Rencontre-débat au Salon de l’Auto-Moto

Comment concilier les différents modes de transports ?

6 octobre 2005

Hier matin, les responsables de la CINOR, de la DDE, de la SODIPARC et les représentants du Conseil Régional ont abordé le thème suivant : “La voiture a-t-elle encore sa place dans les transports de demain ?” au Salon Auto-Moto, Saint-Denis.

Actuellement, "300.000 voitures circulent sur les routes réunionnaises et dans une dizaine d’années, ce chiffre doublera", selon des projections sérieuses. L’année dernière, La Réunion comptait "766.000 habitants" et à l’horizon 2030, "elle en comptera 1 million". Gageons, pas autant de voitures ! Aujourd’hui, inciter les usagers à utiliser un autre mode de transport que la voiture est un objectif commun des acteurs du développement durable.

Axes saturés

Le mode de déplacement "dit en chaîne : maison, bureau, commerces, écoles, maison" est adopté par les Réunionnais, explique Olivier de Sorras de la DDE. D’après une enquête, "38% des usagers utilisent leur voiture pour effectuer des loisirs contre 14% pour se rendre au travail", insiste-t-il. "Les axes Saint-Denis/le Port et Saint-Louis/Saint-Pierre se trouvent saturés aux heures de pointe", rappelle-t-il. Selon lui, "le taux de saturation d’un axe routier se situe entre 18.000 et 20.000 voitures par jour".
Il n’y a pas si longtemps, les Réunionnais voyageaient en bus et les personnes aisées circulaient en voiture. De nos jours, l’automobile occupe une place royale au sein des ménages réunionnais. "Modifier le comportement des usagers, ce n’est pas si simple que ça", expose Olivier de Sorras. Aussi, "les voitures stationnées sur le trottoir n’incitent pas à la marche à pied", constate-t-il. Philippe Evrin de la CINOR souligne les efforts effectués par cette collectivité pour rendre les transports collectifs accessibles à tous. "Nous améliorons la qualité de nos services en mettant l’accent sur la sécurité et nous favorisons la mobilité des étudiants et des personnes à mobilité réduite sur l’ensemble du Réseau Citalis", dit-il. L’année dernière, "13.4 millions de dionysiens, 1.1 millions de saintes-mariens et 300.000 saints-suzannois ont emprunté les bus Citalis", montre une enquête de ce réseau. Dans l’immédiat, les responsables de Citalis remédient à la fraude. Les campagnes de sensibilisation se succèdent et elles commencent à porter ses fruits.

L’alternative tram-train

Puis, Philippe Berne et Jules Dieudonné du Conseil Régional ont expliqué les orientations de cette collectivité en matière de transport. Son projet phare, le tram-train. Ce futur mode de transport complète les modes de transports existants. "Une alternative et une démarche qui aurait du être entreprise, il y a 20 ans de cela", signalent-t-ils "pour préserver la qualité de l’environnement et pour que les ménages réunionnais dépensent moins en frais de carburant". Pour pousser les personnes à moins circuler en voiture, la communication jouera un rôle capital. Mais actuellement, une publicité dit : "cet homme ignore que dans une demi heure, il roulera dans sa propre voiture". "Cet homme se trouve dans un bus", déplore Olivier de Sorras qui ajoute "dans 45 minutes il se trouvera dans les embouteillages". Peut-être même surendetté.
La voiture ne disparaîtra pas des routes de La Réunion. Aujourd’hui, Les Réunionnais ont la possibilité de se déplacer à pieds, à vélo, en rollers, en covoiturage et dans un avenir proche en Tram train. Tout est une question de comportement ?

Jean-Fabrice Nativel


69% des visiteurs du Salon Auto Moto pour le tram-train

Avant-hier, les organisateurs du Salon Auto Moto ont effectué une enquête auprès d’un échantillon de 155 personnes venues à cette manifestation située à l’ADPE à Saint-Denis. Les résultats surprennent. À la question : “pour quels types de déplacements seriez-vous prêt à prendre les transports collectifs ?”, 69% (107 personnes) ont répondu pour le travail, 39,4% (61 personnes) les loisirs, les courses 16,8% (26 personnes). “Etes-vous pour ou contre un centre-ville sans voitures ?” : 70,3% (109 personnes) ont répondu oui et 29,7% (46 personnes) non. “Si demain, le tram-train existe, le prendrez-vous ?” 69% (107 personnes) ont répondu oui et 31% (48 personnes) non.


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