Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Médias

Ukraine : Twitter, Facebook et Instagram entrent en guerre

Messages de haine visant les soldats russes autorisés sur Facebook et Instagram, fichage d’anciens et actuels journalistes de RT France qualifiés de « Media affilié à un État, Russie » par Twitter

samedi 12 mars 2022, par Manuel Marchal


Twitter a décidé d’attribuer l’étiquette « Media affilié à un État, Russie » aux comptes personnels de journalistes actuels et anciens de RT France. Meta qui a pour filiale Facebook et Instagram a décidé de changer les règles qui interdisent les discours de haine sur ces réseaux « sociaux » dans plusieurs pays dont 7 États de l’Union européenne : tous les messages haineux visant les militaires russes sont désormais autorisés, ainsi que les appels au meurtre des dirigeants de la Russie et de la Bielorussie. Rappelons que Twitter et Meta sont basés aux États-Unis qui dirige l’OTAN. Ces deux géants de l’Internet sont d’abord des instruments au service d’un pouvoir qui leur donne les moyens de prospérer. Pour qui en doutait encore, les masques sont tombés.


L’Union européenne a décidé d’interdire la diffusion de RT France et de Sputnik le 2 mars, accusant ces médias de « diffuser des mensonges toxiques ». Cette décision a privé les téléspectateurs francophones de la seule chaîne d’information en français qui organisait sur son plateau des débats contradictoires pour commenter la guerre en Ukraine. Des parlementaires français et d’autres pays ainsi que d’anciens militaires et des experts qui étaient loin de partager la position du gouvernement russe pouvaient en effet s’y exprimer librement dans le cadre du respect de la loi.

Disparition du pluralisme de l’information en français sur la guerre en Ukraine

L’interdiction de la diffusion de ces deux médias a été appliquée sur Internet par les entreprises américaines propriétaires de Youtube, Facebook et Twitter ainsi que par les autres diffuseurs.
L’annonce de l’interdiction de RT France a suscité les protestations de plusieurs syndicats de journalistes attachés au respect de la liberté de la presse dont le SNJ et le SNJ-CGT. Le SNJ-CGT rappelant d’ailleurs que fermer un média, sans qu’une enquête contradictoire soit dilligentée au préalable, ne pouvait se justifier que part une menace des intérêts vitaux de la République, ce qui n’était pas le cas.
Depuis, les téléspectateurs qui, à part le créole, ne connaissent que le français comme autre langue n’ont plus le choix : s’ils veulent s’informer sur la guerre en Ukraine, les images, notamment des chaînes d’information de l’État français, donnent une information à sens unique, diffusant les éléments de langage d’un gouvernement d’un pays membre de l’OTAN. Les civils touchés par les bombardements ne peuvent être que ceux du côté contrôlé par l’armée ukrainienne alors que les morts causées par les bombes ukrainiennes dans le Donbass sont passées sous silence, tout comme les actes racistes subis par les réfugiés africains à la frontière de l’Ukraine quand ils tentent de fuir les combats. Les migrants ne peuvent que se diriger vers l’Ouest alors que de nombreux Ukrainiens ont pu quitter les zones de combat grâce à des corridors humanitaires allant vers la Russie, malgré les bombardements ukrainiens.

Des journalistes livrés à la vindicte populaire sur Twitter

Twitter et Facebook sont allés plus loin. Twitter a en effet décidé d’affubler d’une étiquette « Media affilié à un État, Russie », tous les commentaires postés sur ce média par d’anciens et d’actuels journalistes de RT France. Un communiqué commun à trois syndicats de journalistes, SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes souligne qu’ « alors que les journalistes de RT France sont déjà la cible de menaces de mort et d’insultes, cette étiquette collée d’autorité par Twitter les désigne encore plus distinctement et les met davantage en danger. Si les auteurs des menaces passent à l’acte, la responsabilité de Twitter sera engagée » et constate que « Si cette politique se poursuit, tout à chacun pourrait se retrouver affilié, sur son compte personnel et contre son gré, à un commentaire en rapport avec le média pour lequel il travaille, les sujets qu’il a pu traiter, les idées qu’il a pu y défendre… ».

Les trois syndicats interpellent le secrétaire d’Etat en charge de la transition numérique, Cédric O : « il devrait a minima se poser la question de la liberté des utilisateurs de Twitter de ne pas être désignés à la vindicte populaire ». Condamnés au chômage, les journalistes de RT France subissent une double peine avec la complicité du gouvernement de la « Patrie des droits de l’Homme ».

Messages de haine contre les soldats russes autorisés sur Facebook et Instagram dans 7 États de l’Union européenne

Autre acteur important des réseaux dits « sociaux », Meta, a changé les règles d’utilisation sur Facebook et Instagram hier. Alors que tout message violent ou haineux était jusqu’à présent proscrit, cette interdiction souffre désormais d’exception : les messages de haine visant les soldats russes, ou les appels au meurtre dirigeants de la Russie et de la Bielorussie sont désormais autorisés. De soldat russe à Russe, le pas est vite franchi et l’on peut douter de la motivation des censeurs de Facebook et Instagram à filtrer ce type de discours de haine.

Ce changement des règles concerne plusieurs pays dont des Etats membres de l’Union européenne, selon un e-mail que s’est procuré l’agence Reuters : Armenie, Azerbaidjan, Estonie, Georgie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Russie, Slovaquie, et Ukraine.
Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie font partie de l’UE.

Les masques tombent

Rappelons que Facebook appartient à Meta. Meta est une société détenue par des intérêts étrangers à l’Union européenne, basée aux États-Unis, dirigeant de l’OTAN.
L’Union européenne va-t-elle mettre en demeure Meta de revenir sur sa décision sous peine d’interdire Facebook et Instagram dans les 27 États de l’UE et de sanctions économiques ?

Twitter, Facebook et Instagram ont décidé d’entrer en guerre et de se mettre au service de l’idéologie belliqueuse de Washington alors que la négociation est la seule issue à la guerre en Ukraine. Ceci va à l’encontre du principe même d’Internet et rappelle qu’au fond, ces géants de l’Internet sont d’abord des instruments au service d’un pouvoir qui leur donne les moyens de prospérer.

M.M.


Un message, un commentaire ?

signaler contenu

Messages


Facebook Twitter Linkedin Google plus