“Témoignages” a besoin de vous

Notre responsabilité de militant : « préserver le pluralisme et la démocratie à La Réunion »

Paul Dennemont, Saint-André

2 avril 2013

Paul Dennemont, militant de Saint-André, explique pourquoi il lutte pour ’Témoignages’.

Paul Dennemont revient sur le rôle essentiel de "Témoignages" dans la bataille de Saint-André notamment. Le combat pour sauver le journal, c’est un moyen de préserver le pluralisme à La Réunion et aussi l’occasion de rendre son contenu plus accessible.

Que représente "Témoignages" pour vous ?

— J’avais une douzaine d’années quand j’ai commencé à lire "Témoignages", qu’un de mes frères ramenait à la maison occasionnellement et discrètement, avant qu’il décide de s’abonner. Au village de Salazie où j’habitais, recevoir "Témoignages" chez soi était perçu comme un "crime", surtout par les autorités locales : gendarmerie, curé et le maire. "Témoignages" des années 60 était bien différent du format actuel. N’empêche, j’ai beaucoup appris à travers lui et pu suivre tous les évènements qui ont marqué cette époque, comme celui concernant la clandestinité de Paul Vergès.

A ce propos, c’est à l’occasion de son retour à La Réunion en décembre 1966 largement évoqué dans "Témoignages", et pour avoir exprimé d’une certaine façon ma satisfaction, que j’ai été poursuivi pour je ne sais quel délit. J’étais collégien ! Mais ça, c’est une autre histoire. Ceci pour dire que "Témoignages" et moi, c’est une affaire de très longue date.

Quel est pour vous l’apport de "Témoignages" à La Réunion ?

— J’ai débuté dans la vie professionnelle en 1969 à Saint-André, à une époque où sévissaient la fraude électorale, la corruption, les violences policières et les nervis, etc., une année marquée par l’élection municipale partielle opposant Paul Vergès à Edelbert Nativel soutenu par les usiniers et Michel Debré. Ce scrutin survenant après l’élection mémorable de décembre 1967, où Savigny était assassiné et où s’affrontaient le fraudeur Sully Dubard et Paul Vergès.

Dans un tel contexte politique, "Témoignages" était pour moi indispensable, et sa lecture essentielle. Lui seul informait les Réunionnais sur ce qui se passait à Saint-André, et sur un plan plus général, relatait les luttes, les revendications et la situation politique, sociale dans le pays. Des années 60 à nos jours, que de combats menés, que de victoires arrachées par les Réunionnais grâce à l’implication active de "Témoignages" ! 68 ans d’existence au service des plus démunis et des causes réunionnaises, ce n’est pas rien. Incontestablement, "Témoignages" a contribué à l’Histoire de La Réunion.

Comment réagissez-vous face aux difficultés de "Témoignages" et que pensez-vous ?

— Les raisons expliquant les difficultés de "Témoignages" sont multiples et elles ont été suffisamment évoquées. Ceci étant, j’ai du mal à imaginer notre pays demain sans "Témoignages" alors que son rôle devra, plus que jamais, être essentiel. Il est donc de notre responsabilité, d’abord de militant, et de citoyen réunionnais ensuite, d’agir pour sauver le journal, et préserver le pluralisme et la démocratie à La Réunion.

Il n’y a pas de meilleure façon aussi de réagir face à ceux qui rêvent de voir disparaitre "Témoignages". Enfin, au moment où le journal appelle à la solidarité des Réunionnais et sollicite de nouveaux abonnés, il est indispensable de se pencher sur son contenu qui se doit d’être plus attractif et accessible à tous.

"Témoignages" a besoin de vous

Voici comment vous pouvez agir

- en vous abonnant (voir notre bulletin en page 13)

- en nous adressant un chèque à l’ordre de "Témoignages"

Notre adresse : 6 rue du général Emile Rolland - BP 1016 - 97828 Le Port Cedex

- pour tout renseignement sur une autre forme d’action : 0262-55-21-21
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