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Comment mieux se déplacer demain ?
20 octobre 2004
Utiliser quotidiennement et massivement le transport en commun, cela ne se décrète pas. Hier, le “rapport d’étape” du débat public était présenté. Trois grands enseignements peuvent en être tirés, notamment la nécessité d’anticiper sur les comportements futurs. Et le financement reste un problème épineux.
C’est un peu un bilan à mi-parcours. Jusqu’au 19 novembre prochain, le débat initié par l’État et la Région et mis en œuvre par la Commission du débat public, se poursuit. Hier, René Robert, président de la Commission, accompagné de Jean Chatel et Jean-Raymond Mondon, présentait ce que l’on pourrait qualifier de “rapport d’étape”, pour faire le point sur le déroulement des ateliers thématiques de la semaine dernière.
L’un de ces ateliers était animé par MM. Pierron et Ries, venus de Strasbourg pour parler de l’expérience de la métropole alsacienne en matière de déplacements publics, avec la mise en place d’un tramway urbain.
Si le projet a mis du temps à prendre corps (l’idée a été lancée en 1973), la mise en place de ce tramway s’est appuyée sur une idée force : permettre un accès intra-muros en réalisant des parkings en périphérie de la ville, avec des tarifs très attractifs, et la mise en place de navettes bus entre les parkings et le centre-ville, là encore à des tarifs attractifs.
Outre l’expérience strasbourgeoise, une autre intervention a permis de mieux intégrer la problématique des déplacements et des transports à l’aménagement du territoire. Suite à ces interventions, les débats ont permis également d’aborder différentes questions qui démontrent que l’idée même du débat est intéressante, car elle permet aux citoyens de s’interroger sur des projets qui, bien que les concernant, leur échappent complètement.
De ces échanges, on peut tirer trois grands enseignements.
D’abord, qu’une politique de transports collectifs en site propre, quel qu’il soit, avec des investissements lourds, doit impérativement s’accompagner d’une “requalification de l’espace” avec en parallèle le développement d’autres modes de transports.
En second lieu, les discussions ont laissé apparaître que les autorités organisatrices de transports doivent elles aussi faire preuve d’imagination, en proposant des alternatives pour cerner au plus près les besoins en déplacement des usagers et y apporter les solutions les plus pertinentes.
Enfin, ces nouveaux modes de déplacement devront être pensés en termes d’évolution dans le temps, mais aussi en prenant en compte le fonctionnement qui en découle.
"Le transport n’est pas qu’une question de choix techniques, mais d’abord une question de sociologie", déclarait le 14 octobre dernier Bernard Cathelat, docteur en psychologie.
Car si chacun appelle de ses vœux l’apparition rapide du tram-train ou d’un réseau ferré dans le paysage réunionnais, la question est la suivante : "Comment inciter le plus grand nombre d’usagers à utiliser le transport en commun ? Cela ne se décrète pas", soulignait Bernard Cathelat, rappelant au passage qu’entre une prise de conscience de la part de la société et le passage à l’acte, il s’écoule une bonne décennie. "Si le transport en commun veut gagner son combat, il devra être reposant, sécurisant (...). Pour s’imposer, il doit présenter une somme d’attraits supérieure à ceux de la voiture..."
Comme les choses ne sont pas aussi simples que certains voudraient le faire croire, les différents ateliers du débat public ont là encore permis d’aborder un aspect qui a tendance à être occulté.
Résumé sous l’appellation générique “contraintes d’aménagement”, ces discussions, qui se sont déroulées au CENTHOR, à Saint-Gilles les Hauts, auront eu le mérite, avec l’intervention du géographe David Lorion et de Marc Cruchet, du Bureau de recherches géologiques et minières, de montrer que quels que soient les aménagements, l’homme croit proposer, mais en fin de compte, la réalité naturelle dispose, voire impose sa réalité. Entre l’eau, sa puissance dévastatrice, un relief capricieux, les vents cycloniques, les contraintes ne manquent pas et le risque zéro n’existe pas non plus...
Autre contrainte, plus en vue : les finances. Rien que sur les deux projets soumis au débat public, à savoir la future route du Littoral et le tram-train, la facture se monte à 2,5 milliards d’euros (plus de 16 milliards de francs), tout en sachant qu’il ne s’agit là que d’estimations.
L’intervention de Mme Bolliet, inspectrice des Finances, aura au moins eu le mérite d’être sans ambiguïté : "Compte tenu de la situation actuelle de la France et des perspectives en matière de Contrats de Plan, avec également la fin des financements des TCSP..." On l’aura compris : aide-toi, le ciel t’aidera.
Et Mme Bolliet d’expliciter son propos : entre les financements indirects à partir de la TVA non perçue mais remboursable, l’octroi de mer et le Fonds d’investissements pour les routes et les transports (FIRT), il faudra tenter de dégager des marges de manœuvres à partir de nos propres leviers de commandes.
Mais sachant que le taux d’octroi de mer et du FIRT sont votés par la Région, sachant également que la moindre augmentation de ces taux se répercutera sur les prix à la vente des marchandises et par une augmentation des carburants, la marge de manœuvre est étroite...
Reste l’Europe. Aujourd’hui, du fait de son statut de Région ultra-périphérique reconnu par l’Union européenne, La Réunion bénéficie, dans le cadre du Document unique de programmation (DOCUP) d’une enveloppe de 1,5 milliard d’euros, déjà affectée. Si pour l’heure, La Réunion figure toujours parmi les régions classées en priorité 1, l’avenir, même si l’on s’en tient aux récentes déclarations de la Commission européenne, ne lasse pas d’inquiéter quant au maintien de notre île en priorité 1, surtout en intégrant l’élargissement de l’Union européenne à 25...
Alors, quelles solutions ? "Il existe une voie nouvelle : celle du partenariat public-privé". Il s’agit là d’une disposition récente, dont il faudra attendre les textes d’application. En l’état actuel des choses, cette voie semble obscure. D’autant, précisait Mme Bolliet, "que pour avoir recours à ce type de partenariat, les projets doivent être reconnus nécessaires et utiles pour la société."
Autre piste pour laquelle il existe un précédent récent : le recours à l’emprunt auprès d’organismes tels que la Banque européenne d’investissement (BEI) , la Caisse des dépôts ou les fonds d’épargne. Des prêts, précisait M. Vandevoorde qui se font sur du très long terme et nécessitent d’avoir une vision dans l’aménagement de son territoire à 30, 40, voire 50 ans. Ce qui, sans être mauvaise langue, manque encore à La Réunion.
Rappelons que pour la réalisation de la route des Tamarins, la Région avait eu recours à un emprunt auprès de la BEI. Mais là encore, il ne faut pas rêver : selon l’adage "on ne prête qu’aux riches", ces établissements financiers passent au crible les comptes et la gestion des collectivités qui les sollicitent, ce qui risque de restreindre rapidement le nombre de candidats à l’emprunt.
De plus, on ne saurait avoir indéfiniment recours à l’emprunt sans mettre en danger les finances publiques et laisser ceux qui auront en charge demain et après-demain les affaires de la collectivité, solder les ardoises d’aujourd’hui...
S. D.
Les prochains rendez-vous
o Les auditions en séance publique
Les auditions en séance publique ont pour but d’aller à la rencontre des institutionnels et des professionnels, afin de mener avec eux une réflexion sur l’aménagement du territoire et de recueillir leur avis sur les projets présentés.
- Audition CIREST : Jeudi 21 octobre à 16 h 30 - Salle des fêtes de la commune de Saint-André
- Audition TCO : Mercredi 27 octobre à 17 heures - Salle TCO - le Port
- Audition CCEE : Mercredi 3 novembre à 14 heures - Saint-Denis - IUT de Saint-Pierre
- Audition Réunion Économie : Jeudi 4 novembre à 17 heures - Siège du Crédit agricole - Saint-Denis
- Audition CESR : Mercredi 10 novembre à 9 h 30 - Auditorium Stella - Saint-Leu
- Audition Conseil général : Mercredi 17 novembre à 17 h 30 - Salle Conseil général
- Audition CINOR : en cours de programmation
- Audition de l’ensemble des maires du Sud : en cours de programmation
o S’informer et participer
Le débat public, c’est l’occasion de s’informer sur la réalité des problèmes, de s’exprimer et de faire entendre son opinion et ses propositions.
Pour cela il y a plusieurs moyens d’information :
- Un journal du débat public n°1 diffusé à tous les foyers réunionnais,
- Le journal du débat n°2,
- Un dossier support disponible et remis à l’occasion de chaque réunion,
- Le site Internet, www.debat-mieuxsedeplacer.re
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