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Chemin de fer et route du littoral
19 janvier 2007, par
Huit ans après la suppression du chemin de fer, la route du Littoral était mise en service. Et le 5 juin 1963, “Témoignages” titrait : « 48 heures après son ouverture, la route du Littoral a été fermée pendant 24 heures ». À la veille de la signature par l’État de son engagement financier dans la réalisation de la prochaine route du Littoral et du tram-train, un regard sur l’Histoire explique qu’une question est dans le débat depuis 50 ans à La Réunion : comment garantir une liaison totalement sécurisée entre La Possession et Saint-Denis ?
« Cette route sera construite sur plus de la moitié de son parcours sur de la roche pourrie ; pendant une bonne partie de l’année, cette route sera abîmée par les cataractes du Cap Bernard et il faudra des centaines de millions pour la remettre continuellement en état (...). Pour économiser quelques millions d’un côté, nous allons dépenser bien plus ailleurs. Dès maintenant, tous ici, nous pouvons affirmer que la population de l’île ne marchera pas dans la combine des grosses sociétés capitalistes. La population ne va pas faire les frais pour couvrir la carence de la Direction du chemin de fer ». Tels étaient les propos tenus par Henri Lapierre, Conseiller général communiste, le 2 décembre 1953, lors d’une séance plénière du Conseil général. Ce jour-là, il était question du dossier “Chemin de fer et route en corniche”. La majorité de droite de l’Assemblée départementale œuvrait alors pour la suppression du chemin de fer et la construction d’une route en pied de falaise entre La Possession et Saint-Denis. Elle se faisait l’avocate du projet défendu par le préfet et le directeur des Travaux publics. Le but a été atteint.
Ce que nous payons depuis 50 ans
Le chemin de fer a été supprimé sous la pression notamment des usiniers de l’époque. Ces derniers étaient farouchement opposés à voir le prix du transport du sucre augmenter, de peur de voir entamer leurs formidables bénéfices. Or, cette hausse du prix du transport était nécessaire pour financer l’obligatoire modernisation du chemin de fer. Sans remise à jour des voies et du matériel, c’est la signature de l’arrêt de mort d’un mode de transport, participant décisif au développement de La Réunion pendant près de 70 ans. Foyer des luttes revendicatives, le chemin de fer était aussi combattu pour cette raison par les dominants du milieu du 20ème siècle. De Saint-Pierre à Saint-Benoît en passant par Saint-Denis, le chemin de fer a contribué à structurer le mouvement ouvrier. Aux côtés des dockers et des travailleurs des usines, les cheminots réunionnais fournissaient aux syndicats la majorité des militants, impliqués dans la bataille pour libérer les Réunionnais de l’oppression et de la misère qu’imposait la société coloniale. Détruire le chemin de fer, c’était casser un des moteurs des luttes populaires.
Supprimer le chemin de fer et orienter les déplacements vers le tout-automobile est aussi un choix dont chacun peut constater le résultat aujourd’hui, 53 ans après la décision de la majorité des conseillers généraux de l’époque. Restait alors le “débat” sur le tracé de la nouvelle route entre La Possession et Saint-Denis. Deux possibilités s’offraient alors : par les Hauts et en pied de falaise.
La solution des Hauts avait non seulement le mérite de mettre les usagers à l’abri des chutes de pierre, mais aussi d’être plus qu’une voie de liaison. Autrement dit un axe de développement autour duquel pouvait s’organiser l’extension Saint-Denis. En effet, à l’aube des années 60, la zone urbaine de la capitale s’arrêtait au niveau de la ravine du Butor. Se posait alors la question de la direction vers laquelle logements et zones économiques allaient s’étendre. Vers l’Est et les terres à forte valeur agricole du Chaudron et de Gillot ? Ou vers l’Ouest dans le secteur de La Montagne, sur une zone peu propice à l’agriculture mais urbanisable ?
Le choix du tracé de la route conditionnait celui du développement de Saint-Denis. La décision de construire une route en pied de falaise a alors condamné Saint-Denis à s’étendre en sacrifiant les terres les plus riches pour l’agriculture. Elle a aussi privilégié l’aspect “voie de liaison”. Car, à part relier un point A (La Possession) à un point B (Saint-Denis) en passant par la Grande Chaloupe, la route du Littoral n’a aucune autre fonction.
Garantir la sécurité des usagers
Décision prise, le chantier commence. Il durera 4 ans, prendra la vie de 8 ouvriers. 800 millions sont à la charge du Conseil général. Ce seront les Réunionnais qui paieront pendant 10 ans, par le biais de l’augmentation de la taxe sur l’essence de 4 à 10 francs CFA par litre.
Les travaux aboutissent en 1963 par l’ouverture de la nouvelle route nationale entre Saint-Denis et La Possession. Mais 48 heures après cet événement, elle est aussitôt fermée pendant 24 heures (voir encadré) . La raison : des éboulements provoqués par une nuit de pluie d’hiver. Pour “Témoignages”, cet aléa inaugurait une longue série de coupures et de réouvertures du fait de la dangerosité d’une route construite au pied d’une falaise friable, balayée par les pluies tropicales.
Cette route sera d’ailleurs entièrement détruite pour laisser place à la quatre-voies que 50.000 véhicules empruntent aujourd’hui quotidiennement. Plus éloignée du pied de la falaise, elle est soumise aux influences de la houle et aux chutes de pierres. Elle a montré, le 24 mars dernier, qu’elle est impossible à sécuriser totalement. Ce jour-là, 30.000 tonnes de rochers avaient recouvert toute la chaussée en tuant 2 automobilistes. En effet, les usagers de la route actuelle ne sont pas à l’abri d’effondrements de pan de falaise, que tous les filets possibles ne peuvent pas arrêter. C’est d’ailleurs ce qu’avait reconnu Dominique Perben, ministre des Transports, lors de sa visite en avril dernier : « Le risque zéro de cette route-là, ça n’existe pas, il faut avoir l’honnêteté, la transparence de dire les choses en toute honnêteté ».
Alors, gageons que la signature aujourd’hui d’un accord de financement pour le tram-train Sainte-Marie/Saint-Paul et la nouvelle liaison entre La Possession et Saint-Denis puisse avant tout signifier que tous les usagers de la route du Littoral pourront, dans 10 ans, voyager sans risque, tout en ayant la liberté de choisir leur moyen de locomotion : train ou automobile.
Manuel Marchal
Fermée 24 heures 48 heures après son ouverture
Dans son édition du mercredi 5 juin 1963, “Témoignages” signale que « l’ouverture de la route du Littoral était attendue avec impatience par tout le public. Il suffisait de parcourir cette route le premier jour de son ouverture pour voir la file interminable des véhicules dans les deux sens ».
« Mais, ajoute le journal, il aura suffi de la forte pluie de dimanche soir pour que les chutes de pierres deviennent très dangereuses. Et un communiqué diffusé lundi matin avisait le public que jusqu’à nouvel ordre, la route était fermée à la circulation ! Elle a été ouverte de nouveau hier », c’est-à-dire le mardi 4 juin 1963.
Voici comment notre journal terminait son article du 5 juin 1963 : « Si une seule nuit de pluie en hiver a provoqué une telle perturbation, que penser de ce qui adviendra lors des grosses pluies d’été au moment où le trafic, en raison de la coupe, sera le plus intense ?
Ce que tous les Réunionnais avaient prévu risque donc de devenir un danger permanent, avec tous les risques pour les personnes et les perturbations économiques désastreuses ».
Sans commentaire.
Lu dans “Témoignages” du 22 juin 1963
Une insécurité reconnue 1 mois après l’ouverture de la route du Littoral
Dans l’édition de “Témoignages” du samedi 22 juin 1963, on peut lire un article intitulé : « Conseil général, la "route en corniche" et la suppression du CFR » (Chemin de fer de La Réunion - NDLR).
Dans cet article, il est écrit que « le Conseil général a décidé de déclasser la route de La Montagne et de la classer dans la voirie départementale, désormais que la "route en corniche" a été ouverte au public en tant que Route nationale ».
« Toutefois », relève “Témoignages”, « la Commission des Travaux publics signale que la route de La Montagne “peut encore servir de Route nationale si la route du Littoral est fermée, même provisoirement” ».
Et “Témoignages” d’ajouter ce commentaire : « Ce considérant du rapport de la Commission en dit long sur la confiance des conseillers généraux concernant la sécurité sur la route du Littoral ! Compte tenu de cette éventualité, le Conseil général a voté le classement de la route de La Montagne comme Route départementale en demandant toutefois que l’État prenne en charge tous les frais d’entretien proportionnellement au temps que cette route servira de Route nationale à chaque fois que la route du Littoral sera fermée ».
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