Décembre 2017 :

« 3.500 véhicules de plus d’ici fin décembre ! » à La Réunion

21 octobre 2017, par Jean

Un enfer quotidien accru nous est promis.

Le 26 septembre au matin, allant de St-Louis vers Le Port et tandis que nous étions coincés dans le gigantesque embouteillage formé avant même la sortie de la route des Tamarins vers Le Guillaume, nous écoutions la tranche horaire 6-7 de Réunion 1ère (radio). La parole fut donnée à un représentant des concessions automobiles (de La Réunion) avec une annonce du style : Marché auto, enfin la reprise ! Ce représentant a exprimé sa satisfaction de constater une réelle reprise dans ce secteur « les ventes de véhicules neufs devraient atteindre, nous avons des raisons de l’espérer, les 3.500 véhicules d’ici la fin décembre 2017 ». TROIS MILLE CINQ-CENTS VÉHICULES DE PLUS D’ICI FIN DÉCEMBRE ! Coincés avec des centaines d’autres dans un embouteillage, la nouvelle n’avait vraiment rien de réjouissant.

En 1989-90, « La Lettre de Témoignages » titrait : « La route a perdu la course ». Soulignant une évidence, cette édition démontrait que l’évolution démographique — un million d’habitants vers 2025-2030 — une île non extensible, un réseau routier [1] saturé sitôt que modernisé, des entrées de ville-goulots d’étranglement puisque impossibles à élargir, il était plus que temps de s’orienter vers d’autres modes de déplacement concluait ’La Lettre de Témoignages ».

De 1990 à 2010, en dépit de publicités insensées en faveur du tout automobile, patiemment, Paul Vergès s’est attaché à convaincre l’opinion de la nécessité vitale d’un mode de transport en commun alternatif en réseau. De 2004 à 2010, avec la collaboration active d’une majorité élargie, la concrétisation de cette nécessité vitale pour La Réunion, a connu une avancée spectaculaire. La signature, le 19 janvier 2007, du protocole de Matignon entre l’État et la Région a permis qu’avec la garantie de l’État et donc de l’UE, les appels d’offres soient lancés, les entreprises retenues, les gares et les aménagements annexes permettant l’acheminement des passagers vers les quartiers et les écarts en transports en commun légers, soient lancés avec l’assurance d’un financement découlant de ce protocole.

Mais, en mars 2010, lors du 2e tour des Régionales, quelques dirigeants du PS refusèrent la proposition de fusion et maintinrent leur liste [2] ce qui a permis d’élire l’actuel président (UMP-LR) et défaire Paul Vergès. Le 1er juin 2010, en concertation avec le Premier ministre (le célèbre François Fillon), Didier Robert rendait publique leur “astuce” permettant de priver La Réunion du Tram-Train : sur un chantier déjà en cours de lancement et sur lequel l’État s’était engagé pour 435 millions d’euros, on nous apprenait que la dotation de 80 millions pour le réseau ferré et son entretien ne serait pas versée. Un train sans rail, ça ne peut pas fonctionner. Et voilà comment le duo Robert-Fillon, nos grands astucieux, ont, d’un coup d’un seul, décidé que tous les habitants de La Réunion devraient s’habituer aux gigantesques embouteillages qui, chaque matin et chaque soir les condamnent à perdre du temps de leur vie, leur énergie, leur force de travail, dans des heures de sur-place polluant.

C’est tout cela qui m’est revenu en mémoire tandis que, prisonnier dans ma voiture, j’écoutais le représentant des concessionnaires nous dire sa bonne nouvelle pour lui mais qui, pour tous les usagers se rendant au travail, était une très mauvaise nouvelle puisqu’annonçant un renforcement des embouteillages.

Bientôt 8 ans que le Tram-train a été enterré par des irresponsables et que La Réunion en paie le prix fort.

Le 21 mars 2010, au soir du 2e tour des Régionales, à la question d’un journaliste radio : « en maintenant votre liste vous avez fait perdre la liste de l’Alliance, mais vous vous êtes affaibli vous-mêmes », Gilbert Annette répondit : « il faut savoir perdre une bataille pour gagner la guerre ».

Et aujourd’hui, quelle est la ville qui — au moindre incident — est la plus embouteillée de La Réunion ? Saint-Denis dont le maire n’est autre que Gilbert Annette.

Jean

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  • la longueur totale de l’ensemble du réseau routier de la Réunion est d’environ 3000Km.Et quand on sait qu’il y a environ 400000 véhicules motorisés roulants immatriculés dans l’île et que la longueur moyenne de chaque véhicule y compris les bus et les camions est de l’ordre de 4,5m , on se rend compte plus facilement de la gravité de la situation et de l’impact sur la circulation de l’arrivée de 3500 véhicule d’ici la fin de l’année .

    En effet ,si tous les véhicules roulants étaient sur les routes en file indienne en même temps ils occuperaient plus de la moitié du réseau routier , et comme la longueur du réseau routier croit beaucoup moins vite que le nombre de véhicules du parc automobile , chaque arrivée de véhicules supplémentaires aggrave un peu plus la situation déjà extrêmement difficile dans laquelle se trouve les automobilistes réunionnais , qui verront au fil des années le temps qu’ils passent dans les embouteillages augmenter à vitesse exponentielle .

    Actuellement le moindre accident crée des kilomètres de bouchon, et quand la circulation est basculée sur deux voies sur la route du littoral il faut près de deux heures pour Passer de Saint Paul à Saint Denis et vice versa et bien entendu les grands axes de circulation de la capitale sont bloqués et paralysent de nombreux Dionysiens qui qui n’arrivent à rentrer chez eux .

    Comme vous le dites ,c’est un vrai cauchemar pour les automobilistes concernés , un véritable enfer quotidien qui touche également les usagers des transports en communs , notamment ceux qui ne circulent pas en site propre , mais qui empêchent également les réunionnais de sortir le dimanche car ils perdraient la moitié de leur temps dans les embouteillages et ne pourraient pas profiter de leur temps de loisir sur les plages ou les lieux de promenades situées dans les hauts .

    Je vais pas dire qu’il faut interdire l’achat de nouveaux véhicules à la Réunion . Les réunionnais sont des français comme les autres et leur liberté d’acheter ou non une voiture doit être respectée .Mais peut être qu’il faudrait mettre en place une fiscalité spéciale pour les automobiles de la Réunion , mais surtout que les responsables politiques et administratifs comprennent enfin qu’il faut réagir très vite face à cette situation en programmant une augmentation de la longueur du réseau routier, surtout des routes qui permettent une liaison à mi hauteur entre les divers quartiers des haut de l’île de manière à désengorger le réseau qui se trouve sur le littoral , mais surtout qu’il faut mettre en place le plus rapidement possible des moyens de transports en communs en site propre .

    L’idée de réaliser des téléphériques pour desservir les quartiers qui se trouvent dans les hauts est excellente et facile à réaliser , mais il faut sans tarder remettre sur l’ouvrage le projet de tram train ou de train à grande vitesse qui relierait les principales villes de la Réunion depuis Saint Rose jusqu’à saint joseph . Il y a aussi la solution qui consiste a créer des points d’embarquement sur le littoral au niveau des grandes villes depuis Sainte Rose jusqu’à Saint Joseph et de permettre le transport des gens par voie maritime . Il existe maintenant des ferrys sur coussin d’air qui peuvent naviguer à plus de 100km/ h et on pourrait envisager au moins deux passages par jour sur les différents points d’embarquement. . Ce qui permettrait à un habitant de Saint Rose de se rendre à Saint louis ou saint Pierre en moins d’une heure trente .alors que ce trajet lui prendra au moins deux heures lorsque la circulation est correcte . Une telle solution contribuerait certainement à réduire les accidents et par conséquent les bouchons sur les principaux axes routiers de l’île . Il y a aussi la solution des ballons dirigeables à grandes vitesse , qui n’auraient pas besoin de grandes infrastructures pour prendre des passagers .......

    On ne peut le nier ,la circulation à la Réunion est devenue très problématique et constitue certainement un des plus gros handicaps au progrès économique et social de l’île , car le nombre d’heures de travail perdues dans les bouchons se chiffre sûrement en centaines de millions d’euros si non en milliards d’euros , mais il y a des solutions aux problèmes , il faudrait seulement que les élus et les personnels administratifs et techniques concernés prennent les problèmes à bras le corps et adoptent les solutions qui nous conviennent le mieux .

  • Je pense que toutes les solutions peuvent être mises en œuvre , si les collectivités concernées mettent en place des moyens financier pour le faire .

    Si la construction de téléphériques ne peut être envisagée que par les grosses communes comme saint Denis et Saint Paul , la réalisation d’un nouveau chemin de ceinture sur les hauteurs du Nord ouest allant de Saint André à la Grande Chaloupe en passant par Saint Bernard et en redescendant vers la mer par l’ancien chemin des anglais devrait être possible dans les prochaines année .

    Concernant les points d’embarquement pour des ferrys ou bateaux sur coussin d’air à grande vitesse , c’est peut être un peu plus compliqué car il faut créer des infrastructures couteuses et disposer de navire eux aussi relativement coûteux , mais cela n’est pas impossible .

    Enfin l’utilisation de petits dirigeables pourrait être une solution qui peut être mise en œuvre rapidement si l’un des nombreux industriels qui travaillent sur la relance de ce moyen de transport utilisé au début du 20eme siècle acceptait d’utiliser l’île de la Réunion comme terrain d’expérimentation et bien entendu si les réunionnais se montraient suffisamment intéressés

    Il ya plusieurs sociétés qui travaillent sur ce secteur ,mais Il faut savoir que la société VOLIRIS a déjà mis aux point un petit dirigeable qui peut transporter des conteneurs de plus de 30 tonnes qu’elle a nommé le NATAC et qui est capable de voler à entre 200 et 500 km heure . Le transport de 30 tonnes de fret correspond à environ 200 passagers ; ce qui est largement suffisant pour envisager plusieurs rotations par jour entre les grandes villes de la Réunion . Mais s’il fallait libérer les routes des gros camions qui transportent les cannes vers les usines , on pourrait également les utiliser pour les transports de cannes que ce soit vers les usines réunionnaises ou vers des usines mauriciennes pour des usinages qui ne sont pas encore possibles à la Réunion mais déjà en fonctionnement à Maurice, comme la production d’étahnol , ce carburant végétal qui est déjà très largement utilisé au brésil aux USA et en Europe et qui pourrait être utilisé également par les 400000 engins motorisés circulant à la réunion .

    Peut être que si on avait examiné le problème des transports à la Réunion sous cet angle on n’’aurait pas pris la décision d’engloutir environ 3milliards d’euros (en fin de course ) dans une route sur la mer, maison aurait préféré répartir tout cet argent entre les diverses solutions possibles à court terme . Un passage sous terrain de 1,3 milliard d’euros pour relier saint Denis et la possession permettant de passer une 4 voie et deux voies de chemin de fer aurait été suffisant et aurait permis non seulement de conserver à la circulation les deux voies côté mer de la route actuelle et de commencer la route secondaire à mi hauteur entre Saint André et la grande chaloupe .

    Le projet de dirigeables quant à lui pourrait être financé par des entreprises privées que ce soit les entreprises de transport de voyageurs ou les usiniers et les agriculteurs en bénéficiant d’une certaine garantie des collectivités publiques , collectivités locales et Etat .

  • Il est certain qu’il faut absolument développer les transports en commun, sous toutes les formes possibles( bus, train téléphérique bateaux).Mais le plus compliqué serait que la population prennent ces transports et utilisent moins la voiture.
    Pour cela il faut certaines conditions
    - un prix pas trop élevé, avec abonnement, billets familiaux
    - Des rames fréquentes, rapides et adaptés au public. Exemple entre Saint -Pierre et saint -Denis des expres avec un seul arrêt et d’autres rames qui s’arrêtent partout.
    - Un certain confort
    - des correspondances adaptés Une personne de la Ravine des cabris devraient avoir une correspondance rapidement, depuis saint Pierre..
    Après il faudra vaincre la mentalité de la population attaché à sa voiture. Mais il faut essayer


Témoignages - 80e année


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