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Une technologie qui pourrait changer notre rapport à la télévision
31 août 2005
La télévision mobile est déjà une réalité aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. Au Canada, des dizaines de chaînes sont accessibles depuis un téléphone mobile pour 15 dollars par mois. Cette nouvelle technologie de la communication qui pourrait révolutionner notre rapport à la télévision serait lancée dès l’année prochaine en France. Mais comme le haut débit à bas prix ou la télévision numérique terrestre, on peut se demander si une fois de plus les Réunionnais ne seront pas exclus, ou alors devront payer beaucoup plus cher pour ce service.
Alors qu’en France un rapport (1) de Daniel Boudet de Montplaisir vient d’être remis au Premier ministre au sujet de la télévision mobile, cette technologie fait déjà partie de la vie quotidienne de beaucoup de Nord-Américains. Depuis quelques jours, 3 opérateurs canadiens permettent aux abonnés de ce pays d’accéder à des dizaines de chaînes de télévision depuis n’importe où, n’importe quand.
Lancement commercial fin 2006
En effet, ce nouveau support d’information vise à permettre de regarder ce média sur l’écran d’un téléphone mobile, via le haut débit sans fil. "L’apparition de la mobilité pour la télévision pourrait bouleverser les habitudes de consommation tout comme l’introduction de la mobilité a révolutionné l’usage du téléphone", écrit Daniel Boudet de Montplaisir.
Le rapport préconise de "lancer sans tarder des expérimentations" afin de mieux cerner les attentes du public et de "mettre en place parallèlement plusieurs groupes de travail sur les technologies et les fréquences", qui pourraient remettre leurs conclusions l’année prochaine.
"Les années 2005 et 2006 devraient être mises à profit par les différents acteurs pour mener des expérimentations permettant de préciser le ou les modèles économiques efficaces, les services attendus, la technique de diffusion ainsi que l’ergonomie et les caractéristiques des terminaux", affirme le rapport.
Le texte remis au Premier ministre précise que "sous réserve de la disponibilité des fréquences et de l’adaptation du cadre juridique à ces nouveaux services, le lancement commercial pourrait être envisagé entre la fin 2006 et l’année 2008, vraisemblablement de manière progressive, et limitée au démarrage aux plus grandes agglomérations".
Les précédents de l’ADSL et de la TNT
Ce paragraphe est là pour appeler les Ultramarins en général et les Réunionnais en particulier à la vigilance. Instruits par les précédents de l’ADSL-Internet à haut débit et de la télévision numérique terrestre, chacun a en tête les données de l’inégalité que connaissent actuellement les Réunionnais. Pour l’Internet à haut débit, bien qu’il soit considéré comme un enjeu stratégique de développement pour les entreprises et comme une ouverture sur le monde sans précédent pour les particuliers, il est toujours proposé à des tarifs prohibitifs aux Réunionnais. Dans notre île, il n’est toujours pas possible de s’instruire sans compter, de téléphoner sans limite à l’autre bout du monde ou d’avoir accès à des chaînes de télévision pour un forfait global de 30 euros par mois. Une inégalité d’autant plus injustifiée que La Réunion est aux yeux de l’Union européenne une Région ultrapériphérique, ce qui veut dire qu’elle se définit par des handicaps permanents comme l’éloignement. Or, le haut débit est un des moyens de compenser cet éloignement.
Quant à la TNT, les données sont encore plus simples : elle n’est pas disponible sur tout le territoire métropolitain, elle est invisible pour les habitants de l’Outre-mer.
Ceci explique pourquoi on peut craindre qu’avec l’arrivée de ce nouveau support d’information, l’écart se creuse davantage entre les “inforiches” des grandes agglomérations françaises et les “infopauvres” de l’Outre-mer.
Manuel Marchal
(1) Le rapport intitulé “Télévision numérique et mobilité” est disponible sur le site de la Direction du développement des médias à l’adresse suivante : http://www.ddm.gouv.fr/
Ce que peut être la télévision mobile
Au Canada : 35 chaînes pour 15 dollars
Radio Canada, service public audiovisuel, annonce sur son site le lancement commercial de la télévision mobile. Voici ce qu’il en dit.
Depuis quelques jours, les Rogers, Bell et Telus offrent le service de télévision par téléphone cellulaire de MobiTV.
Pour le moment, les 3 fournisseurs offrent essentiellement le même contenu soit le Réseau de l’information (RDI), MétéoMédia, CBC Newsworld, Fox News, G4 Tech TV, The Shopping Channel et The Weather Network. De son côté, Rogers ajoute la télé des Blue Jays de Toronto et Bell ajoute une chaîne qui présente les faits saillants de la Ligue Majeure de Baseball. C’est donc 7 ou 8 chaînes selon le fournisseur.
À titre de comparaison, aux États-Unis, MobiTV rend disponible plus de 35 chaînes dont CNN, MSNBC, ITN, Discovery, NBC Mobile, ESPN, ToonWorld et même la chaîne Shorts TV qui se spécialise dans la diffusion de courts-métrages.
Malheureusement, tous les appareils ne sont pas compatibles avec ce nouveau service. Chez Bell, seuls les modèles Nokia PM-6225, Nokia 6585 et Sanyo 8100 peuvent accéder au service MobiTV. Chez Rogers, les appareils Nokia 6620, Motorola V180 et Motorola V220 fonctionnent avec le service. Chez Telus, seul le téléphone cellulaire Motorola V710 est compatible avec le service de MobiTV.
Il en coûte 15 dollars par mois chez Bell et Telus pour utiliser le service de MobiTV. Chez Rogers, le plus cher des 3, il faut débourser 25 dollars pour avoir le même accès.
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