Création du Syndicat mixte de Transports de La Réunion par l’ensemble des collectivités réunionnaises

À quand la réalisation d’un réseau ferroviaire pour éviter le coma circulatoire du pays ?

1er octobre 2013

« Moins de 7% des Réunionnais utilisent les transports en commun. Aussi, compte tenu de la congestion et de la saturation du réseau routier, conséquence notamment de la croissance importante du parc de véhicules et de l’insularité de La Réunion, il est essentiel de répondre rapidement aux enjeux des déplacements sur l’ensemble de l’île. La feuille de route doit être établie afin d’offrir aux usagers actuels et futurs une qualité de services optimale.

Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, élue hier présidente du SMTR, avec Maurice Gironcel, président de la CINOR.

D’où la création, hier après-midi à la Villa du Département, rue de Paris à Saint-Denis, du Syndicat mixte de Transports de La Réunion (SMTR) et de l’élection de ses responsables par les 14 délégué(e)s des Autorités Organisatrices de Transports (AOT). « Cette élection est une étape importante, car elle fixera le cadre de la politique des Transports pour une meilleure cohérence ». Voilà comment a été annoncé officiellement cet événement, que plusieurs intervenants ont qualifié d’« historique » et que « Pierre Vergès, vice-président du Conseil général en charge du dossier, a préparé depuis plusieurs années », a souligné Nassimah Dindar, élue à l’unanimité présidente du SMTR.

Des questions se posent à présent : quelle sera la portée réelle de cet événement pour éviter le coma circulatoire qui menace le peuple réunionnais, si l’on continue le tout automobile et seulement des bus ? Le SMTR sera-t-il une institution démocratique, à l’écoute des propositions de l’ensemble des Réunionnaises et Réunionnais, confrontés de plus en plus aux divers problèmes des déplacements (embouteillages, pollutions du tout-pétrole, dangers de circulation, etc.) ? Enfin, le SMTR va-t-il relancer un moyen fondamental pour bâtir un déplacement durable à La Réunion comme dans le monde entier, à savoir : un réseau ferroviaire, comme le tram-train entre Saint-Benoît et Saint-Joseph, qui était prévu dans l’Accord de Matignon entre l’État et la Région présidée par Paul Vergès ?

Dans l’esprit de ce questionnement, nous publions ci-après de larges extraits de l’allocution prononcée par Maurice Gironcel en tant que président de la CINOR, doyen des délégué(e)s des AOT, et donc, en tant que tel, président de séance. Les intertitres sont de "Témoignages".

Depuis bien des années, la population demande une meilleure coordination de la politique des transports qui, nous le savons, passe par la création d’une telle structure, baptisée aujourd’hui Syndicat mixte de Transports de La Réunion et qui commence à être connue sous le nom de SMTR. Le SMTR avait été qualifié de "serpent de mer" par certains et sa création était à chaque fois reportée aux calendes grecques.

Aujourd’hui, grâce à la volonté commune de l’ensemble des acteurs de La Réunion, et au-delà des clivages politiques, La Réunion de manière consensuelle et concertée a accouché de son syndicat mixte pour exercer de manière harmonieuse, concertée et dans une même structure les missions suivantes :

• la coordination des services de transport organisés par l’ensemble des autorités organisatrices ;

• la mise en place un système multimodal d’information à l’intention des usagers ;

• la mise en place d’un système de tarification coordonnée et de titre de transports uniques ou unifiés ;

• les études générales en matière de déplacements et de transports ;

• l’organisation d’événementiels à l’exemple de la Semaine européenne de Mobilité qui a eu lieu cette année du 16 au 22 septembre ;

• la mise en place d’un Observatoire des déplacements ;

• et la mise en place d’une veille juridique et technique en matière de déplacements et transports.

Concertation et partage

Lorsque nous réfléchissons à ces questions, nous avons d’abord une préoccupation : ce que nous déciderons avec nos partenaires pèsera sur la vie économique et sociale pendant plusieurs décennies. Autant nous devons répondre aux besoins immédiats de la population, autant nous devons penser aux générations à venir qui paieront le prix de nos décisions, financièrement et dans leur vie quotidienne.

Cette première réunion du Conseil syndical sera suivie par d’autres séances et cela dès le mois d’octobre pour rendre le SMTR fonctionnel au plus vite. Je souhaite qu’il puisse immédiatement se mettre au travail dans un esprit de concertation et de partage avec l’ensemble de ses membres et ainsi apporter toute sa contribution à l’amélioration des déplacements et au développement des transports en commun adaptés répondant aux attentes et aux besoins de la population.

Les besoins actuels de déplacements sont très importants, pour aller travailler, pour chercher un travail, pour les loisirs, pour satisfaire les divers modes de consommation. Les responsables n’ayant pas anticipé suffisamment les conséquences de cette évolution ont contribué au développement du "tout automobile".

Des choix lourds de conséquences

La question des déplacements se pose en des termes particulièrement cruciaux pour l’aménagement de La Réunion, et illustre les contraintes auxquelles l’île est confrontée. Si rien ne change, La Réunion se dirige tout droit vers le "coma circulatoire" avec un parc automobile qui ne cesse d’augmenter.

Comment le réseau routier réunionnais, qui est déjà saturé aux heures de pointe, va-t-il supporter un parc automobile de 500.000 voitures en 2030 ?

La question des déplacements démontre la nécessité d’anticiper les évolutions et d’opérer dès aujourd’hui des choix qui seront lourds de conséquences pour l’avenir.

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