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Nouvel obstacle de taille pour la route en mer
24 novembre 2017, par
Pour arriver à construire la route en mer, dite NRL, Bouygues et Vinci doivent obtenir l’ouverture de nouvelles méga-carrières, car les matériaux ne sont pas suffisants pour construire les digues prévues. Hier à La Saline-les-Bains, plusieurs associations de riverains ont montré leur unité, gage d’élargissement et de renforcement d’un front contre un projet néfaste pour toute La Réunion. Ce collectif de collectifs « appelle tous les Réunionnais à une prise de conscience collective. Pour un front uni face à ces projets fous qui vont ruiner l’environnement et l’avenir de nos enfants ».
Plusieurs associations opposées à la création de nouvelles carrières pour alimenter le chantier de la route en mer avaient invité hier la presse à l’hôtel Akoya. Cette infrastructure touristique récemment ouverte est d’ailleurs riveraine du projet d’une carrière à Bellevue à La Saline. Cet événement était l’occasion d’une réunion avec, dans le public, des membres d’associations autres que celles qui tenaient la conférence de presse.
Stéphanie Gigan, président de Lataniers Nout Ker d’vie, salue la solidarité entre les riverains des quatre carrières prévues pour construire la digue de la route en mer. Les carrières prévues doivent être situées près des habitations et des équipements, elles auront un impact économique et touristique. Tous les Réunionnais en subiront les conséquences. L’exemple le plus caractéristique sont les milliers de rotations de camions bennes, il y en aura encore beaucoup plus si le chantier de la digue entre La Possession et la Grande Chaloupe commence.
Personne ne doit fermer les yeux face à la destruction des paysages, du patrimoine, et la mise en danger de la santé souligne-t-elle. Aujourd’hui, il n’y aucune certitude sur la maîtrise des impacts. Le transport des galets sur le réseau routier en est l’illustration, avec des camions qui circulent sans bâche et projettent des cailloux. « Il est nécessaire de remettre de l’humain au cœur du débat ».
Ludo Fontaine, du collectif Détrui pa nout Bellevue revient sur les conséquences de la carrière prévue à La Saline. C’est un patrimoine naturel en danger : pétrels, papangues, chauves souris, paille en queue, bois d’olive noir, une fougère rare et une mousse rarissime. Même chose pour le patrimoine bâti qui disparaîtra : anciens parcs bœuf, chemin historique de liaison, une tombe de 1948. La zone de Bellevue est occupée depuis le 17e siècle, toutes les traces de cette histoire seront englouties dans la carrière.
Par ailleurs, l’impact écologique sera considérable sur les ravines, le lagon déjà très fragile, « que dire de la barrière de corail, et la savane n’existant que dans l’Ouest ? ». La nappe phréatique subit déjà une très forte pression. Quant aux riverains, ils verront la valeur de leurs biens baisser.
Patricia Marret, association cadre de vie Saline, rappelle un point réglementaire, les parcelles sont toutes les deux en zone NCU (naturel coupure urbanisme). Concernant le tourisme, c’en sera fini de la savane, des curiosités géologiques, de la grotte des chauves-souris. Ceux qui ont investi dans la construction des hôtels Akoya et Dina Morgabine subiront aussi de lourdes conséquences à cause des rotations de camions. Le point de vue de l’aire de repos de la ravine Tabac au bord de la route des Tamarins permet aujourd’hui d’admirer cette nature. Il donnera sur le trou béant et poussiéreux de la carrière. La circulation des camions aura aussi des effets négatifs sur la santé et sécurité avec la surcharge du trafic routier. Les conséquences peuvent être dramatiques, comme le rappelle l’accident mortel du 6 novembre où un camion livrant des roches pour la route en mer est impliqué. Et ce conclure en citant Nelson Mandela : « ce qui se fait sans nous se fait contre nous »
Jean-Marie Verrougstraete, docteur en médecine, a fait un point sur les impacts sanitaires en s’appuyant sur une thèse d’État commandée par le ministère de l’Écologie et du Développement durable, réalisée par des ingénieurs de l’Institut de santé publique. Ce travail de recherche étudie les conséquences sur la santé des habitants des régions dans lesquelles se trouvent des carrières. Ce sont des effets pathologiques découlant des extractions : morbidité, blessure, accident, asthme. Les poussières minérales, végétales, et de stockage entraînent irritation des yeux, de la peau. L’inhalation chronique de poussières silicatées provoque la silicose et autres maladies respiratoires. Les riverains subissent aussi des complications cardiaques, pulmonaires, pouvant aller jusqu’à des insuffisances respiratoires graves.
Le bruit des explosions pour extraire la roche, ainsi que celui des engins a des effets sur le système auditif, il favorise les troubles de la respiration, l’hypertension. « Certaines atteintes deviennent irréversibles ».
L’impact sur l’eau est prouvé, avec la diffusion de métaux lourds, sulfates, chlorure. Le benzene provoque des troubles neuropsychiques et digestifs, cette molécule génère une partie des leucémies. À cela s’ajoute la présence de cuivre, aluminium, cadmium, zinc, mercure, arsenic, plomb.
« Les risques sanitaires liés aux carrières sont l’affaire de toute la population réunionnaise », souligne le médecin. Il rappelle que quand la canne est brûlée à La Saline, des déchets se répandent jusque dans les habitations de la côte Ouest, dans les hôtels. « Les déchets métalliques sont plus légers et atteindront plus de monde ».
Il rappelle qu’il existe un devoir de précaution dans la santé publique. La Cour de justice européenne dit que les institutions doivent prendre des mesures sans attendre que la réalité des risques soit démontrée. Au promoteur de montrer qu’il n’existe aucun risque, et si le risque est avéré, le recours à des alternatives est obligatoire.
Stéphanie Gigan reprend la parole pour souligner des « impact scumulés inadmissibles à l’échelle d’une petite île ». Elle rappelle que le tracé en contestée était contestée par le Comité national de protection de la Nature. La Haute autorité de l’Environnement demandait d’inclure dans l’étude d’impact de la route en mer l’extraction des matériaux des carrières pour faire une comparaison des variantes digue et viaduc, « cela n’a pas été fait ». « Deux ans après la DUP, on annonce qu’il n’y a pas assez de matériaux, et un arrêté permet d’ouvrir 5 nouveaux sites ». La présidente de Lataniers Nout Ker d’Vie « appelle tous les Réunionnais à une prise de conscience collective. Pour un front uni face à ces projets fous qui vont ruiner l’environnement et l’avenir de nos enfants ».
Jean-Noël Vigna, SREPEN-RNE, a ensuite pris la parole en lisant un texte au nom de son association pour féliciter la Région Réunion de « rapidité spectaculaire » de l’avancée des travaux, pour constater l’efficacité de la variante viaduc et réaffirmer sa solidarité avec les opposants des carrières. La SRPEN demande un bilan actualisé en prenant en compte les éléments qui n’étaient pas connus au moment de la DUP. Elle demande à l’État une médiation comme à Notre Dame des Landes.
François Payet, de l’association ATR-FNAUT, a conclu les interventions en constatant que « les riverains des carrières sont solidaires et d’accord avec l’idée que l’on ne doit pas faire de carrière dans son jardin ou celui du voisin ». Et de poursuivre : « pour dire non aux carrières, il faut renoncer à la digue. Il leur manquera un maximum de matériaux. Il est nécessaire d’aller vers une alternative : viaduc ou route terrestre sous galerie de protection ».
M.M.
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Messages
13 mai 2018, 18:10, par juliette
les poussières constituent aussi une source de pollution de l’air lors de l’exploitation des carrières. Elles sont occasionnées par le transport et le traitement des matériaux ; Les émissions de poussières ont des conséquences sur la santé : “La prévention des risques dans les industries extractives” : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=437