au long de ce documentaire, mais le faudrait-il ? à quoi bon savoir ? Qu’est ce qui est le plus important, les actes ou les faits avérés, l’histoire ou la légende ? Le monde s’est bâti sur des légendes, des hommes et des femmes qui ont construit nos rêves pour que ceux-ci perdurent et nous fassent avancer sans retenue, juste pour courir vers un état d’"Humanitude" ! Qu’importe de savoir si le chevalier d’Eon était une femme ou un homme, ce qu’il a laissé c’est une forme de diplomatie et un art de la négociation, alors seuls les diplomates passés par son lit auraient pu répondre et s’ils ne l’ont pas fait, c’est qu’ils ne jugeaient pas nécessaire de le faire.
La vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je le jure !
La vérité, Jacques Vergés nous la raconte tout au long de ce documentaire et pourtant tous semblent dire qu’il ment, pourquoi ? Parce qu’il nous la délivre de manière codée et que c’est sa vérité, celle qu’il n’est nul besoin de savoir pour comprendre l’homme. Sa vérité, on la voit dans ses yeux humides lorsque qu’il retourne dans le quartier des condamnés à mort d’Alger. Dans ses yeux étroits et malins, on y voit, certes, de l’amertume, mais aussi tout l’amour qu’il a voué à l’amour, oui l’amour, justement l’amour, parlons en de l’amour !
Il a tutoyé la passion et on ne peut pas dire de mal d’un homme qui a érigé l’acte d’aimer en philosophie du sacrifice. Ce qu’il faudra avant tout retenir et bien plus que les années où il a disparu, c’est cette grande histoire d’amour qu’il a vécu avec celle qui était d’abord sa cliente et qui devint l’objet de tous ses sacrifices, la pasionaria de la résistance algérienne Djamilah Bouhired. Il faut dire que sa beauté n’avait d’égal que la passion de son soupirant et il ira jusqu’à se convertir à l’Islam pour elle. Elle était la fiancée de l’Algérie libre, il en a fait son épouse !
« Djamilah Bouhired est couturière lorsqu’elle est recrutée par Yacef Saadi pour l’assister. Dans les attentats de “La Bataille d’Alger”, elle est celle qui pose la bombe au “Milk Bar”, le dimanche 30 septembre 1956. Onze morts et cent cinq blessés en sont les victimes.
Lors d’une embuscade, Saadi ouvre le feu et la blesse par erreur. Djamila est arrêtée, puis torturée pendant dix-sept jours. Inculpée pour terrorisme et condamnée à mort, son avocat, Jacques Vergès, empêche son exécution grâce à un combat acharné. La campagne médiatique qu’il orchestre en fait la figure emblématique de la résistance anticolonialiste à travers le monde, et la sauve.
À sa libération, elle épouse Vergès. Ils ont deux enfants. En accord avec ses principes, ceux qui ont guidé sa lutte pendant la guerre d’Indépendance, elle décide de se retirer de la vie politique après la guerre et de ne jouer aucun rôle dans la construction de l’Algérie indépendante, sa morale l’ayant menée à l’abnégation ».
Lorsque l’on pose la question à Jacques Vergés "S’ils exécutent Djamilah", que faites vous ? il répond « Je prend une arme et je tue quelqu’un d’important ». C’est l’amour poussé à son paroxysme et il sera tout aussi passionné bien plus tard pour une autre de ses clientes, la terroriste Magdalena Kopp, compagne de Carlos un autre de ses clients.
À Charge et à Décharge...
Puisqu’il faut en parler, il faut bien en arriver à la qualité de ce documentaire, d’autant plus que Monsieur Vergés n’a pas été véritablement heureux de voir la fin de l’œuvre de Barbet Schroeder. Il est vrai que certaines images, à la fin laissent une impression de malaise tentant à rejeter sur l’Avocat, tous les crimes terroristes du monde, ce qui n’est pas du tout le cas lorsque l’on veut regarder en face sans complaisance mais avec objectivité et honnêteté le parcours de cet homme qui ne souhaite qu’une chose, c’est que chaque peuple puisse décider de son avenir sans aucune interférence de qui que ce soit, fusse il humaniste ! C’est le combat de l’anti-ingérence.
Maintenant si "L’avocat de la terreur" n’a pas dévoilé ce que de nombreux voyeurs attendaient avec délectation comme des hyènes assoiffées de sensationnel, comme des obsédés qui aimeraient savoir ce que peut bien faire un homme nu dans sa salle de bain, le film de Schroeder a ouvert pour la première fois sans aucune équivoque le douloureux drame de la guerre d’Algérie, mais aussi le problème palestinien. On se dit qu’à voir ce film, que l’on ne pouvait aborder toutes ces injustices qu’en relatant la vie de cet homme d’exception, ce romantique révolutionnaire.
En conclusion et comme on ne peut différencier deux mains gauches, il est sans aucun doute indispensable de réaliser le même documentaire sur la vie de Paul Vergés, ensuite il restera à l’histoire le soin de juger ces deux figures emblématiques de la résistance au colonialisme. Je dis ceci avec d’autant plus de force que je l’écris dans le journal du père de ces deux grands personnages. Raymond Vergés a fondé sans aucun doute une dynastie de révoltés, parce qu’il a su leur inculquer des valeurs qui n’existent que chez les grands initiés ! Si Jacques Vergés avait vécu sous la Révolution française, il aurait certainement été l’Avocat de Louis XVI et de Robespierre par conviction, l’avocat de Danton et de Camille Desmoulins par devoir, il se serait peut-être appelé Antoine de Saint Juste ! Alors il serait un héros bolivarien, il a le panache d’un Bolivar et la ruse d’un Cambacérès, mais voilà il s’appelle Vergés et il a vécu et vit du XXème au XXIème siècle.
Philippe Tesseron
http://pht974.blog-reunion.com/
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