La route en mer est compromise : que faire ?

Des alternatives à la NRL

30 novembre 2015

ATR-FNAUT a organisé une conférence de presse hier durant laquelle plusieurs personnes ont présenté des alternatives au projet de route en mer dite NRL ou nouvelle route du littoral soutenue par la majorité sortante de la Région Réunion. Les derniers éléments diffusés dans l’actualité, notamment l’importation de roches de Madagascar et le contenu publié dans la presse de la commission d’appel d’offres. Voici les arguments de l’association.

Trop d’obstacles cumulés empêchent la réalisation de la NRL dans les conditions promises.
En particulier il s’agit de manquement à la parole :
Quant à la création d’emplois pour le BTP et pour les transporteurs
Quant à l’exploitation des seules carrières autorisées à la Réunion
Quant au délai de livraison en 2020
Quant à la maîtrise des coûts plafonnés à 1,6 milliard d’euros dit économique …
Quant au raccord sur le bd Nord, solution aux embouteillages, sans financement (0,5 milliard d’euros)
Quant à la protection de l’environnement et phytosanitaire de l’île.

Les marchés de la NRL doivent être résiliés aux frais et risques des entreprises défaillantes.

Le rideau est tombé : la NRL nue est scandaleuse

La presse vient de révéler les dessous des marchés de la NRL, cachés aux élus et aux Réunionnais.
Préfet et Région l’écrivent officiellement : les attributaires du marché sont incapables de fournir les matériaux des digues depuis les carrières autorisées au rythme demandé.

Ils le savaient mais avaient quand même passé les marchés en comptant sur la promesse des entreprises d’obtenir les autorisations nécessaires en 2014. Et l’option « importation » en plus d’être scandaleusement illégale et immorale, est même compromise par la réaction Malgache. Les entreprises ne peuvent assurer à ce jour que 13% des besoins des digues.

Dans ces conditions les digues ne seront pas livrées avant 2030.

La presse nous apprend encore que Didier Robert vient de reconnaitre qu’en plus de provisionner 200 millions d’euros pour les révisions de prix, il prévoit d’ores et déjà qu’une marge de manœuvre supplémentaire de 600 millions d’euros peut être dégagée ! Or le budget primitif qui n’offrait qu’une réserve de 160 millions d’euros n’offrirait plus que 145 millions d’euros au budget modificatif et non les 800 millions d’euros prétendus … Le chantier à peine commencé, la part régionale (738 millions d’euros) aurait donc maintenant doublé et le coût de la NRL approcherait les 2,5 milliards d’euros (1669 millions d’euros + 800 millions d’euros = 2469 millions d’euros) !

Les futurs élus doivent réclamer cette MEEF sans attendre dans l’intérêt des réunionnais.

Des alternatives terrestres à la route en mer possibles

Nous avons répété que nous étions pour une nouvelle liaison entre la Possession et Saint Denis, Mais nous ajoutions : pas celle-là, pas en mer. Le moment est donc venu d’exposer à la presse les alternatives terrestres à la NRL. Elles ont déjà été abordées lors des consultations du public dans nos contributions individuelles ou collectives.

Quelle place donner aux ouvrages des chantiers en cours ?
Ils resteront utiles à l’aménagement de l’île :

  • Plateforme d’entrée de Saint Denis aménagée en parking relai à replanter
  • Echangeur complet d’accès à La Montagne par La Possession, enfin en cours de réalisation
  • Un concours d’architecture visera à valoriser la situation de plateforme maritime touristique exceptionnelle occupée par le viaduc de la Grande Chaloupe.

Voici donc trois alternatives terrestres encore possibles :

1. En moyenne altitude à l’air libre, par tunnels et viaduc et desservant la Montagne
2. Par le littoral en récupérant et réaménageant en partie la route existante
3. Par tunnel et sous galerie sur l’emprise existante

Tous ces projets privilégient un débouché Dionysien proche du pont Vinh San plutôt que sur le Barachois. Le Boulevard Sud aux carrefours réaménagés est préféré pour accueillir le transit jusqu’à Gillot.

L’approche des tracés est aujourd’hui privilégiée par l’esquisse avec leur représentation illustrée.

Compte tenu de leur complexité, l’approche de leurs coûts fera l’objet d’une prochaine rencontre.

Mais sachant que le kilomètre de NRL en mer coutera (prix 2010) probablement plus de 180 millions d’euros contre 33 millions d’euros pour la route des Tamarins de moyenne altitude, nous avons donc de la marge de manœuvre…

Ce lundi commence la COP21 à Paris

Les nations du monde se réunissent à Paris pour faire du 21ème siècle celui de la renaissance d’une humanité et non celui de l’extinction de sa civilisation par ses propres fautes.
La NRL est à l’opposé du déplacement durable que tous professent maintenant à Paris.
Elle doit être arrêtée pour que la Réunion ne reste pas à quai et rejoigne le mouvement mondial.

A la Une de l’actuRoute du littoral

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