1,3 milliard d’euros de crédit et des milliers d’emplois menacés

Des élus réunionnais veulent démanteler le tram-train !

4 octobre 2007, par Manuel Marchal

Paul Vergès a révélé hier que des personnalités politiques de La Réunion sont intervenues auprès du gouvernement pour démanteler le financement du tram-train, prévu et contractualisé avec l’État. Si ce projet devait aboutir, ce serait une crise sociale fondamentale, avec à la clé une relance énorme du chômage. L’État tiendra-t-il sa parole ou alors le jeu politicien prendra-t-il le pas ? Une clarification s’impose.

« Remettre cela en cause, c’est tout remettre en cause ! » : Paul Vergès a révélé hier que des élus de La Réunion ont rencontré Dominique Bussereau, Ministre des Transports, et ont organisé une réunion au Conseil général dans un but : démanteler le financement du tram-train pour récupérer à leur profit des crédits. Un rapport a même été demandé par ces élus aux services de l’État pour voir comment un tel démantèlement pourrait être possible.
Au-delà de la remise en cause de l’élément essentiel de l’alternative au tout-automobile, Paul Vergès y voit la menace de « la rupture d’un consensus entre l’État et les collectivités locales » avec à la clé une crise sociale « fondamentale » marquée par une relance énorme du chômage.
Le président de la Région a rappelé que « les grands chantiers, c’est l’avenir de La Réunion ». Ainsi, la route des Tamarins a permis de créer 1.500 emplois directs, et autant indirects. L’inquiétude du BTP est de savoir si le chantier du tram-train commencera suffisamment tôt pour éviter l’effondrement de l’emploi dans ce secteur. Car si la ligne entre Sainte-Marie et Saint-Paul doit être achevée en 2013, les maires du Sud veulent voir le prolongement du tram-train commencer dès la fin de la première phase.
Le protocole de financement du tram-train entre l’État et la Région avait été solennellement signé à Matignon par le Premier ministre. Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait souligné par écrit qu’il ne remettra pas en cause ce contrat signé. Ce sont 1,3 milliard de crédit d’investissement et des milliers d’emplois pour les Réunionnais qui risqueraient d’être remis en cause si le projet de ces élus aboutissait.
Devant cette situation, Paul Vergès appelle chacun à prendre ses responsabilités. L’État remettra-t-il en cause la parole qu’il a donnée de manière aussi solennelle au profit d’un jeu politicien, interroge le président de la Région. Une clarification s’impose.

Manuel Marchal

Train

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